Le Cid, Corneille.

[pic 1]Le Cid, Corneille.

• Biographie :

Né à Rouen dans une famille de la petite bourgeoisie, excellent élève il se passionne pour les stoïciens. À vingt-deux ans, il devient avocat et l'année suivante, on représente sa première comédie : Mélite, véritable

Succès 🡪 Il abandonne ainsi sa carrière de juriste pour se consacrer au

théâtre.

C'est le Cid qui en 1637, lui apporte la gloire. Il en sera à juste titre anobli à trente ans à la demande de la reine Anne d'Autriche pour « services rendus », touchée par la pièce du Cid.

L’année de son mariage en 1640 il donne deux nouveaux chefs-d'œuvre, Horace et Cinna.. Toutefois l'échec de Pertharite, en 1651, le décide à s'éloigner du théâtre et à se

tourner vers la poésie chrétienne.

Lorsqu’il revient au théâtre, à cinquante-trois ans il ne peut que constater, tristement, qu'il est passé dépassé. En effet, l'auteur fêté est désormais Racine. Alors que Corneille présente des héros admirables par leur grandeur d'âme, Racine émeut et accable en soulignant le tragique de la condition humaine 🡪  héros racinien est prisonnier d'une destinée cf Phèdre, là où le public trouve davantage de vérité dans cette nouvelle image de l'homme.

Or dès lorsqu’il termine sa vie dans une retraite pieuse, on montre ses pièces à Paris et Versaille tandis que sa réputation européenne s’affirme.

• Corneille domine toute la vie théâtrale du 17ème s grâce à la variété des formes théâtrales auxquelles il s’est exercé : comédie, tragi-comédie, tragédie ainsi que par la diversité de son inspiration.

• Le Cid :

Rencontre un immense succès, mais les critiques étaient également vives entre les savants. En effet, l’Académie française reproche en particulier à Corneille de ne pas respecter les règles du théâtre classique mis en avant dans l’Art poétique de Boileau qui résume les principes de l’art classique :

• Faire tenir une action unique en vingt-quatre heures devant un seul décors = règles des « trois unités » : unité d’action, de temps et de lieu.
• Obligation de bienséance : ø de sang et d’amour sur scène
• Obligation de vraisemblance : ce que le public est disposé à admettre pour vrai compte tenu du contexte > dans une tragédie l’intervention du surnaturel dans le dénouement est admise comme vrai 🡪 exige que l'action puisse avoir réellement lieu soit vraisemblable afin que les spectateurs s'identifient aux héros.

Certains critiques blâmaient donc Corneille pour avoir fait trop tenir les événements en vingt-quatre  heures (faute contre vraisemblable) et d’avoir fait de Chimène une fille dénaturée, amoureuse de l’assassin de son père (faute contre vraisemblable & bienséance).

Ainsi, encore influencé par l’esthétique baroque, Corneille n’a pas respecté ces règles, ce que les théoriciens de l’époque lui reprochent «  querelle du Cid ». Corneille à particulièrement recourt à des symboles tels que le sang à la fois métaphore du lignage mais aussi de la mort « son sang sur la poussière écrivait mon devoir », puis il renonce parfois aussi à l’alexandrin pour mêler différents rythmes évocateurs du déchirement des héros.

Or, cela n’empêchera pas l’auteur d’imposer sa dramaturgie fondée sur le culte du héros.

• Résumé :

Pour venger l’honneur de son père Rodrigue a dû tuer en duel le père de celle qu’il aime : Chimène. A son tour pour venger son père cette dernière doit exiger la mort de celui qu’elle aime. Cependant, ces deux êtres que le devoir s’oppose, se comprennent et s’aiment. Le héros cornélien est donc soumis à un dilemme: placé face à des impératifs inconciliables: sentimentaux et politiques. Pour rétablir l’honneur bafoué, il doit alors sacrifier son amour et tué Don Diègue.

• Le héros cornélien :

Le Cid est un personnage tragique qui prouve son héroïsme dans un combat contre la fatalité, se trouve dans devant des choix difficiles :

• Choix cornélien : Rodrigue doit donc choisir entre son père et la femme qu'il aime.  On parle de choix cornélien, car les deux choix sont justifiés et les deux valeurs sont toutes aussi importantes.
• Née au XVIIème siècle, cette expression fait référence au dramaturge Corneille. En effet, dans plusieurs de ses pièces, les personnages sont obligés de choisir entre leurs devoirs et leurs sentiments. De ces choix contradictoires ces derniers sortent forcément perdants.

Le héros cornélien est celui qui est courageux et qui prend toujours la bonne décision. Durant toute sa vie, il progresse et à la fin il obtient le meilleur de soi-même pour reposer en paix. Il a également besoin de liberté et condamne tout ce qui essaye de le nuit et l’endommage.

Ces derniers parlent volontiers de gloire qui est une forme d’honneur. Le héros sur son chemin rencontre des obstacles qu’il doit résister pour se réaliser complètement ce pourquoi des événements vont le mettre à l’examen et l’obliger à choisir. Ces limites font sont la naissance de crises morales douloureuses mais lui permettent de se dépasser.

Dans ce contexte, le Cid est celui qui est :

• Loyal & courageux
• Héros de guerre
• Pour lui devoir et honneur passent avant l’amour
• Fait tout pour défendre son pays et regagner le cœur de Chimène.

• La tragédie de Racine :

Tout comme chez Corneille, Racine met l'accent sur l'homme à savoir son essence plus que son apparence et présentent leurs personnages dans tous leurs états 🡪 dialogues et

monologues sont un miroir reflétant l’intérieur.

Chez Racine, la fatalité s’acharne sur les héros qui ne peuvent la contrer : combat inutile de l’homme contre son destin. L’invincible fatalité se présente sous trois forme inséparables: le destin hostile, la malédiction héréditaire et l’impulsion irrésistible de la passion. Le héros racinien est donc conduit aux pires égarements et à la mort bien souvent sous l’emprise d’une passion amoureuse coupable à laquelle il ne peut se soustraire. Théâtralité qui inspire ainsi une forme de pitié chez le spectateur.

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