Histoire des idées politiques : Le roi, le prince, le souverain
Cours : Histoire des idées politiques : Le roi, le prince, le souverain. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laaylamt • 1 Mai 2023 • Cours • 43 835 Mots (176 Pages) • 349 Vues
Chapitre 1: Le roi, le prince, le souverain
PLAN
I- Le roi et la naissance d’une mystique royale
A- Le contexte: l’importance du christianisme
1. La christianisation depuis Constantin à une multitude de religions lorsqu’il y a le délitement de l’empire romain jusqu’à une forme de stabilité religieuse à partir du 9/10ème siècle, où même si le territoire a été découpé, une unité religieuse sera conservée
2. Dans cette période de grand bouleversement, l’église romaine restera le conservatoire des arts et des lettres, en particulier d’une partie latine
3. Le privilège et l’exclusivité des hommes d’église: clergé séculier et clergé régulier
a) Le clergé séculier est celui qui intervient dans le siècle: celui qui a pour mission première d’enseigner/d’intégrer / en charge d’encadrer les fidèles/l’église
b) Le clergé régulier est celui qui est soumis à une règle: celui qui se retire du monde et se loge dans un monastère: il se voue plus particulièrement à la prière, éventuellement à l’agriculture, à chanter les louanges du seigneur.
4. L’Eglise devient la grande institution de la culture savante, en même temps qu’elle est la médiatrice entre le ciel et la terre, celle dont le secours est indispensable pour enseigner, et distribuer les sacréments pour que le fidèle puisse accéder au salut: influence considérable de l’église même sur les princes temporels
5. Au fil des invasions barbares, l’église catholique va réussir systématiquement à gagner des populations, car le christianisme apparaît comme une puissance prestigieuse
6. La querelle va se prolonger jusqu’à la Renaissance et va connaître un de ses points les plus aigus à l’occasion de l’arrivée du trône pontificale au cours d’un affrontement très violent avec le roi de France Philippe IV Le Bel: enlèvement du pape
7. Mais dans ce bras de fer, longtemps l’église va bénéficier de deux avantages
a) on n’envisage pas dans le monde chrétien de cette époque de vivre et de mourir les moments essentiels de son existence sans le secours de l’église
b) L’église a le pouvoir culturel, ce qui lui permet dans son affrontement avec les princes/les empereurs de mobiliser un outil dont à l’origine ils n’ont pas l’emprise: le droit romain=
1) La papauté construit la conception ministérielle de dieu, ce qui la permettra d’être la première organisation pouvant être définie comme une institution en Occident
2) Dans le cadre de la féodalité, c’est un enjeu majeur pour l’église parce que la féodalité telle qu’elle s’organise en Europe, au fil des invasions, promeut un modèle complètement différent fondé sur la patrimonialisation/ du démembrement des pouvoirs associés à des fonctions politiques mêmes religieuses= plus de distinction entre propriété publique et propriété privée car la justice et les biens appartiennent au patrimoine privé du seigneur
*En raison de cette menace au temps de la féodalité, beaucoup de prêtres se mariaient et ils ont des enfants qu’il faut placer: la tentation étant forte, le fils succède au père
*Contre cette dérive potentielle, le droit romain et la conception ministérielle ont permis de promouvoir une conception institutionnelle du clergé en le replaçant sous l’autorité de la papauté
3) Mais en pratique, on observera des sortes de compromis entre la noblesse et l’église pour l’accès aux postes les plus prestigieux
8. En conséquence, comme l’Eglise peut affirmer son autorité, pour les empereurs, pour les rois, l’enjeu majeur est de produire à leur tour une forme de sacralité/qui fasse contrepoids à la sacralité de l’église, et produire aussi une conception de l’autorité juridiquement armée, qui leur permettent d’affirmer leurs propres prétentions contre les empiètements de l’église
a) Mais l’église n’est pas toujours l’ennemi le plus dangereux ; et contre les empiètements/tentations à la patrimonialisation des seigneurs féodaux
b) La construction d’une sacralité alternative/mystique royale poursuit ces deux objectifs conjoints: d’affirmer l’autorité du roi qui reste dans l’église et qui est autonome de l’église, et d’affirmer l’autorité du roi à l’encontre d’une puissance temporelle suivant une logique de souveraineté
B- Le miracle royal: les rois guérisseurs
1. Le miracle royal: instrument de légitimation du pouvoir des rois de France et d’Angleterre
2. La définition du miracle royal
3. Le contexte particulier en France du miracle royal: considérer le roi Hugues Capet comme un roi guérisseur légitimant sa souveraineté alors qu’il est un roi d’élection et non pas successeur carolingien
4. Robert le Pieux, fils de Hugues Capet: le toucher des écrouelles jusqu’à au moins Charles X
5. Une cérémonie purement païenne initialement: une opération magique tenant à la capacité d’une personne de manipuler des forces invisibles ; qui sera saisie par l’église catholique pour la christianiser et assimiler la puissance du miracle à dieu
6. Une fois que le miracle des écrourelles a pris sa forme définitive, de très nombreux témoignages attestent leur légitimité
a) le miracle a été adopté par de nombreuses Cours d’Europe. Très vite, les souverains d’Aragon, le roi d’Angleterre vont pratiquer le miracle royal sur leur territoire respectif
b) les individus qui viennent se faire toucher pour se faire guérir viennent à la fois de tout le royaume de France, mais aussi de toute l’Europe
c) le roi d’Angleterre, tant que la succession au trône de France se fait en ligne directe parmi les capétiens, se garde de réaliser le miracle royal dans leur terre de France (les plantagenêts pratiquent le toucher des écrouelles seulement en Angleterre, jamais en France car ce domaine est réservé aux rois de France)
C- L’appropriation du miracle royal par l’église: la redéfinition du statut du roi se caractérisant par la conception ministérielle de l’autorité royale
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