"Théognis" Remarque 48 du livre 9 ‘‘Des grands’’
Commentaire de texte : "Théognis" Remarque 48 du livre 9 ‘‘Des grands’’. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lou180307 • 11 Mai 2024 • Commentaire de texte • 1 031 Mots (5 Pages) • 170 Vues
« Théognis » Remarque 48 du livre 9 ‘‘Des grands’’
Jean de La Bruyère, Les Caractères (1688)
Les Caractères, œuvre unique de Jean de la Bruyère paraissent à la fin du 17e s. (1688). L’œuvre débute par la traduction du texte du même nom de Théophraste (3e s. av. JC) , elle est composée de 16 livres, 400 remarques à sa 1ere publication à plus de 1100 à la 8e publication.
JDLB est un auteur moraliste français issus du mouvement du classicisme
L’œuvre de La Bruyère s’inspire d’une tradition littéraire très en vogue au XVIIè siècle : l’art du portrait provenant de l’art de la conversation et consiste à faire preuve de son habileté à peindre en quelques traits un personnage.
Le portrait se veut à la fois amusant et efficace.
L’extrait proposé appartient au chapitre intitulé « Des grands ».
Le personnage présenté ici, Théognis, est un homme d’un certain rang, qui peut-être assume une fonction politique ou religieuse importante, mais La Bruyère ne le dit pas : suprême trait de la satire ou simple prudence pour ne pas faire reconnaître la cible.
Portrait d’un homme en mouvement, qui sort de chez lui, embrasse un homme et converse avec un autre.
Le caractère du personnage se dessine au fur et à mesure. Cette technique nous rapproche de la mise en scène, et elle apparaît d’abord comme extrêmement comique. Mais cette mise en scène est au service de la satire : La Bruyère fait de son personnage le type même de l’amour-propre, de la vanité, de la prétention qu’il dénonce.
Problématique :
Comment et en quoi à travers cette remarque l'auteur parvient-il à faire la satire d'un automate hypocrite ?
Comment le portrait de Théognis dénonce-t-il la société du paraître ?
2 mouvements :
1 – l. 1 à 8 – présentation du personnage décrit comme un acteur jouant le rôle du parfait honnête homme.
2 – l. 8 à 13 – anecdote – Intervention d'un homme et retournement de situation.
1er mouvement – Présentation de Théognis
« Théognis est recherché dans son ajustement … et que nul ne lui échappe. »
Cette 1ere phrase très longue est le reflet du fait que le personnage prend beaucoup de place dans l'espace publique. Le sujet du texte est présent dès le 1er mot, Théognis est décrit comme un acteur qui enfile un costume « recherché dans son ajustement » et « paré comme une femme », il maîtrise aussi bien sa tenue que son masque « ajusté ses yeux et son visage ».
Les 4 propositions subordonnées conjonctives circonstancielles de but (introduite par qu' – que) indiquent l'ambition du personnage : paraître, gracieux, souriant, inévitable.
Les adverbes « déjà … tout » accentue les actions du personnages.
Il joue un rôle perpétuel, il ne s’arrête jamais. Le lecteur devient un spectateur qui surprend l'acteur en coulisse.
Aspect hyperbolique de la formule plus qu'ambitieuse « nul ne lui échappe » nous fait comprendre que le personnage est vain et superficiel.
« Marche-t-il dans les salles, il se tourne à droit, où il y a un grand monde, et à gauche, où il n’y a personne ; il salue ceux qui y sont et ceux qui n’y sont pas. »
La 2nde phrase a un aspect comique avec l'allure mécanique donnée au personnage tel un pantin remonté. Théognis effectue toujours les mêmes gestes peut importe qu'il est des gens ou pas. 3 antithèses soulignent cet automatisme (droite/gauche – grand monde/personne – il ya / il y a pas – qui y sont/qui n'y sont pas).
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