La salle à manger, La recherche de l'Absolu, Balzac

4. “La salle à manger”, La Recherche de l’Absolu, Balzac

Le 19e siècle est une période durant laquelle l’Europe connaît un bouillonnement intellectuel sur le plan scientifique et technologique tout comme sur le plan artistique. C’est aussi à cette époque qu'apparaît le réalisme, un mouvement littéraire qui donne pour mission au roman d’exprimer le plus fidèlement possible la réalité, de peindre le réel sans l’idéaliser. Le roman vit alors sa grande époque, s’affirmant pour la première fois. Honoré de Balzac, l’un des chefs de file du réalisme, écrit tout au long de sa vie “La Comédie humaine”, un cycle romanesque comportant “La Recherche de l’Absolue”, un roman paru en 1834 qui raconte l’histoire d’un être hors du commun s’appelant Balthazar Claës, homme âgé d’une cinquantaine d’année qui appartient à une riche famille flamande, ayant pour but d’acquérir la connaissance universelle de la science et ne vivant que pour sa quête scientifique. Ce qui finira par le détruire et ruinera sa famille par la même occasion, la menant à la destruction. L’extrait étudié décrit la salle à manger de la famille Claes et est caractéristique de l’écriture de Balzac avec ses longues descriptions suivant un fil directeur et leur valeur de préfiguration de l’action.

Comment Balzac introduit-il la richesse de la famille Claës au travers de la description de leur salle à manger et à l’aide de la particularité de son style d’écriture ?

On peut voir qu’il se dégage deux mouvements de ce texte : le premier, la description de la pièce dans son ensemble et le second, la description de la vaisselle.

Dans la première phase, “mais enjolivées par des peintures, lavées et rafraîchies tous les ans” (l2-3) montre la propreté de l’habitat et l’intérêt que porte la famille Claës pour la peinture et ainsi leur raffinement.

-L’omniprésence du bois dans la maison avec la subordonnée relative “dont le plafond se composait de poutres apparentes” (l1-2) et le groupe nominal “hauts dressoirs de chêne” (l4) nous laisse imaginer une maison chaleureuse.

-Le groupe nominal “les plus curieuses pièces de la maison patrimoniale” (l5-6) fait planer un mystère autour de la vaisselle patrimoniale des Claes. Ainsi, l’auteur amène la description à venir de la vaisselle de la famille, cette description a alors une valeur préfiguration de l’action. D’un autre côté, la présence d’une vaisselle patrimoniale suggère la richesse du patrimoine de la famille Claes.

-On retrouve plus généralement, de la ligne 8 à 22, un champ lexical de la richesse avec “cuir violet” (l7), “traits d’or” (l8), “coquillages rares” (l11), “étoffe” (l15), “clous dorés” (l18) accentuant notre image de la famille Claes comme étant une famille aisée.

-Les groupes nominaux “plumes d’oiseaux curieux” (l10-11) et “coquillages rares” (l11) nous montrent la variété des biens précieux que possède la famille et pique ainsi la curiosité du lecteur.

-La proposition “Les chaises n’avaient pas été changées depuis le commencement du 16e siècle” (l11-13) montre que la famille possède un vieux mobilier et ainsi l’ancienneté de la demeure, nous laissant supposer l’important héritage familiale des Claes ainsi que la vieillesse de la fortune des Claes.

-On peut lire de la ligne 16 à 17, “Raphaël l’a illustrée dans son tableau appelé la Vierge à la chaise”. On a là une référence à une œuvre d’art non fictive : Vierge à la chaise de Raphaël qui donne un aspect artistique au mobilier et accentue sa valeur en le rendant plus intéressant.

-Aux lignes 17 à 19 : “Le bois en était devenu noir, mais les clous dorés reluisaient comme s’ils eussent été neufs”, on retrouve une ambivalence

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