L.A. Germinal, "Nuit de noces" d'Étienne et Catherine
Commentaire de texte : L.A. Germinal, "Nuit de noces" d'Étienne et Catherine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pascalmont • 24 Avril 2016 • Commentaire de texte • 1 669 Mots (7 Pages) • 1 111 Vues
L.A. Germinal, "Nuit de noces" d'Étienne et Catherine
-> Distinguez des moments dans le texte. Quels indices dans le texte pour le passage d'un moment à un autre ?
- Rêve éveillé
- Réveil. Réalité introduite par le "mais"
-> à quel moment s'opére le glissement vers la réalité ? -> "Et, défaillante, elle glissa"
Que trouve-t-on dans chacun de ces moments que l'on pourrait mettre en parallèle ?
- description rêve / description réalité
- déclaration d'amour / acte d'amour
- délire agréable, onirique / délire cauchemardesque
=> Comment appelle-t-on cela, dans l'art, quand il y a, comme ici, deux panneaux distincts qui entretiennent une correspondance ? = diptyque (δίπτυχος = deux pans)
Premier panneau :
Impressions des élèves.
"demence", tête ébranlée, "perdit la sensation du réel", sens faussés, cath. fiévreuse, "tourmentée"
--> délire = égarement de l'esprit causé par la maladie / langage médical = perversion de l'entendement causée par la fièvre, l'alcool, etc. Le sujet délirant prend ses sensations ou idées pour des réalités
=> ici : persos en proie à la faim, au froid, au danger, à l'obscurité qui se retrouvent dans une sorte d'état second.
→ tourment > tormentum en lat : machine de guerre servant à envoyer des traits / instrument de torture => 1er sens de tourment = violente douleur corporelle.
Comment se manifeste cette déformation du réel ? Quels sont les sens faussés?
- → l'ouïe : "bourdonnements de ses oreilles" devenus "murmures d'eau courante", "chants d'oiseaux"
→ l'odorat : "elle sentait un violent parfum d'herbes écrasées"
→ la vue : "voyait clair"
→ le toucher : "fait-il chaud
Analyse de cette phrase : on part des bourdonnements, on apprend qu'ils deviennent des murmures, puis on reste dans cette déformation. phrase qui coule comme les murmures d'eau courante. Juxtaposition, accumulation. "et elle sentait"//"et elle voyait" [quel point de vue ici?]- "des murmures, des chants d'oiseaux"; "dehors, près du canal, dans les blès, par une journée de beau soleil" => quel effet produit ? -> sensation d'une certaine abondance mise ainsi en valeur. Forme de bien-être étonnant, d'harmonie.
=> Déformation du cadre. Que dire du décor alors posé ? Nature vivante (murmures, chants d'oiseaux, taches qui volent dvt les yeux), cadre bucolique [=se rapporte à la vie des pasteurs (bergers. Cx qui font paître (pastor) les troupeaux)] => cadre idéal, propice à la déclaration d'amour.... Certaine forme de lyrisme.
La déclaration :
→ exacerbation des émotions : "restons ensemble, oh ! toujours, toujours!" -> intensif, exclamations, redoublement du "toujours".
→ lexique positif: "bavardage de fille heureuse","il plaisanta": forme de légèreté; "gagné par sa gaieté" : communion d'Étienne et Catherine; "muette tendresse"; "quelle chance heureuse"; "il l'avait retenue sur son coeur"
-> description d'un amour jusque là impossible. "j'aurais bien voulu de toi, et tu n'as pas compris" – "c'était bien fini" (sans avoir commencé!). L'interdit : "je me défendais de songer à toi"
-> expression d'un amour partagé : "leur muette tendresse", qui, de muette, passe au discours direct, à l'aveu. "Je t'aimais"
Puis d'un amour actualisé : passage au présent + à caractère de vérité générale : "il suffit d'un peu de bonheur pour que tout recommence"
Mais en même temps, ne trouvez-vous pas qu'il y a quelques discordances dans cette déclaration d'amour ? Des éléments qui vous intriguent ?
→ "bavardage" de Catherine => positif ? Synonyme aussi de verbiage, sorte de flot de paroles un peu vaines
→ "il ne fallait qu'une occasion, quelle chance heureuse, n'est-ce pas?" → alors qu'ils se retrouvent ensemble coincés 6 pieds sous terre dans une mine qui a explosé, qui risque encore de s'effondrer, sans lumière, avec rien à manger... et que s'ils ne sont que tous les deux, c'est qu'Étienne vient de tuer Chaval + "C'est le bon coup, cette fois" => ironie sordide
→ "la nuit, quand nous ne dormions pas, le nez en l'air..... " → part de façon plus positive, mais "avec la grosse envie de nous prendre" => caractère assez concret de l'évocation de leurs nuits à se regarder, se désirer sans rien faire
→ Étienne a l'air plus conscient que Catherine. "un frisson le glaçait, il voulut secouer ce rêve, puis il répéta lentement" → il ne dit pas, il "répète", "lentement",qui plus est... Comme s'il n'était pas convaincu de ce qu'il disait. Et en même temps, c'est une marque d'amour, il ne veut pas briser le rêve de Catherine. => donc il s'agit bien d'un amour partagé, mais il y a un décalage entre les deux amants, qui, ayant certes le même amour, n'ont pas le même degré de conscience. → terrible.
Deuxième panneau :
Réveil du rêve, et des sens : "elle regarda éperdument [=profondément troublée] les ténèbres" // elle voyait clair, de grandes taches jaunes.. => ici, on ne dit pas si elle « voit », elle « regarde »....le noir..
On a vu que Catherine était "tourmentée"-> torture. Là, elle "tordit ses mains" + "dans une nouvelle crise de sanglots" [contraste avec son léger rire du début] => de nouveau, manifestation physique.
Quels sont les autres changements dans ce 2nd panneau par rapport au premier ?
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