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Science politique, qu'est-ce ?

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Par   •  19 Octobre 2016  •  Cours  •  6 340 Mots (26 Pages)  •  1 003 Vues

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SCIENCE POLITIQUE

LICENCE 1

GROUPE B

Qu'est-ce que la science politique ?

  • Une discipline, une forme de savoir qui a pris sa place au sein de l'université
  •  

INTRODUCTION

PARAGRAPHE 1 - Les origines de la science politique

Pour comprendre les origines de la science politique il faut s'intéresser à deux moments forts :

  1. Entrée de la science politique dans l’Université française (fin du 19ème siècle)

Cette entrée s'est faite de manière chaotique et heurtée, elle aussi marquée par deux temps :

  • Fin du 18e siècle / début du 19e où se développe le débat sur les sciences camérales          
  • Création d'une institution particulière : l'école libre des sciences politiques au début des années 1970

  1. Les sciences camérales

Sciences camérales = terme français inspiré de l'allemand qui apparaît à la fin du 18e siècle pour désigner les sciences nécessaires à la formation de ceux qui sont appelés à servir l'Etat. (Fonctionnaires). Camérale vient du mot camérier qui, dans l'administration monarchique était chargé du trésor u Roi

On se pose la question à cette époque car en Allemagne au même moment dans les universités ont été créés des enseignements spécifiquement destinés à la formation des fonctionnaires.  

La première question qui se pose c'est de savoir si les gens qui ont vocation à gérer les finances du royaume ne mériterait pas une formation particulière.  Et en Allemagne dès le 18e siècle la réponse sera positive et on voit comme ça apparaitre dans les université allemandes l'économie politique, du droit administratif, etc.

A la fin du 18 e siècle en France, un certain nombre d'intellectuels qui mettent en avant l'idée que le meilleur moyen d'améliorer la gestion des affaires du royaume est de former les gestionnaires d'état. Mais le problème est qu'en France cette volonté de mettre en place des enseignements de sciences camérales à l'université va se heurter de manière régulière à l'hostilité à la fois des élites universitaires de l'époque et aussi des élites politiques et sociales. Les élites universitaires parce qu'en France au 18e siècle il y a 4 disciplines enseignées à l'Université : la médecine, les lettres, les sciences et le Droit. Au 19e siècle pour les gens qui se destinent à l'administration la voie privilégiée de formation c'est le droit. Mais les facultés de droit au 19e siècle (jusqu'en 1880) n'enseigne que le droit civil et juridique (le droit privé). Pas de droit destiné à l'administration parce qu'on considère que les critères  nécessaires à la formation d'un bon avocat ne sont pas tellement différents de ceux nécessaires à la formation d'un bon fonctionnaire même si dans les faits ils font des choses totalement différentes (du moment qu'ils ont quelques bases juridiques c'est bon)La deuxième raison (plus prosaïque) : les enseignants de la facultés de droit, qui sont spécialisé dans certaines branches du droit (droit civil, droit pénal, droit commercial...) n'ont aucune envie de se spécialiser dans une nouvelle discipline spécifiquement adaptée à l'administration.

Et puis au-delà du blocage universitaire il y a un blocage des élites sociales et politiques de l'époque. Au 19e siècle en France pour rentrer dans l'administration (taille réduite) il faut une recommandation par relations, le concours administratif n'existe pas. Et pour accéder aux fonctions les plus prestigieuses de l'administration, souvent il faut avoir un parent qui exerce ses fonctions ou alors avoir des contacts au sein de cette administration. Les élites sociales et politiques de l'époque ne voient pas l'intérêt (elles sont assurées de rentrer dans l'administration par recommandation) de mettre en place une formation particulière parce que de toute façon leur entrée n'est pas remise en question par une évaluation de compétences.

Pendant tout le 19ème siècle ont à un certain nombre de ministres plus ou moins progressistes qui sont persuadé de l’utilité de la mise en place d’une formation pour les fonctionnaires, qui vont se heurter à l’hostilité des facs de droit et des élites sociales et politiques de l’époque. Durant le 19ème siècle ont à plusieurs tentatives de réformes qui vont tendre à faire rentrer les sciences camérales à l’Université qui se soldent par des échecs.  

1819 : première tentative avec la création du cours de droit administratif - tentative qui échoue car ce cours va disparaître de la maquette de la licence droit après quelques années d’abord parce que personne ne veut l’enseigner mais aussi parce que les étudiants ne sont pas intéressés. Une deuxième tentative est mise en place pendant la monarchie de juillet (1830-1848). Durant cette époque on a un ministre de l’instruction publique (ensuite président du conseil=premier ministre) qui est François GUIZOT qui va être à l’origine d’une réforme considérée comme révolutionnaire à l’époque en 1834. Il prend l’initiative de créer un cours de droit constitutionnel à la fac de droit de Paris. Comme il ne trouve personne pour assurer ce cours il le confie à un réfugié politique Italien relativement politiquement proche de lui : Pelegrino Rossi. Il va assurer ce cours pendant quelques années puis il va s’interrompre car aucun étudiant ne suit ces enseignements.  

Pendant le 19ème siècle, malgré les tentatives des différents ministres et hommes politiques, les sciences camérales n’arrivent pas à se faire une place au sein des facultés de droit. On reste sur l’idée qu’un bon fonctionnaire est avant tout un bon juriste et qu’un bon juriste est quelqu’un ayant reçu une instruction en droit civil, droit commercial, droit pénal, et qu’il n’est absolument pas indispensable ni nécessaire de créer des enseignements destinés aux futurs fonctionnaires. Donc échec de l’entrée des sciences camérales mais les choses vont changer.

b) Création de l’école libre des sciences politiques

L’école libre des sciences politiques a été créée par Emile Boutmy qui est un intellectuel d’origine protestante, très impliqué dans la bonne société parisienne. En 1870 il est frappé par l’échec de la France contre la Prusse.

  • En 1870, le régime politique est le Second Empire (1852-1870). Et à l’été 1870, Napoléon III décide d’attaquer la Prusse en étant persuadé de remporter cette guerre. Mais en quelques semaines l’armée française est balayée par l’armée prussienne. L’armée prussienne arrive jusqu’à Paris. Napoléon III est fait prisonnier et est obligé d’abdiquer. C’est un désastre national pour la France.

Et le diagnostic que fait Boutmy de cette défaite c’est de dire que cette défaite n’est pas uniquement militaire mais aussi une défaite de l’ensemble des élites politiques et administratives française. C’est un échec de la diplomatie française car si les diplomates avaient été conscients des rapports de forces entre les différentes puissances européennes ils auraient compris que dès lors que la France faisait la guerre à la Prusse les autres puissances européennes ne se rallierait pas forcement du côté français.

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