Origine du mot philosophe
Fiche : Origine du mot philosophe. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mariamhope • 18 Mai 2013 • Fiche • 1 465 Mots (6 Pages) • 889 Vues
Origine du mot « philosophe » [modifier]
Héraclide du Pont (340 av. J.-C.) attribue la création du mot « philosophe » à Pythagore (530 av. J.-C.), lequel ne se présentait pas comme un sage, mais comme « amoureux de la sagesse » (φιλόσοφος) :
« Pythagore, dit Aétius, fut le premier à employer le terme de 'philosophie' [φιλοσοφία : amour de la sagesse]. »
— Aétius, Opinions (VIes.), I, 3, 8, trad. du grec Jean-Paul Dumont1/
« Léon lui demanda sur quel art il s'appuyait ; Pythagore répondit qu'il ne connaissait pas un seul art, mais qu'il était philosophe. Léon s'étonna de ce mot nouveau. »
— Cicéron, Tusculanes (45 av. J.-C.), V, 3, § 8, trad. du latin Émile Bréhier2.
il s'étonna peut-être aussi de la modestie : le philosophe n'est pas sage, il se présente seulement comme un apprenti en sagesse, un amateur de connaissances profondes des conséquences de ses actes et paroles et tend donc à la maîtrise de soi.
Les mots « philosophe » et « philosophie » n'ont pris ce sens, classique, qu'avec Platon, lors de sa lutte contre les sophistes3, qui se prétendaient savants. Le philosophe, dit Platon, est celui qui « aspire à apprendre », l'homme qui désire savoir de façon droite, l'amoureux de connaissance, le « philomathe » (Ménon, 82cd ; La République, II, 376b), et donc seul zeus est sage.
« L'appeler sage, c'est, selon moi du moins, employer une expression ambitieuse et qui ne convient qu'aux Divinités. Mais l'appeler ami de la sagesse, « philosophe », ou d'un nom analogue, à la fois lui irait davantage et serait mieux dans la note. »
— Platon, Phèdre, 278d
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Polysémie du mot [modifier]
Comme il y a certainement autant de manières de la pratiquer qu'il y a de philosophes, il n'est pas facile de décrire brièvement ce que peut être un philosophe ; néanmoins, l'idée la plus générale que l'on peut s'en faire est sans doute celle d'une personne qui réfléchit avec sa raison sur le monde et la pensée, pour accéder à la sagesse ou pour comprendre le sens de la vie, dans l'espoir d'être plus heureux ou libre. Ces personnes répondent au qualificatif général de philosophes puisqu’elles incarnent, plus ou moins bien, un certain type idéal, comme Picasso ou Van Gogh répondent au qualificatif du type de l’artiste ou comme Einstein, le type idéal du scientifique. On reconnaît ainsi en elles des traits caractéristiques de ce qui semble être le type philosophique.[interprétation personnelle]
Figures historiques du philosophe [modifier]
Il est difficile de dire ce qu'est un philosophe, et donc de faire un panorama des figures historiques de la philosophie. On peut pourtant les penser en suivant la proposition de Gilles Deleuze : est philosophe celui qui fabrique un concept. Un concept résout un problème général. Les deux premiers philosophes sont alors Pythagore et Thalès. Suivis par Parménide, Zénon d'Elée, Héraclite d'Ephèse, Anaximandre, et tous ceux que l'on désigne comme des présocratiques : Empédocle, Philolaos, Archytas, Leucippe, Anaxagore, et l'imposant Démocrite. Ils sont pour l'essentiel des physiciens de la philosophie et des moralistes (des sages). Vient ensuite Platon, qui fonde l'Académie, chez qui toutes les questions sont abordées au travers d'une autre figure qui n'a jamais rien écrit : Socrate. Une phrase fameuse dit de Platon que toute l'histoire de la philosophie tient en les notes en marge de sa pensée. Aristote, qui fut le disciple de Platon, fonde le Lycée et élabore une pensée inductive, il fabrique la métaphysique, science des causes de l'être, dont l'ontologie est la science première. De grandes figures se distinguent nettement sans qu'il soit nécessaire de lister exhaustivement tous les philosophes. Elles se distinguent en cela que leur pensée révolutionne l'esprit, voire l'histoire. Ils sont essentiellement des modernes. Ainsi Descartes qui pour la première fois énonce l'essence de la subjectivité, Kant qui exprime ce qu'est une expérience et fabrique l'idéalisme, Hegel qui construit le dernier système total en percevant dans l'histoire le mouvement de l'être, Marx qui tâche de transformer l'histoire plutôt que de la penser, Nietzsche qui annonce la mort de Dieu et de tous les systèmes, Heidegger qui revient sur l'histoire de
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