Quelles sont les valeurs véhiculées par le roman Le Soleil des Scorta ?

Quelles sont les valeurs véhiculées par le roman Le Soleil des Scorta ?

Dramaturge et romancier à succès, Laurent Gaudé s'est attaché à former des personnages profonds et authentiques, transmettant au lecteur émotions et valeurs. C'est notamment le cas de son roman Le Soleil des Scorta, primé par le prix Goncourt en 2004. C'est une saga racontant l'histoire de la famille des Scorta, dans la région des Pouilles en Italie, sur quatre générations. Tout au long de son parcours, cette famille va construire un héritage matériel mais surtout immatériel, fait d'histoires et de leçons de vie précieusement transmises. Quelles sont donc les valeurs transmises par Le Soleil des Scorta ?

Tout d'abord, cette famille s'est caractérisée par son goût du travail et de l'effort. En effet, Rocco Scorta Mascalzone, le premier des Scorta, a offert tout son héritage à l'église. Le brigand avait acquis une fortune considérable faisant de lui l'homme le plus riche de Montepuccio, mais il a condamné sa lignée à tout construire de nouveau. Sans argent ni biens, les Scorta ont ainsi dû travailler dur pour gagner leur honneur et s'en sortir. Ils ont d'abord rassemblé de l'argent grâce au commerce à Naples, au retour des Etats-Unis. Cela leur a permis d'ouvrir un bureau de tabac en partant de rien. Ce bureau a été symbolique des efforts déployés par les Scorta pour gagner leur vie. Il les a poussés à s'endetter, et ce n'est que de longues années après son ouverture que Carmela a fini de rembourser les dettes de la famille. Guiseppe a aussi travaillé dans la contrebande et la pêche, et Domenico dans la terre, pour avoir davantage de ressources. Après la destruction du bureau de tabac, Elia, le fils de Carmela, a entrepris de tout reconstruire pour reprendre le commerce familial, et Donato a continué dans la contrebande. Ils ont donc tous mené une vie de labeur et d'effort, comme l'illustrent ces paroles de Domenico à la page 160 : " Nous avons essayé. C'est tout. De toutes nos forces, nous avons essayé. Chaque génération essaie. Construire quelque chose. Consolider ce que l'on possède. Ou l'agrandir. Prendre soin des siens. Chacun essaie de faire au mieux." La labeur est aussi symbolisée par le soleil, source de souffrance mais aussi et surtout racine de la famille et de son existence, liée au village de Montepuccio et aux terres alentours.

De plus, les Scorta se sont transmis, de génération en génération, les valeurs de la résilience et de la persévérance. Cette famille est passée par des moments très difficiles mais n'a jamais abandonné. Carmela, Guiseppe et Domenico, puis Elia et Donato, se sont toujours accrochés à l'espoir d'améliorer leur vie et de construire un héritage, et ce malgré les nombreux coups dur. En effet, l'histoire a mal commencé pour les enfants de Rocco. Après la mort de leur père, ils ont émigré vers l'Amérique qui représentait leurs espérances d'une vie meilleure. Toutefois, après un long voyage, ils ont été recalés par la maladie de Carmela. Ils ont alors poursuivi leurs efforts et sont revenus pour s'établir à Montepuccio. Quand la famille était accablée par les dettes, elle s'est aussi accrochée au bureau de tabac jusqu'au succès du commerce. Ensuite, Elia ne s'est pas résigné après avoir été refusé par la femme aisée dont il était amoureux, Maria, ni après l'incendie du bureau de tabac. Il a fini par le reconstruire et se marier à Maria. Ils auront même une fille, Anna. Cette persévérance et cet espoir se retrouvent encore dans les paroles de Domenico à la page 160 "Quand tu te bats pour quelque chose, quand tu travailles jour et nuit comme un damné et que tu n'as plus le temps de voir ta femme et tes enfants, quand tu sues pour construire ce que tu désires, tu vis les plus beaux moments de ta vie."

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