Georges Sorel

Georges Sorel est né le 2 novembre 1847 à Cherbourg, en France, dans une famille bourgeoise. Après des études classiques, il se dirige vers une carrière d'ingénieur, obtenant un diplôme à l'École centrale des arts et manufactures. Bien qu'il ait exercé dans ce domaine, il ne se passionnait pas vraiment pour la pratique de l'ingénierie, préférant se consacrer à la réflexion philosophique et sociale.

Dans les années 1880, Sorel commence à se tourner vers la politique et la philosophie sociale, influencé par des courants comme le socialisme et le marxisme. Cependant, son approche était bien plus radicale et originale que celle des marxistes orthodoxes de son époque. Au lieu de suivre la voie de la révolution prolétarienne par la prise du pouvoir politique, il croit fermement que le changement social radical viendrait de la force et de la mobilisation des masses ouvrières, par l'intermédiaire de syndicats révolutionnaires et de la pratique de la violence.

Il a été très critique de la politique parlementaire, qu'il considérait comme une forme de trahison pour la classe ouvrière, et il a vu dans les mythes, les légendes et les idéaux une force capable de motiver les masses et de les guider vers l’action révolutionnaire. C'est cette idée qu'il développa notamment dans Réflexions sur la violence (1908), où il se distingue par sa conception de la violence comme une forme de légitimation de la lutte de classes.

Dans les années 1890, il devient un des théoriciens influents du syndicalisme révolutionnaire, mouvement qui prônait une révolution basée sur l’action des syndicats plutôt que sur un parti politique. Sorel entretient également des relations avec des figures comme Édouard Vaillant et Jules Guesde, mais il finit par se distancer des courants socialistes traditionnels.

...