Commentaire d'arrêt Civ. 1re, 13 mars 2019, n° 17-23.169
Commentaire d'arrêt : Commentaire d'arrêt Civ. 1re, 13 mars 2019, n° 17-23.169. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ludwick Laureat • 19 Novembre 2023 • Commentaire d'arrêt • 1 835 Mots (8 Pages) • 332 Vues
Commentaire d'arrêt Civ. 1re, 13 mars 2019, n° 17-23.169 LAUREAT Ludwick
Suite à une offre acceptée le 8 juillet 2008, la Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel de
Lorraine (la banque) a accordé des prêts en francs suisses à la société anonyme à responsabilité
limitée LC immobilier et à N... E..., son épouse Mme F... E..., ainsi que leurs enfants R... E... et A...
E.... Les emprunteurs ont remis en cause les prêts en raison de la dépréciation de l'euro par
rapport au franc suisse.
Les emprunteurs ont intenté une action en justice contre la banque, demandant la nullité des
prêts, la déchéance du droit aux intérêts, et le paiement de dommages-intérêts. Ces derniers, en
tant que demandeurs, ont introduit une action en justice en déposant une assignation devant la
juridiction compétente. Elle contenait les demandes de nullité des prêts, de déchéance du droit
aux intérêts et de paiement de dommages-intérêts. Au cours de la procédure, le décès de l'un des
emprunteurs, N... E..., est survenu. En conséquence, M. A... E... et Mme R... E..., ses enfants, sont
intervenus volontairement à la procédure en qualité d'ayants droit de leur père. Ils se sont joints à
Mme F... E..., qui était initialement partie demanderesse dans l'affaire. La Caisse régionale de
Crédit Agricole Mutuel de Lorraine, en tant que défenderesse, a contesté les prétentions des
emprunteurs et a plaidé en faveur de la validité des prêts accordés. Elle a également soulevé une
fin de non-recevoir en se fondant sur la prescription de la demande relative aux clauses abusives.
Les emprunteurs (demandeurs) ont prétendu que les prêts devaient être annulés en raison de la
dépréciation de l'euro. La banque (défenderesse) a contesté ces prétentions et a plaidé en faveur
de la validité des prêts.
Les emprunteurs ont soutenu que les prêts étaient devenus ruineux en raison de la dépréciation
de l'euro par rapport au franc suisse. La banque a opposé une fin de non-recevoir en se basant
sur la prescription de la demande relative aux clauses abusives.
La question centrale de cette affaire était de déterminer si la demande des emprunteurs relative à
la déclaration de certaines clauses abusives comme non écrites était soumise à la prescription
quinquennale. En d'autres termes, le tribunal devait décider si les emprunteurs avaient respecté le
délai de prescription pour intenter leur action.
La cour d'appel a statué en faveur des emprunteurs, en affirmant que leur demande de réputation
de certaines clauses comme non écrites ne s'analysait pas en une demande en nullité, et par
conséquent, elle n'était pas soumise à la prescription quinquennale. La demande des emprunteurs
a été jugée recevable.
I. De lourds questionnements juridiques nés d'une affaire complexes
A. Un contexte complexe au delà des faits
Dans cette affaire, plusieurs questions juridiques essentielles ont été soulevées, qui ont conduit à
un débat judiciaire complexe. L'une des questions fondamentales était de déterminer la nature de
la demande présentée par les emprunteurs. Ils remettaient en cause les prêts octroyés par la
Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel de Lorraine en invoquant la dépréciation de l'euro par
rapport au franc suisse. La question centrale était de savoir si cette remise en cause équivalait à
une demande en nullité des contrats de prêt, ou si elle relevait d'une autre catégorie de
réclamation.
Une autre question juridique importante était celle de la prescription de la demande. La banque a
opposé une fin de non-recevoir en se fondant sur la prescription de la demande relative aux
clauses abusives. Il était donc essentiel de déterminer si la demande des emprunteurs était
soumise à la prescription quinquennale, en fonction de sa nature et de son objet.
Ces questions soulevées dans l'affaire revêtaient une grande importance, car elles influençaient
directement la recevabilité de la demande des emprunteurs et l'issue de l'affaire. La manière dont
ces questions ont été tranchées par la cour d'appel a eu un impact significatif sur le déroulement
du litige et sur les droits des parties impliquées. Dans la section suivante, nous analyserons la
décision de la cour d'appel concernant ces questions cruciales.
B. La cour d'appel : Une réponse attendue mais débattue
La cour d'appel a rendu une décision cruciale dans cette affaire, déterminant la recevabilité de la
demande des emprunteurs et clarifiant la nature de leur réclamation. En se basant sur les
arguments présentés par les parties et en appliquant le droit pertinent, la cour d'appel a apporté
des éclaircissements importants sur les questions juridiques en jeu.
Tout d'abord, la cour d'appel a statué
...