Le personnage du duc de Nemours

Le duc de Nemours

        Dans son roman La Princesse de Clèves, Mme de la Fayette fait évoluer ses personnages dans un cadre historique précis : celui de la cour du roi Henri II. Concernant plus particulièrement le personnage du duc de Nemours, il est inspiré de Jacques de Savoie-Nemours, ayant réellement existé. Séducteur renommé pour sa beauté, le duc de Nemours va être transformé par son amour pour Madame de Clèves. Nous pouvons nous demander : En quoi le duc de Nemours incarne-t-il à la fois la déraison et la perfection. Le portrait mélioratif de ce personnage précède la passion mais aussi l’amour illégitime qu’il va entretenir avec Mme de Clèves.

        Pour commencer, le duc de Nemours est présenté comme un personnage séducteur. Initialement, il est fiancé à Élisabeth d’Angleterre, ce qui ne l’empêche pas de cumuler les conquêtes féminines. Le duc de Nemours rencontre Mme de Clèves lors du mariage du duc de Lorraine. Dès lors, il n’y a plus qu’eux. Ils sont directement unis par le regard. Ils reflètent l’image de la perfection d’une cour qui ne vit que par galanterie. Quand Mme de Clèves voit « le duc de Nemours avec une mine et une grâce si admirable. », sa beauté communique un choc, une surprise, un effet foudroyant. Il est même qualifié de « Chef d’œuvre de la nature ». Malgré tout, il n’est que peu caractérisé physiquement. L’adjectif « beau » n’est que très peu employé dans le roman. Il ne qualifie que 2 personnage : Nemours et le vidame de Chartres. A cela s’ajoute les qualités morales : grandes valeurs, agrément de l’esprit… A ce portrait, s’ajoute la réaction de la princesse de Clèves qui est comme bouche-bée. Tout cela crée un sentiment de perfection autour du personnage de Nemours.

        La passion : La passion surgit soudainement, provoquée par la beauté, la grâce, le charme, l’attrait. La raison ou la volonté ne peuvent pas réfréner ce sentiment de passion. Cela s’observe à travers le sentiment de la jalousie présent chez les personnages. Mme de Clèves ne peut s’empêcher d’être jalouse quand elle croit que Nemours en aime une autre suite à l’épisode de la lettre volée. Il en est de même lorsque le duc de Nemours vole le tableau sous les yeux de Mme de Clèves qui n’ose rien dire. « Il y avait longtemps que M. de Nemours souhaitait d’avoir le portrait de Mme de Clèves […] il ne put résister à l’envie de le dérober à un mari qu’il croyait tendrement aimé. ». Tout cela est plus fort qu’eux, ce geste montre l’amour et la passion naissante entre les deux protagonistes.

Le duc de Nemours a éprouvé plusieurs passions avant de connaître Mme de Clèves, mais son amour profond pour elle aurait éliminé les attachements antérieurs. Toutefois, ces passions incontrôlables sont vécues comme une fatalité irrépressible. L’amour provoque alors une grande douleur chez les personnages, c’est là que la jalousie apparaît. Nous pouvons aussi noter l’importance des digressions et notamment celle qui inclut Mme de Tournon. En effet, cela informe le lecteur de la passion fragile. On retrouve le thème de l’impossibilité de l’amour humain, inconstance des relations humaines. Mme de Clèves est à la fin convaincue que Nemours n’aura pour elle qu’un goût passager.

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