Monde du travail : Approche éthique de la communication
Fiche : Monde du travail : Approche éthique de la communication. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar kbialola • 20 Janvier 2022 • Fiche • 2 182 Mots (9 Pages) • 379 Vues
Approche éthique de la communication
Travailler dans la communication pour quelle vie ?
Bonjour, soyez les bienvenus dans ce premier focus (je n’utilise pas le terme de “leçon” qui porte en lui une connotation moralisatrice qui ne me plait guère 😉 !). Elle sera courte mais je pense qu’il est important de commencer par ces quelques lignes. Elle s’adresse essentiellement aux jeunes qui se lancent dans les métiers de la communication puisque j’y prends la stature de vieux “sage”, mais il n’y a pas toujours 36 manières de dire les choses…
La vie c’est quoi ? (Vous avez 3 heures )
a. Une vie privée et des relations sociales
Si vous avez choisi un métier quel qu’il soit, j’espère pour vous que c’est par envie, voire passion ! Cependant, bien qu’à l’heure actuelle le travail représente toujours une bonne partie de votre temps d’éveil, il n’est qu’une composante de votre existence. Celle-ci doit, me semble-t-il, être construite autour de votre épanouissement qui passe par votre vie privée et l’harmonie avec vos proches. Il est donc impératif de lister en aval de l’exercice de votre métier, les priorités qui sont les vôtres en termes d’épanouissement social et humain, afin de vous organiser en conséquence et de savoir dire “non !” quand votre métier commencera à vous “bouffer”.
1. Un exemple concret : les charrettes
Le métier de communicant s’exerce souvent en agence de com ou département de com, comme on dit, et l’une des traditions est de faire des “charrettes“, c’est-à-dire de travailler à pas d’heure en mangeant des pizzas et souvent sans être payé en heures supplémentaires !
Discours de la profession et largement issu de l’argumentaire patronal : c’est fun, c’est source de cohésion pour l’équipe et c’est comme cela que travaillent les vrais créatifs (sous-entendu : les autres ne peuvent pas comprendre ils ne sont pas créatifs…).
La réalité derrière le discours : vous travaillez souvent gratuitement, vous découchez et entamez la qualité de votre relation avec vos proches, vous accumulez la fatigue et devenez en réalité bien moins performants…
Conséquence : beaucoup de graphistes / communicants font 10-15 ans dans ce domaine et finissent usé.e.s, divorcé.e.s et quittent le métier ou décident de devenir freelance. Mais comme ce système est largement auto-alimenté par les stagiaires des écoles de graphismes / BTS com et les primo-salarié.e.s, les donneurs d’ordre n’en ont cure et continuent sur cette lancée. L’autre revers de la médaille est que la qualité globale de la communication baisse et n’est plus aussi impertinent qu’il le devrait…
2. Une solution ?
Fatigué d’être tiraillé par ce système, j’en ai testé un autre quand j’ai décidé de monter mon agence. Vous allez voir, c’est révolutionnaire et il fallait y penser : respecter les horaires de travail et payer les heures supplémentaires…
Si vous travaillez 35h, fixez des horaires et respectez-les. Pendant ce temps, travaillez efficacement sans pause-café à rallonge et procrastination. Du coup, vous abattrez tout le travail, vous finirez à l’heure, vous aurez une vie sociale et vous resterez créatifs… Bref, la vie quoi !
Certains me répondront qu’ils n’ont pas fait ces métiers pour être fonctionnaires et que les horaires fixes sont une contrainte. J’entends bien, mais la contrainte n’est-elle pas de ne jamais savoir comment vous allez être reçu chez vous car vous oubliez les rendez-vous, rentrez après le couvre-feu, etc… La contrainte n’est-elle pas de travailler sans compter mais de ne pas avoir le temps et les moyens (heures supp. Non rémunérées) de continuer à vous cultivez, à découvrir d’autres humains ?
Pour finir, je rappellerai cette anecdote d’un jeune graphiste me disant qu’il allait à l’agence à l’heure qu’il voulait et que son boss ne s’en formalisait pas. Après 2 ans de travail acharné, il va le voir (son boss) pour une petite rallonge salariale. Son responsable le regarde, répond à un SMS, se lève pour se servir un café et enfin répond : ” Écoute, ce serait avec plaisir si seulement je pouvais compter sur toi. Tu n’es jamais à l’heure…”.
Crise de boulitude absolue…
b. Un métier épanouissant et pérenne
Vous ne faites pas graphiste par obligation mais parce que cela répond à un besoin profond et que c’est moins dur que beaucoup d’autres métiers, il faut bien l’avouer. Mais, si vous ne fixez pas le cadre dans lequel vous souhaitez l’exercer, ce métier peut vite devenir une galère sans saveur que vous rêverez de quitter. Pour durer, il ne s’agit pas d’être talentueux.se, il s’agit plutôt d’être épanoui.e !
Donc ne confondez pas les efforts nécessaires qu’il faut consentir dans tous les métiers, l’implication normale en matière de pratique professionnelle, avec des exigences uniquement dictées par l’appât du gain ou la destruction progressive de la relation sociale du travail.
Dire “NON” à tout, c’est être une diva. Dire “OUI” à tout, c’est être un esclave.
Un métier est un entre-deux si vous voulez travailler, être apprécié et durer.
Pour finir, je dirai que par expérience, personne ne reste créatif et “productif” (même si je n’aime pas ce terme) en étant sous pression constamment.
Exercer un métier s’est s’engager et donc s’inscrire dans un contexte plus vaste : la société. Nous verrons cela dans le prochain focus.
Travailler dans la communication pour quelle société ?
Exercer un métier ne se fait pas ex nihilo ni dans un noman’s land. Cette activité professionnelle s’inscrit dans un contexte social, humain et culturel. En faire abstraction et ne se limiter qu’au territoire délimité par les murs de son lieu de travail entraine une déshumanisation et une perte de sens. Cela est d’autant plus vrai pour un métier comme le nôtre qui peut très souvent être qualifié d’inutile. Pour lui donner du sens et une utilité sociale, alors il faut être un.e graphiste engagé.e.
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