Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759
Commentaire de texte : Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar adll.mkf • 2 Janvier 2024 • Commentaire de texte • 2 082 Mots (9 Pages) • 95 Vues
Séance 7 Voltaire, Candide ou l'Optimisme, 1759
Objectif : Lecture linéaire n° 1 du parcours d'étude << rire et savoir >>
Support: Voltaire, Candide ou l'optimisme, chapitre I, 1759
Introduction: Contextualisation : philosophie des Lumières
Auteur: Voltaire (1694-1778) a 65 ans en 1758 quand il écrit Candide, conte philosophique. Il sera publié en 1759, sous couvert de l'anonymat, puis du pseudonyme en 1761.
- 25 février 1759, sur ordre du Parlement, la police s'empare des feuilles qui sortent des presses. Le Petit Conseil de Genève en ordonne aussi la saisie, le 26 car l'ouvrage serait << rempli de principes dangereux par rapport à la religion et tendant à la dépravation des mœurs ». -> succès auprès des lecteurs, six mille exemplaires vendus en quelques semaines, dès mars, 5 éditions à Paris.
Œuvre: Candide ou l'optimisme: conte philosophique [Le genre du conte philosophique allié à celui du roman d'aventure permet de présenter de manière vivante une partie des réflexions qui se trouvaient développées sous une forme plus théorique dans l'Encyclopédie de façon à favoriser leur vulgarisation. L'ouverture du conte est révélatrice de cette méthode] écrit pour contester l'idée du philosophe allemand Leibniz (1646-1716) selon qui « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles ». Dans notre conte, cette philosophie, l'optimisme, a pour grand représentant Pangloss, la figure du savant, dont le discours fait ici l'objet de l'ironie du narrateur. Le personnage éponyme, Candide, est aussi naïf que son nom l'indique.
Situation de l'extrait: Incipit, fin du chapitre 1, dans cet extrait nous découvrons l'enseignement donné par Pangloss à Candide
Projet de lecture: Voltaire fait, à travers Maître Pangloss, la satire du savoir artificiel.
Mouvements du texte :
1. I. 1-6: présentation ridicule du personnage/ première impression défavorable
2.1. 7-15 présentation par le discours direct de son raisonnement faussé / Démonstration du ridicule de la philosophie de Pangloss
3. I. 16-21: résultat de son enseignement sur le raisonnement de Candide/ Le faux discours scientifique de Pangloss influence, à tort, le crédule Candide
Explication linéaire
Premier mouvement: I. 1-6: présentation ridicule du personnage
Ligne 1 << Pangloss » : Onomastique du Grec «< pan »>, tout + « glossa »>, langue donne << tout en discours >>, qui ne fait que parler et suggère un vain bavardage. En effet, le personnage, prétentieux, parle toujours et cherche à tout justifier par le discours. Le terme « oracle », attribut du sujet est hyperbolique. Il désigne une autorité pratiquement divine, qui va distribuer des prophéties. Ici le précepteur est présenté de manière exagérée comme celui dont la pensée imprègne celle des autres personnages, sans aucune contradiction. L. 1 « le petit Candide », l'adjectif hypocoristique marque l'affection du narrateur pour le personnage de naïf (dont il prend le parti), l'onomastique désigne la passivité du personnage crédule. Le verbe << écoutait » participe à l'idée de passivité. Le cc de manière I. 2 « avec toute la bonne foi de son âge et de son caractère » insiste sur la bonté et la naïveté de Candide, qui l'excusent, traduisant sa confiance [annonce de la suite du récit : on devine que Candide va progressivement avoir un regard critique sur le discours de Pangloss.]
Ligne 3 Le narrateur ridiculise le savoir de Pangloss, à travers la succession de préfixes scientifiques (métaphysique = connaissance de l'être; théologie = religion; cosmo = monde; nigo = nigaud): l'ajout du mot «nigaud» à la fin du nom a un effet comique de la discipline enseignée par Pangloss. «< métaphysico- théologo-cosmolonigologie » : néologisme, terme pompeux qui s'achève burlesquement par l'expression - nigologie (la science, logos en grec, des nigauds « nigo »); ridiculise le savoir du personnage, blâme de son enseignement => parodie du jargon pédant des philosophes.
Ligne 4 L'auteur joue sur la rhétorique de l'éloge, avec l'adverbe « admirablement», et il emploie le champs lexical de l'argumentation, avec des termes savants habituels << prouvait »> «<effet», «cause», «possible». Il faut noter l'ironie du narrateur qui feint d'être d'accord avec Pangloss pour mieux montrer la stupidité de ses propos: adv « admirablement » est exagéré, hyperbolique, et donc ironique; le narrateur qui feint d'être d'accord avec Pangloss pour mieux montrer la stupidité de ses propos. Le caractère élémentaire de la vérité générale qu'il prononce à travers la prop sub complétive << qu'il n'y à point d'effet sans causes » est
aussi ironique : c'est une évidence inutile à démontrer.
Les superlatifs hyperboliques I. 5-6 «meilleur des mondes possibles», «meilleure des baronnes possibles>, «<le plus beau des châteaux» révèlent la flatterie exercée par Pangloss. Dans cette conclusion répétitive, les superlatifs montrent l'enthousiasme béat du personnage qui suit aveuglément une doctrine extrême et entretiennent le faux merveilleux de l'incipit (conte philosophique)
2- Démonstration du ridicule de la philosophie de Pangloss présentation par le discours direct de son
raisonnement faussé
Lignes 7 à 15, les guillemets puis l'incise << disait-il »> mettent en valeur le discours direct de Pangloss. II donne à voir, par l'exemple, le ridicule de la pensée de Pangloss Laisser le persg montrer l'étendue de sa
bêtise.
Sa démonstration abonde en termes relevant du lexique philosophique et de la logique. Ce lexique est en effet très présent: «démontré», «fin>>, <<nécessairement», «<remarquer», «avancer que»>.
Son raisonnement logique commence par le verbe << démontrer » 1 7, typique d'un discours argumentatif (seulement tout est inversé)
La démonstration de Pangloss a l'air bien construite. Il utilise
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