Étude linéaire du rouge et le noir de Stendhal
Commentaire de texte : Étude linéaire du rouge et le noir de Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maglilei • 30 Avril 2024 • Commentaire de texte • 1 498 Mots (6 Pages) • 150 Vues
Le texte que je vais analyser est tiré du roman réaliste Le Rouge et le Noir de Stendhal, publié en 1830. Ce roman est l'histoire de Julien Sorel, un jeune homme ambitieux issu d'un milieu modeste, cherchant à s'élever dans la société.
En approchant de son usine, le père Sorel appela Julien de sa voix de stentor ; personne ne répondit. Il ne vit que ses fils aînés, espèce de géants qui, armés de lourdes haches, équarrissaient les troncs de sapin, qu’ils allaient porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur la pièce de bois, chaque coup de leur hache en séparait des copeaux énormes. Ils n’entendirent pas la voix de leur père. Celui-ci se dirigea vers le hangar ; en y rentrant il chercha vainement Julien à la place qu’il aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’aperçut 5 ou 6 pieds plus haut, à cheval sur l’une des pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l’action de tout le mécanisme, Julien lisait. Rien n’était plus antipathique au vieux Sorel ; il eut peut être pardonné à Julien sa taille mince, peu propre aux travaux de force, et si différente de celle de ses ainés, mais cette manie de lecture lui était odieuse, il ne savait pas lire lui même. Ce fût en vain qu’il appela Julien deux ou trois fois. L’attention que le jeune homme donnait à son livre, bien plus que le bruit de la scie, l’empêcha d’entendre la terrible voix de son père. Enfin, malgré son âge celui-ci sauta lestement sur l’arbre soumis à l’action de la scie et de la sur la poutre transversale qui soutenait le toit. Un coup violent fit voler dans le ruisseau le livre que tenait Julien, un second coup aussi violent, donné sur la tête, en forme de calotte, lui fit perdre l’équilibre. Il allait tomber à 12 ou 15 pieds plus bas, au milieu des leviers de la machine en action, qui l’eussent brisé, mais son père le retint de la main gauche, comme il tombait : - eh bien, paresseux ! Tu liras donc toujours tes maudits livres, pendant que tu es de garde à la scie ? Lis les le soir quand tu vas perdre du temps chez le curé, à la bonne heure. Julien quoiqu’étourdit par la force du coup, et tout sanglants, se rapprocha de son poste officiel, à côté de la scie. Il avait les larmes aux yeux, moins à cause de la douleur physique que pour la perte de son livre qu’il adorait.
Stendhal, Le Rouge et le Noir, première partie, chapitre 4 (1830).
Dans ce texte, on voit la différence entre Julien Sorel et le reste de sa famille. Le père et les frères ainés travaillent à la scierie tandis que Julien est absorbé dans la lecture d’un livre plutôt que d’être à son poste de travail. Tout au long du texte, nous allons voir l’opposition entre Julien et le reste de sa famille. La première partie du texte présente Julien et sa famille et la deuxième partie du texte, le conflit et les différences entre Julien et son père.
Nous allons pour commencer, voir la présentation des Sorel.
Phrase 1, ligne 1 On découvre le personnage « le père Sorel » avec sa fonction sociale « son usine », et la dureté de la voix, « sa voix de stentor » ; les deux déterminants possessifs mettent en valeur un aspect dur et sévère du personnage plutôt qu’un aspect paternel.
Phrase 2 et 3, lignes 2-4 : Nous voyons apparaitre les fils aînés qui semblent donner satisfaction au père. Le vocabulaire utilisé ressemble à celui du contre ou de l’épopée avec : « copeaux énormes », « espèce de géants ». Les frères semblent être très forts physiquement. La métaphore qui assimile les frères à des espèces de « géants » « armés de lourdes haches », souligne la force des frères et met en avant leur dangerosité. De même le terme « équarrissaient les troncs de sapin », montre leur côté violent puisque l’équarrissage est un terme lié à la boucherie. L’adverbe « exactement », suggère à la fois l’exemplarité du travail accompli, mais aussi le fait que les fils aînés remplissent tous les désirs du père. Julien apparaît d’emblée en décalage, comme le suggère la négation « il ne vit que ses fils aînés ».
Phrase 4, lignes 5 : « Ils n’entendirent pas la voix de leur père » .La scène s’inscrit dans un environnement auditif hostile comme si il y avait une privation de .
Phrase 5, lignes 5 – 6 : La frustration du père s’accroît par les recherches vaines ce qui signifie que Julien ne remplit pas son rôle, il ne se trouve pas à son poste « à côté de la scie ». - Julien ne répond pas aux attentes paternelles : « aurait dû occuper » : l’emploi du conditionnel passé traduit cette déception.
A présent, nous allons voir dans cette partie, l’opposition entre Julien et son père.
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