Tartuffe / scène 5 de l’acte 4

Analyse linéaire de la scène 5 de l’acte 4 de Tartuffe :

Le stratagème est une ruse, une stratégie, un plan, parfois machiavélique, qui permet au personnage de venir à bout des difficultés.

La scène 5 de l’acte 4, qu’on va étudier aujourd’hui est la scène de dénouement dans laquelle Elmire utilise un stratagème pour démontrer à Orgon, caché sous la table, que Tartuffe est au fait un escroc, et ainsi, empêcher le mariage entre Tartuffe et leur fille Marianne.

Je vais maintenant procéder à la lecture du texte :

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Il est légitime de nous poser la question suivante : quels stratagèmes utilisent respectivement Tartuffe et Elmire pour parvenir à leurs fins ?                                                                                                            Nous analyserons dans une première partie comment Tartuffe parvient à détourner tous les arguments d’Elmire à son avantage.                                                                                                              Dans une deuxième partie, nous verrons les moyens qu’utilise Elmire pour alerter son mari.

Dans la première partie du passage, Tartuffe n’essaie pas de séduire Elmire mais plutôt de la convaincre par un raisonnement logique de s’abandonner à lui.                                                                                                                                    Dans sa première réplique, Elmire souligne le paradoxe entre les paroles de Tartuffe et ses vraies intentions en faisant rimer les mots « voulez » et « parlez ». Elle utilise un argument religieux souligné de l’adverbe « toujours » pour mettre en valeur l’hypocrisie ; S’adonner à lui relève de l’adultère banni par la religion. C’est une interrogation rhétorique doublée d’une antithèse car Elmire intègre dans la même phrase les mots « consentir » et « offenser ».

Tartuffe répond en utilisant la négation restrictive il banalise, minimise l’argument d’Elmire, il dévalorise la religion, cela témoigne de sa personnalité sans vergogne.

Elmire démontre encore une fois l’hypocrisie de Tartuffe. Lorsqu’elle dit « Mais des arrêts du Ciel on nous fait tant de peur. » Le pronom indéfini « on » désigne en réalité Tartuffe car c’est lui qui parle toujours des fondements de la religion.

Dans la réplique suivante, l’adjectif dépréciatif « ridicule » qu’utilise Tartuffe sert encore une fois à tourner en dérision l’argument d’Elmire. La répétition du pronom personnel « je » témoigne de sa duplicité il se croit assez rusé pour esquiver la religion. Pour tartuffe pourvu que l’intention soit louable, l’action même mauvaise est pardonnable comme en témoigne sa réplique « Il est une science, D'étendre les liens de notre conscience, Et de rectifier le mal de l'action Avec la pureté de notre intention. » une paranomase met en lien les mots « science » et « conscience » une antithèse oppose également les termes « mal » et « pureté ». Molière critique les pratiques de son époque dans laquelle les religieux avaient tendance à légitimer certains péchés. Ainsi des actions blâmables étaient légitimées. Et l’amour sincère d’Elmire légitimerait sa relation adultère. Tartuffe utilise un argument persuasif pour prétendre assumer l’entière responsabilité de l’adultère lorsqu’il dit « Vous réponds de tout, et prends le mal sur moi. », d’après lui, Elmire n’a pas besoin de scrupules.

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