La cosmogonie Grecque

La cosmogonie Grecque

La civilisation grecque antique, comme beaucoup d’autres, a tenté d’expliquer l’origine et la création du monde. S’il existe divers versions de ces mythes avec quelques variations, le canevas général est le même et s’apparente principalement à une théogonie. Ce mot vient des mots grecs “Theos”, dieu, “gennao”, engendrer et signifie le récit de l’origine des dieux. La Théogonie d’Hésiode est celle qui fait généralement référence et sera donc l’objet de ce travail.

Hésiode est un poète Grecque du VIIIe siècle avant notre ère, originaire de la Boétie à l’ouest de Thèbes. Si les mythes le précèdent, il reste comme l’auteur qui aura formalisé et centralisé la théogonie grecque, jusque-là spécifique à chaque région, voire à chaque cité. Comme souvent, elle est inspirée d’autres civilisations antérieures, et en particulier des mythes Hourrites (civilisation contemporaine de l’Egypte antique, établie de la Turquie à l’Iran actuel).

Selon Hésiode, au début était le Chaos, un tout incommensurable où préexistait le monde actuel mais dont les éléments étaient mélangés. Quatre entités s’en séparèrent :

Gaïa, la terre

Eros, le désir amoureux,

Erèbe, les ténèbres des enfers

et Nyx, la nuit.

Gaïa engendre ensuite Ouranos, le ciel, qui devient le premier principe fécondateur mâle. Les pluies du ciel fécondent alors Gaïa, la terre, donnant naissance aux Titans, aux trois cyclopes et aux hécatonchires, géants à cent bras et cinquante têtes. Les titans sont 6 frères et 6 sœurs. Cronos, le dernier, émascule son père Ouranos et le détrône. Avec sa sœur Rhéa, il est le père des cronides, Hestia, Déméter, Héra, Hadès, Poséidon et Zeus. Cronos ayant la mauvaise habitude de manger ses enfants, Rhéa remplace l’un d’eux, Zeus, par une pierre. Ainsi sauvé, il grandit et arrivé à l’âge adulte il délivre ses sœurs et frères pour livrer ensemble la titanomachie, lutte victorieuse contre leur père Cronos et les autres titans. Le récit d’Hésiode prend alors fin après le partage des honneurs entre les dieux et la présentation de la descendance de Zeus.

Cette théogonie vient planter le décor de la mythologie grecque, complétée par d’autres œuvres, notamment celles d'Homère et de Platon.

On est alors en droit de s'interroger quant à la fonction de ce mythe, qui a bercé une civilisation et nous est parvenu intact, continuant de nourrir notre imaginaire. Il est bien difficile de répondre à cette question, voici quelques pistes de réflexion.

Platon, dans La République, explique que les valeurs doivent être inculquées grâce aux mythes, mieux à même de marquer les âmes de manière durable. En effet, si la maïeutique peut convaincre un interlocuteur lors d’une discussion binaire, elle ne peut cependant s’appliquer à tout un peuple. D’où la nécessité de la récupération par la poésie, plus touchante, des valeurs de la Cité.

Geneviève Guy-Gillet développe quant à elle, développe dans « Inceste et sacrifice » l’idée que le rôle du mythe

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