Document 6, brochure p. 56, Lefresne F., 2003, Les jeunes et l’emploi, extraits du chapitre 2, pp. 28-36

Document 6, brochure p. 56, Lefresne F., 2003, Les jeunes et l’emploi, extraits du chapitre 2, pp. 28-36.

La dimension cyclique de l'emploi des jeunes fait référence à la réactivité accrue de l'emploi des jeunes aux fluctuations de l'économie par rapport à celle des adultes. Cette sensibilité accrue signifie que les taux d'emploi des jeunes augmentent ou diminuent plus rapidement en réponse aux changements économiques.

Les deux thèmes classiques avancés pour expliquer le chômage des jeunes sont le coût du travail et l'existence de minima salariaux, ainsi que le niveau de formation initiale et l'inadéquation des compétences par rapport aux offres d'emploi.

En utilisant le graphique, on peut constater que la sur sensibilité des jeunes au cycle économique est illustrée par une variation plus marquée du taux de chômage des jeunes par rapport à l'ensemble. Par exemple, entre 1992-1995 et 1997-2001, les taux de chômage des jeunes fluctuent davantage que ceux de la population générale. (On pourrait l’exprimée en points de pourcentage ou en calculant le chômage relatif et son évolution sur ces périodes).

La faible ancienneté des jeunes les rend vulnérables car en cas de licenciements collectifs, ils sont souvent les premiers à être licenciés selon le principe de "last in/first out", où les derniers arrivés sont les premiers partis. (Définir le terme + détaillé)

La recherche d'emploi augmente la vulnérabilité des jeunes en les orientant vers des emplois moins stables et souvent avec des contrats temporaires, ce qui renforce leur instabilité sur le marché du travail. La double caractéristique de la qualification des jeunes réside dans le fait que leur qualification est souvent valorisée différemment selon les entreprises et que leur manque d'expérience professionnelle les conduit souvent à accepter des emplois moins attractifs, accentuant leur vulnérabilité.

Les effets de récurrence du chômage des jeunes s'expliquent par des périodes répétées de chômage qui nuisent à leur expérience professionnelle et réduisent leur employabilité future.

Dans la représentation néoclassique, le chômage élevé des jeunes est souvent expliqué par la rigidité des salaires, c'est-à-dire que les salaires des jeunes sont trop élevés par rapport à leur productivité, ce qui dissuade les employeurs de les embaucher.

Les conclusions des études économétriques sur le lien entre salaire minimum et emploi des jeunes sont incertaines. Certaines études indiquent un impact négatif du salaire minimum sur l'emploi des jeunes, tandis que d'autres contestent ou nuancent ces résultats.

L'auteur comprend les dynamiques d'emploi des jeunes comme étant influencées par des facteurs institutionnels et sociaux, au-delà du simple coût salarial. Par exemple, les systèmes de formation et les politiques d'emploi spécifiques aux jeunes jouent un rôle crucial.

En conclusion, Lefresne critique l'idée que le chômage des jeunes est principalement dû à un coût salarial trop élevé. Il souligne que leur vulnérabilité est plutôt le résultat de leur faible ancienneté, de la valorisation variable de leur qualification et des difficultés inhérentes à l'entrée sur le marché du travail. Les jeunes sont particulièrement affectés par les cycles économiques et sont souvent contraints d'accepter des emplois précaires, ce qui peut entraîner un chômage récurrent et nuire à leur employabilité à long terme.

Idée de phrase à introduire dans la synthèse :

L'ouvrage de Lefresne examine les particularités de l'emploi des jeunes dans un contexte européen marqué par des variations économiques. L'auteur introduit le concept de la "dimension cyclique de l'emploi des jeunes", qui postule que l'emploi des jeunes est plus réactif aux fluctuations économiques que celui des adultes, traduisant une vulnérabilité accrue de cette catégorie de main-d'œuvre. Cette vulnérabilité est illustrée par des variations plus importantes du taux de chômage des jeunes en période de ralentissement ou de croissance économique, comme le montre le graphique pour les périodes 1992-1995 et 1997-2001.

...