Méthodologie de projet en travail social

METHODOLOGIE DE PROJET

Dans l’action social et médico-sociale

INTRODUCTION : Pour une méthodologie de projet éducatif spécialisé

Pour mener à bien un projet éducatif spécialisé (que ce soit sur une activité, une action ou un projet individualisé) qui ait du sens et respecte l’éthique de la profession, il faut se reposer sur une méthodologie de projet adaptée aux situations que nous rencontrons et à nos missions auprès des usagers. Il ne s’agit pas d’une stratégie de vente ou du projet de réalisation d’une fusée…

Cette méthodologie s’imprègne d’une méthodologie de projet « classique » car c’est un outil qui permet de « sécuriser » un projet, de passer en revue tous les aspects nécessaires, de parer au mieux aux imprévus etc. Mais cette méthodologie de projet « classique » ne suffira pas.

On va donc à la fois étudier une méthodologie de projet général simple et efficace, et on verra aussi comment on peut y intégrer les outils éducatifs.

La méthodologie de projet

• Les spécificités du projet éducatif spécialisé

• Viser le changement existentiel, le mieux-être (ex : trouver et pouvoir investir un logement, vivre sans violences…)

• Les objectifs sont imprégnés par l’idée de production d’un changement social intégrant le compromis des règles sociales

• Prise en compte de l’usager dans sa dimension objective et subjective

• Contrat moral entre l’usager et le professionnel.

• Pas d’intérêt marchand

• Le problème que doit résoudre le projet appartient à l’usager et/ou son environnement, et le professionnel ne peut à aucun moment se « l’accaparer » (ex simple et concret : dans l’exemple du théâtre d’impro on doit accepter que le produit fini ne soit pas parfait mais le reflet de ce que sont les jeunes au moment où la pièce est jouée).

• Le professionnel est le garant de la méthode et de la cohérence.

• L’usager participe activement (en fonction de ses potentialités) au projet

• Le projet articule différentes références issues des sciences sociales : psycho, socio, sciences de l’éducation…

• Le processus compte autant que la finalité

• Le projet est basé sur une démarche empathique

• Les étapes du projet

Diagnostic et mise en évidence de la finalité, définition des objectifs, définition des modalités d’évaluation, planification/conception, mise en œuvre, évaluation

• Après le diagnostic

• Analyse des données. Plusieurs méthodes, voir tout ce que l’on a vu ce matin.

• Evidemment, il va falloir intégrer des outils d’analyse propres au travail social et qu’on peut aller cherche plutôt du côté de la sociologie ou de la psychologie et qu’on a vu la dernière fois : observation participante ou non (prendre part à la vie quotidienne tout en conservant un regard de professionnel qui vise un changement existentiel, un changement social), entretiens formels, éducatifs ou informels, collectifs, individuels, guidés, libre… questionnaire, documentation spécialisée, réunions (de service, analyse de la pratique…), le partenariat... Et les croiser avec des approches, des théories, des aides à la pensée et à l’analyse finalement.

• Les finalités d’un projet éducatif spécialisé

• Nous l’avions vu lorsque nous avions abordé la question du sens du projet dans l’action sociale ou médico-sociale, la finalité de nos projets est un changement « existentiel » à visée émancipatrice et en lutte contre les dysfonctionnements les inégalités de notre démocratie. Evidemment, on ne définira pas ainsi la finalité de chacun de nos projets sous peine de passer pour des utopiste (et aussi des incompétents) mais ça doit nous imprégner.

• Faire émerger une intention éducative, émancipatrice et transformatrice pour le projet. Ce sont des « grands principes » (ex : lutter contre l’exclusion, valoriser les compétences parentales…)

• Formuler des objectifs

• Objectifs généraux : faire émerger des buts plus précis. Quels sont les buts ? A nous ici d’y placer une visée éducative, émancipatrice, transformatrice. On peut déjà voir quoi l’activité va s’orienter contrairement à la finalité. Vous remarquerez, il y a un effet d’entonnoir. Et même si dès le départ vous savez ce que vous voulez faire comme activité, pour lui donner une empreinte éducative vous allez devoir en passer par là, les grands principes, et je descends jusqu’aux actions concrètes. Et parfois ça permet de se rendre compte de ce que l’on fait vraiment (concrètement et symboliquement) (ex : organiser une sortie au musée ou au théâtre, mettre en place des ateliers parents-enfants autour du jeu ou de la lecture…)

• Objectifs opérationnels : plus concrets, centrés sur l’action, le public. Ils sont mesurables et deux ou trois objectifs opérationnels découlent du même objectif général. On précise ainsi les motivations, on définit un cadre, on clarifie les résultats escomptés, on définit les actions à mettre en œuvre et on suscite de l’intérêt pour le projet. (Ex : amener les usagers à se servir d’un programme culturel

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