Jeunesse en difficulté

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Afin de définir comment l’éducation peut contribuer à la prévention des difficultés dans les processus de développement et d’apprentissage,  nous allons voir les risques rencontrés  par l’enfant et l’adolescent au cours de son développement en lien avec les apports de la connaissance des processus éducatifs et dans quelle mesure l’éducation peut prévenir l’apparition de ces risques.

L’enfance et l’adolescence sont des périodes de développement où la personnalité de l’enfant  se construit à travers des expériences qui lui procurent une certaine satisfaction pulsionnelle et qui vont lui permettre de pouvoir parvenir à un contrôle de cette pulsion. C’est un concept issu de la psychanalyse Freudienne.

Des ruptures de lien précoces mettent en péril la continuité de soi et peuvent réactiver l’angoisse de l’abandon.

Une posture éducative de prévention doit s’attacher à prendre en compte le processus de construction de l’identité, de proximité affective avec l’enfant/ado. La continuité de soi peut alors être rétablie dans un climat de confiance et d’alliance dans la relation éducative.

En prenant en compte l’instabilité de la construction identitaire,  et la nécessité de tolérer les régressions, on autorise l’enfant à exprimer l’angoisse de la continuité de soi et on lui permet de sortir d’une situation difficile.

L’expression du mal être permet à l’enfant de passer d’une angoisse profonde à une peur identifiée et maitrisable. Elle permet alors à l’enfant de mettre des mots sur un sentiment négatif et cela est alors perçu comme une chose ordinaire, banale, inhérent au développement humain.

Le sentiment de vulnérabilité peut également mettre en échec, il se définit comme une immaturité du moi. Cette sensibilité peut être résorbée si l’enfant/adolescent est reconnu et valorisé dans son milieu scolaire.

Pour se construire, l’enfant a besoin d’un rapport à l’autre. Aussi, la notion d’identification et de différenciation est importante dans les processus développement.

L’individu se construit autour de deux pôles : un sujet unique mais appartenant à une communauté.

Aussi, pour se construire, le besoin de se reconnaître dans l’autre est essentiel, on s’identifie à des figures : les parents sont les premiers modèles identificatoires, l’enseignant est modèle identificatoire potentiel. Une alliance éducative est nécessaire pour que le processus d’identifivcation marche.

La conscience de soi  s’apprend de manière progressive. L’agressivité chez le jeune enfant permet l’affirmation de soi. Le ressort des apprentissages est alors d’amener à un contrôle, une canalisation de cette agressivité vers des formes acceptables vers l’appropriation des savoirs.

Le rapport à la réalité est un processus incontournable dans le développement de la construction identitaire. Le passage de la toute puissance à un état de désillusion peut engendrer des risques qui sont une incapacité à assumer la frustration et conduisent à la violence ou au déni.

Le processus éducatif étant une dynamique d’interaction entre l’enfant et son environnement,  une posture préventive permet d’accompagner ce processus de désillusion vers une autonomisation où l’enfant apprend à composer avec la réalité. Il s’agit d’un travail psychique nécessaire.

Le rapport à l’écrit est une capacité de symbolisation et permet de s’instituer comme sujet, comme un individu pensant et pensé par les autres. Cela permet de laisser une trace et d’évoquer l’absent et nécessite un intérêt à l’égard de l’autre. Investir la dimension symbolique est une posture éducative de prévention : par le jeu, la lecture , l’écriture.

 Enfin, l’adolescence est une période  du développement psychosexuel marqué par une reviviscence pulsionnelle.  C’est une période essentielle du développement humain, elle a un pouvoir maturant et structurant (Spitz, 1993)

Afin de prévenir les risques psychopathologiques de l’adolescent (conduites à risque, recherche de limites…), il faut prendre en considération leurs attentes et leurs aspirations.

Il s’agit également de trouver un équilibre entre deux attitudes ; ne pas faire irruption dans leur vie personnelle adolescente en respectant leurs défenses et  manifester notre intérêt pour eux

La tâche essentielle de l’éducateur est alors de déculpabiliser l’adolescent et de restaurer le moi fragilisé.

Le plus grand risque serait de manquer de communication selon D.Simony (1993)

Ni laxisme ni rigidité selon Anna Freud.