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Recette du commentaire littéraire

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Par   •  9 Mars 2018  •  Cours  •  1 884 Mots (8 Pages)  •  540 Vues

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« Recette » du commentaire littéraire et des questions sur le corpus

1. A qui s’adresse un commentaire ? A un professeur de lettres qui ne connaîtrait pas le texte étudié. Ce qui signifie qu’il faut trouver le juste milieu pour ce qui concerne les informations délivrées au fur et à mesure. Par ex., inutile de définir ce qu’est une anaphore mais en revanche, il faut citer le texte et surtout commenter celle-ci, c'est-à-dire expliquer l’effet produit sur le lecteur par cette anaphore.

2. Quel est le « but » d’un commentaire littéraire ? Mettre à jour la signification générale de l’extrait donné, quel que soit son genre (théâtral, romanesque, poétique, argumentatif). Ne jamais perdre de vue que ce qui importe, c’est que toutes les étapes de votre analyse doivent conduire à « éclairer » le sens général du texte étudié. Un peu à la manière d’une enquête policière dans laquelle tous les indices collectés doivent permettre de démasquer le coupable.

3. Il faut pour cela que vous-même parveniez à bien comprendre évidemment les finesses du texte. L’intuition est utile mais n’est qu’un point de départ. Vous devez vous appuyer après deux ou trois lectures pour saisir le sens général sur des outils spécifiques, les fameux procédés littéraires qui ont permis à l’auteur d’exprimer quelque chose de particulier. (Quand je parle d’outils, je peux faire un parallèle avec un bricoleur qui dispose pour réaliser des étagères un peu complexes d’une scie sauteuse, d’une perceuse, d’un niveau, de colle à bois, d’équerres, de planches de médium… L’écrivain, lui aussi, dispose d’outils spécifiques appelés « procédés littéraires » ou « procédés de style »).

4. Ces outils sont multiples et diffèrent en fonction du genre, du type, du registre dans lequel s’inscrit le texte. Citons (sans préciser lesquels se retrouvent généralement dans tel ou tel type de texte) : Le vocabulaire (cf. champs lexicaux, niveaux de langues, vocabulaire mélioratif ou péjoratif, antithèses, chiasmes pour ne citer que quelques unes des possibilités), le type de phrases (interrogatives/déclaratives/injonctives, les phrases simples et complexes, nominales ou verbales, la longueur des phrases (alternance de phrases courtes ou longues-appelées « périodes »), la ponctuation, leur rythme (par exemple « binaire » surtout quand l’auteur use de parallélismes, d’antithèses, d’anaphores) et le rythme des répliques dans un dialogue narratif ou théâtral avec parfois des stychomythies), les sonorités (cf. allitérations et assonances), les points de vue (externe, interne, omniscient), la manière de rapporter les paroles ou pensées des personnages (paroles ou pensées rapportées de manière directe, indirecte, indirecte libre, narrativisée), la notion de temps dans le récit (avec des scènes, des résumés, des analepses, des prolepses), les ruptures dans le récit que sont les descriptions, les références intertextuelles avec des citations (ex. « argument d’autorité » dans un texte argumentatif), ou des rappels (notion de « valeurs » et de clichés dans un texte argumentatif), …

5. Pour comprendre et expliquer un texte, il est utile de déterminer dès le départ et dans cet ordre :

a) Le mouvement littéraire dans lequel il s’inscrit et qui dépend des époques (par ex. l’humanisme, le baroque, le classicisme, les Lumières, le romantisme, le naturalisme, le symbolisme, le surréalisme, l’existentialisme, le nouveau roman, le théâtre de l’absurde…). Chaque mouvement a produit des manifestes (sortes de textes explicatifs écrits par plusieurs auteurs ou « un chef de file » qui précisent une démarche et souvent des règles de composition et d’écriture). C’est pourquoi l’histoire littéraire est tellement importante.

b) Son genre littéraire (roman, poésie, théâtre, ou essai par ex.)

c) Son « type » (argumentatif, narratif, descriptif, dialogique, poétique)

d) Son registre (comique, pathétique, tragique, lyrique, épique, didactique, polémique, épidictique).

e) Les outils littéraires ou « procédés linguistiques » au sens large  utilisés par l’auteur : temps et modes des verbes, pronoms personnels, types formes de phrases, phrases verbales ou nominales, simples ou complexes, rythme des groupes de mots ou des phrases (binaire, ou tertiaire par exemple), figures de rhétorique, champs lexicaux, modalisateurs (c’est-à-dire tous les mots qui dévoilent l’opinion, le jugement de l’auteur)…

6. Dans une nouvelle donc de genre narratif, on peut rencontrer un dialogue mais de type argumentatif dont le registre sera comique… Ou bien dans une pièce de théâtre (genre théâtral), on peut rencontrer un monologue de type narratif dont le registre sera tragique (par ex. pour rapporter des évènements qui n’étaient pas représentables sur scène qui narrent la mort effroyable et inévitable du héros)… Ces trois niveaux (genre, type et registre) se mêlent presque toujours.

7. Pour chaque genre, type et registre de texte, avec parfois l’époque et donc le mouvement littéraire certains outils de la langue sont privilégiés.

8. Le genre narratif avec ses « sous-genres » : roman d’apprentissage, nouvelle ou roman fantastique, nouvelle ou roman merveilleux, nouvelles ou romans « argumentatifs (apologues ), roman historique, romans noirs ou « polars »…  : la structure (début classique -« incipit »- ou  « in medias res », récits emboîtés, points de vue, rythme du récit -résumé, scènes , ordre chronologique, analepses, prolepses) avec parfois des ruptures : intervention directe du narrateur s’adressant au lecteur, dialogues (dans le cas de paroles rapportées au discours direct, elles sont presque toujours intercalées avec des phrases narratives du type « ,dit-il en se grattant le cuir chevelu. ») visée des dialogues (parfois de type didactique pour expliquer certains faits, de type argumentatif quand il y a par exemple conflit entre personnages…) , descriptions (mobiles ou fixes), souvent nourries des cinq types de sensations (visuelles, auditives, olfactives, tactiles, gustatives) qui permettent la caractérisation d’un personnage ou l’évocation d’un décor, les différents temps de la narration (ex. roman autobiographique ou récits emboîtés ; temps de l’écriture, temps de la narration)

9. Le genre théâtral avec ses « sous-genres » : « farces » ou  « miracles » du Moyen-Age, comédies, tragédies ou tragi-comédies du XVII, comédies (souvent à visée argumentative)

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