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Le rouge et le noir, Stendhal

Commentaire de texte : Le rouge et le noir, Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 758 Mots (8 Pages)  •  84 Vues

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Le passage place le lecteur in media res, au cœur du drame qui voit s'effondrer toutes les espérances de Julien car la lettre de délation a provoqué l’annulation de son mariage. Cette annulation prend un caractère social lorsque Mathilde renonce à le suivre à cause des regards des marchands. En effet, pour la jeune aristocrate, les apparences passent au premier plan et elle ne veut absolument pas se donner en spectacle aux yeux des marchands qui connaissent son identité et face auxquels elle tient à garder son rang. De plus, elle est déjà dans une situation délicate, elle est enceinte et l’annulation du mariage la place au milieu d’un scandale et d’une dégradation morale. C’est pourquoi elle rentre précipitamment dans le jardin. L’adverbe souligne sa confusion, sa gêne et son désespoir.

Julien quant à lui est envahi par la rage et déterminé à réagir, comme le montrent les verbes d’actions au passé simple : “sauta” et “courut”. Le passage d’un fiacre, moyen de transport collectif pouvant recevoir plusieurs passagers à sa chaise de poste, moyen transport personnel recevant une personne permet à Stendhal de rendre plus concrète la hâte avec laquelle Julien veut régler ses comptes avec Mme. de Rênal.

Julien était parti pour Verrières. Dans cette route rapide, il ne put écrire à Mathilde comme il en avait le projet, sa main ne formait sur le papier que des traits illisibles.

L'arrivée de Julien à Verrières un dimanche matin, marquant le début d'une séquence d'actions décisives. L'interaction de Julien avec l'armurier, qui l'accable de compliments sur sa récente fortune, met en lumière l'ironie de sa situation : au moment où Julien croit atteindre le sommet de sa réussite, la lettre de délation de Mme de Rênal menace de tout ruiner. La nouvelle de son anoblissement, qui aurait dû être une victoire, devient une source d'angoisse et de tension.

Son retour vers Verrières, qui le ramène à sa ville natale, aussi démuni que lorsqu’il en était parti, est un véritable échec que le jeune homme vit comme une tragédie imposée par un destin funeste. En effet, Julien avait quitté la ville à la suite du scandale de sa liaison avec la femme du maire, Mme de Rênal et il y retourne maintenant suite à un nouveau scandale provoqué par Mme de Rênal. C’est donc elle la responsable de tous ses malheurs et qui le prive de l’avenir brillant qui l’attendait. C’est donc dans un état de fureur et de fébrilité qu’il fait le trajet rapide qui le ramène à Verrières, et bien qu’il eut le projet d’écrire à Mathilde, il en est doublement empêché : à la fois par le roulis de la chaise de poste sur une route chaotique et par le tremblement de son corps, si bien qu’il n’est capable de tracer des traits illisibles. Le message à Mathilde qui reste incohérent symbolise la première étape de la chute du héros, incapable de trouver les mots pour rattraper la situation et défaire la malédiction des mots contenus dans la lettre envoyée par Mme. de Rênal.

Il arriva à Verrières un dimanche matin. Il entra chez l’armurier du pays, qui l’accabla de compliments sur sa récente fortune. C’était la nouvelle du pays. Julien eut beaucoup de peine à lui faire comprendre qu’il voulait une paire de pistolets.

Cependant sa détermination est intacte, il va tuer Mme. de Rênal, quel qu’en soient le lieu et les circonstances. C’est pourquoi, bien qu'arrivé un dimanche matin, il se précipite chez l’armurier du pays. Le passage de l’imparfait au passé simple donne un rythme plus dynamique au récit qui se fait également plus réaliste grâce à l'indication spatio-temporelle : “à Verrières un dimanche matin”. De plus, le romancier insiste sur le goût des habitants des petites villes pour les commérages et les ragots mais aussi pour les histoires et les faits divers qui rapportent la bonne fortune de leurs concitoyens. Stendhal en profite pour rappeler malicieusement que c’est un fait divers qui est à l’origine de l’écriture de ce roman.

C’est donc tout naturellement que l’armurier qui est du pays le complimente sur sa bonne fortune, puisque, comme le précise l’expression : “C’était la nouvelle du pays”. Pour un homme de ses origines et de ses conditions, son ascension sociale était impressionnante et presque miraculeuse. C’est pourquoi les compliments de l’armurier sont rendus par l'hyperbole contenue dans l’expression : “l’accabla de compliments”. Le marchand d’armes apprécie l’honneur que lui fait M. Sorel, nouvel aristocrate. C’est pourquoi Julien peut à peine lui dire la raison de sa visite : acheter une paire de pistolets.

L’armurier sur sa demande chargea les pistolets.

Impressionné par ce jeune paysan devenu un noble lieutenant, l’armurier s'acquitte de sa demande sans se poser de questions et sans oser interroger Julien sur les raisons de son achat, ni sur sa promptitude à vouloir les charger. La rapidité et la concision de la phrase renforce la dramatisation de l’action et de ses conséquences.

Les trois coups sonnaient ; c’est un signal bien connu dans les villages de France, et qui, après les diverses sonneries de la matinée, annonce le commencement immédiat de la messe.

La scène prend une tournure presque théâtrale avec la mention des trois coups, traditionnellement sonnés avant le lever du rideau au théâtre, et la description des fenêtres de

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