Démarche méthodologique et neutralité

Démarche méthodologique et neutralité

En 1938, un philosophe français, Gaston Bachelard, écrivait dans un livre très connu, La formation de l’esprit scientifique, que pour construire un objet de recherche scientifique, le chercheur doit faire pour lui-même une « rupture épistémologique».

Cela signifie que le chercheur doit rompre avec ses idées reçues, ses pensées immédiates et spontanées pour se comporter comme s’il ne connaissait pas le sujet sur lequel il travaille, de façon à rester neutre, à ne pas porter de jugement de valeur ou d’appréciation subjective sur son objet de recherche ou thème de travail.

Si je dois concevoir un travail d’enquête sur les modes de consommation d’alcool chez les adolescents et que je suis mère d’adolescents concernés par des consommations régulières, je dois être capable de définir mon sujet et mon objet de recherche sur l’alcool en restant neutre, en évitant tout jugement de valeur sur les jeunes, leurs parents ou les fabricants de produits alcoolisés.

En tant que professionnelle je dois éviter toute interférence avec ma vie privée personnelle. La neutralité axiologique est nécessaire à la bonne conduite d’une démarche méthodologique.

Dans le contexte de la formation propre au BTS SP3S, cela signifie que si je dois par exemple, en stage ou lors de ma formation, conduire une étude sur les goûts musicaux des 18-20 ans, je ne dois pas partir du principe que tous les jeunes ont des goûts musicaux sans intérêt.

Le chercheur comme l’enquêteur doivent laisser au vestiaire leurs préjugés et leurs propres croyances puisqu’ils s’engagent à mener une démarche scientifique et rigoureuse. Ils partent du principe qu’ils ne connaissent pas par avance les résultats de la démarche méthodologique mise en œuvre

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