Les fleurs du mal, Au lecteur

au lecteur

La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,

Occupent nos esprits et travaillent nos corps,

Et nous alimentons nos aimables remords, oxymore

Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

→ Nous sommes occupés par le péché. Nous aimons éprouver de remords que nous nourrissons comme des parasites.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; personnification

Nous nous faisons payer grassement nos aveux,

Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,

Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

→ Nous commettons toujours les mêmes péchés, et nous ne sommes pas sincères en demandant pardon.

Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste Métonymie (oreiller) Trimégiste (ironie)

Qui berce longuement notre esprit enchanté,

Et le riche métal de notre volonté métaphore

Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

→ Dans sommeil, nous sommes ensorcelés par le diable qui anéantis notre volonté et notre morale.

C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! → emphase pour insister sur le rôle du diable

Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;

Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,

Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Nous sommes les marionnettes du diable → il nous rend séduisantes les choses répugnantes. Tout cela nous rapproche de l’enfer.

Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange

Le sein martyrisé d'une antique catin,

Nous volons au passage un plaisir clandestin

Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

→ nous nous consacrons à des plaisirs défendus, sachant que c’est mal, mais nous voulons en jouir pleinement.

Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,

Dans nos cerveaux ribote

...