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Le Rat et l’Huître, Molière

Commentaire de texte : Le Rat et l’Huître, Molière. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  16 Mars 2025  •  Commentaire de texte  •  1 505 Mots (7 Pages)  •  40 Vues

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La Fontaine est un moraliste, fabuliste et romancier français du 17ème siècle, appartenant au classicisme. Ce mouvement littéraire a pour objectif de plaire et instruire. C’est surtout grâce à ces fables, qu’il publie entre 1669 et 1694, que La Fontaine est connue de nos jours. 

Le Rat et l’huître est publié en 1678. Cette fable raconte l’histoire d’un rat peu cultivé et arrogant qui part à la découverte du monde. Nous allons voir comment le fabuliste parvient-il à faire réfléchir le lecteur de ce récit amusant et enlevé ?

Pour cela, dans une première partie nous allons voir le récit mettant en scène l’échec d’un voyage censé former le rat et dans une seconde partie nous nous intéresserons particulièrement à la morale de cette fable.

 I- vers 1-33 : Le récit met en scène l’échec d’un voyage censé former le Rat

a) Vers 1-8

Les deux premiers vers mettent en place le décor du récit. Le personnage principal « un rat », décide de quitter le foyer familial mais la périphrase « rat de peu de cervelle » porte de l’ombre à cette décision.  

Dans les v. 1-8, après un rapide portrait du rat, son départ lance l’intrigue. Dans les v. 6 et 7, le discours du rat montre son émerveillement mais aussi son ridicule :  

- émerveillement sensible à son exclamation et dans le retour au vers noble qu’est l’alexandrin, dont l’ampleur est renforcée par la diérèse « spaci-eux », qui redouble par un effet d’insistance l’adjectif « grand ». 

- ridicule car son discours est révélateur de sa vanité : Il théâtralise les sites grandioses par les présentatifs « voici » et « voilà ». De plus, le rat associe deux lieux très éloignés géographiquement « les Apennins » et le « Caucase », montrant qu’il est incapable de situer les paysages qui l’entourent. Le rat croit s’éloigner de son lieu d’origine avec le jeu sur les rimes « Caucase » et « case » (l’habitation du rat) et entre « spacieux » et « yeux ». 

Au v. 8, le fabuliste rapproche par leurs sons le comparatif « moindre » (petit) et le nom « mont » (grand), pour mieux accentuer la disproportion entre la « taupinée » et les chaînes de montagnes que croit voir le Rat. 

b) Vers 9-33 Le Rat au bord de la mer (péripéties et résolution)

Ensuite, dans les v. 9-12, l’utilisation de l’ellipse temporelle « au bout de quelques jours » permet d’aller à l’essentiel, et pose un cadre temporel. La versification contribue à animer le récit en suggérant sa continuité par les rimes plates et les enjambements. Ce récit déploie des contrastes amusants entre des réalités prosaïques (« en un certain canton ») et des références mythologique (« Thétys » déesse marine), ce qui alimente encore la moquerie du Rat, qui semble instruit mais à moitié seulement. 

Aussi, la répétition du verbe voir dans « crut voir, en les voyant », souligne son illusion.  

Puis, dans les v. 13-16, son désir d’émancipation (annoncée dans le v. 2) donne lieu à une valorisation de soi au détriment de son père. La Périphrase dévalorisante « pauvre sire », mise en évidence de son manque de courage, avec la négation totale « il n’osait voyager ». En effet, il souhaite se substituer à la figure défaillante du père en se démarquant par le tour emphatique « pour moi », puis repris par le PP sujet « j’» (v. 15-16). La périphrase poétique « le maritime empire » (v. 15) vise à opérer un grandissement épique susceptible de faire du Rat un héros. Au v.16, l’énallage qui transforme le pronom « je » en « nous » de majesté explicite cette héroïsation. Cependant, il s’associe sans le vouloir à la figure d’un roi ridicule, tel que Picrochole.

V. 17-20 : Reprise de la parole par le fabuliste.

Le fabuliste tient pour responsable de cette vanité l’enseignement reçu par le Rat, qu’il discrédite par le terme vague de « choses » et en l’associant à « un certain magister », mot vieilli désignant un maître d’école de village,

L’assonance en [ã] (« champs », « n’étant », « rongeant », « savants », « dents », puis « tant » …), se trouve à la rime, trois fois de suite (ABBBA !), accentuant encore cette monotonie liée à cette éducation de piètre qualité.

Le Rat répand ce faux savoir « à travers champs », c’est-à-dire au sens propre là où il vit, mais aussi au sens figuré « à tort et à travers ». De même, l’image des Rats « rongeant » « les livres », est une manière plaisante de défendre les véritables savants, qui dévorent (au sens figuré) les livres et possèdent leurs connaissances de bout en bout comme le suggère la métaphore hyperbolique « se font savants jusque aux dents ».

Le comportement présomptueux du Rat est donc lié à son éducation (qui produit de faux savants) – et à ce titre, il s’en trouve d’autant plus condamnable et risible. Ce qui manque au Rat, à défaut des livres, c’est l’expérience de la vie.

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