Croissance et développement - Stabilité ou instabilité du processus de croissance
Synthèse : Croissance et développement - Stabilité ou instabilité du processus de croissance. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CapriSun • 15 Novembre 2019 • Synthèse • 2 578 Mots (11 Pages) • 785 Vues
Djeziri Amine
Question : Stabilité ou instabilité du processus de croissance ?
À travers La théorie Général parut en 1936, Keynes développe une approche macroéconomique qui s’oppose à l’approche néoclassique et à la loi de SAY.
Dans son œuvre, il défendra d’une part le fait qu’il n’existe pas de marché du travail et d’autre part que le chômage est pour l’essentiel involontaire car il exprime une insuffisance au niveau de la demande. Pour Keynes ce n’est non pas l’offre qui créer sa demande, mais plutôt la demande qui influence l’offre. Il a alors développé l’hypothèse que la demande est le principal facteur déterminant le niveau de l’emploi et de la production. Cependant ce facteur peut être insuffisant pour assurer le plein-emploi.
Ce qui est donc en contradiction avec les classiques et néoclassiques pour qui l’épargne permettait l’investissement, Keynes vante la consommation qui est la source de la demande. Alors si la demande est forte cela représentera du profit pour les entreprises leur permettant d’investir.
De plus il accorde une place fondamentale aux anticipations et explique pourquoi l’équilibre du système capitaliste est généralement un équilibre de sous-emplois. En effet, l’offre des entrepreneurs se réalise en fonction des produits attendus ce qui conduit à mettre en œuvre un certain nombre d’emplois. Et donc ce qui joue un rôle déterminant ce sont les anticipations des entrepreneurs au niveau de la demande effective.
Lorsqu’il s’intéresse aux déterminants de l’emploi, KEYNES fait référence à un multiplicateur d’investissement, il sert à expliquer en quoi l’accroissement de l’investissement d’une période par rapport à la précédente, entraine un accroissement plus que proportionnel du revenu national.
C’est donc au milieu du 20ème siècle, que HARROD et DOMAR vont s’inspirer du modèle keynésien pour leurs travaux et ces derniers vont s’inscrire dans la lignée des analyses de Keynes.
À travers leurs modèles ils font ainsi ressortir l’instabilité de la croissance, mais ils vont rectifier la problématique de Keynes qui a été élaboré dans le cadre d’une courte période aux conditions d’une longue période.
Le modèle d’Harrod vise à dynamiser la théorie keynésienne pour en faire un modèle de la croissance de long terme contrairement à Keynes qui décrivait un processus de court terme.
Il veut rendre compte des conditions et des caractéristiques essentielles de l’équilibre d’une économie capitaliste en croissance.
Il faut préciser que dans son modèle, Harrod n’intègre pas la monnaie, considère qu’il n’y a qu’un seul secteur, un seul bien. C’est le modèle d’une économie fermée sans intervention de l’Etat. Prix constants.
Pour se faire il va distinguer taux effectif de croissance, taux de croissance garantie ou taux nécessaire et le taux de naturel de croissance.
[pic 1]
[pic 2]
Harrod annonce que les firmes planifient à chaque fois un montant d’investissement qui correspond exactement à une partie du revenu qui a été épargnée, ainsi en situation d’équilibre on doit avoir :
• L’investissement prévu = l’investissement réalisé = à l’épargne réalisée
Pour déterminer ce montant, Harrod associe la théorie du multiplicateur de Keynes et le principe d’accélérateur.
Le principe d’accélérateur a été présenté au début du 20ème siècle par AFTALON.
La vitesse de la demande des produits finis influence la vitesse de l’investissement (variation de la demande)
Si on reprend l’équation d’Harrod, problème :
En fait il n’y a aucune raison pour que les paramètres s’harmonisent étant donné qu’ils sont indépendants les uns des autres. La propension à épargné dépend du comportement d’épargne des agents économique et le coefficient de capital est un paramètre technologique.
Question : étant donné la faible probabilité d’égalité des taux et donc de la stabilité de la croissance, quand est-il de l’emploi ?
A long terme, il intègre le taux de croissance naturel.
La poursuite du plein emploi exige que la production augmente au taux de croissance de la population et de la technologie pour qu’il n’y ait pas de capacités inemployées, à l’équilibre il faudra donc l’égalité des trois taux de croissance, G=Gw=Gn.
Ainsi, que se passe-t-il si ces trois taux sont inégaux ?
Si Gn > Gw la production augmente moins vite que la population et la productivité
La demande est supérieure à l’offre.
Si la demande est supérieure à l’offre (cas inflationniste), les entreprises vont chercher à accroître leurs capacités de production pour répondre à l’excès de demande. Or, en investissant, elles créent une demande supplémentaire. Il est alors probable que l’excès de demande s’intensifie au lieu de se réduire : sous-emploi et on va voir se développer ici le chômage et des tensions inflationnistes.
Si Gn < Gw : l’offre est supérieure à la demande (cas de surproduction), les entreprises risquent de réduire leurs dépenses d’investissement, donc de réduire plus amplement la demande : crise et chômage s’installent de façon durable.
Si Gn = Gw : l’économie pourra évoluer avec une croissance permanente et le plein emploi.
Encore une fois, il est très difficile d’atteindre cette égalité, du fait que ces taux dépendent de paramètres exogènes et indépendants.
Et en tout cas, si jamais cet équilibre est atteint, il est « hautement instable», et tout écart accidentel hors du chemin de la croissance équilibrée, entraîne cumulativement l’économie de plus en plus loin de l’équilibre économique, c’est ce qu’on appellera plus tard le « cheminement sur le fil du rasoir » .
Ainsi, le modèle de Harrod est fortement inspiré de la théorie de Keynes, par la contradiction de la loi de Say et par l’effet du multiplicateur de l’investissement. L’apport majeur de ce modèle est l’approche par le capital, en considérant qu’une variation de l’investissement augmente non seulement le revenu, mais dégage aussi des capacités supplémentaires de production.
Pour Harrod comme c’était le cas pour Keynes l’intervention de l’Etat est indispensable et d’après lui seules des politiques économiques volontaristes sont capables de rapprocher le taux de croissance garantie au taux de croissance naturel
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