Instabilité de la croissance cas
Cours : Instabilité de la croissance cas. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Anaïs Berthome • 14 Octobre 2015 • Cours • 3 416 Mots (14 Pages) • 885 Vues
Dossier 1 : Croissance, fluctuations et crises[pic 1]
Chapitre 2 Comment expliquer l'instabilité de la croissance ?
Objectifs
L'observation des fluctuations économiques permettra de mettre l'accent sur la variabilité de la croissance et sur l'existence de périodes de crise. On présentera les idées directrices des principaux schémas explicatifs des fluctuations (chocs d'offre et de demande, cycle du crédit), en insistant notamment sur les liens avec la demande globale. On analysera les mécanismes cumulatifs susceptibles d'engendrer déflation et dépression économique et leurs conséquences sur le chômage de masse. |
Acquis de première : inflation, chômage, demande globale.
Plan
1. Deux siècles de fluctuations et de crises
1.1 Qu’entend-on par fluctuation économique ?
1.2 Différentes approches des cycles
2. Comment expliquer de telles fluctuations ?
2.1 Les chocs d’offre
2.2 Les chocs de demande
2.3 Cycle de crédit et déflation par la dette
Introduction
La notion de crise est ancienne : ainsi, durant l’Ancien Régime, des crises agricoles vont se succéder périodiquement en France, générant famine et accentuant la pauvreté, elles sont caractérisées par la hausse des prix de certaines matières premières. A partir de la Révolution industrielle, la nature des crises va progressivement évoluer. Jusqu'’aux années 1848, elles auront encore pour origine une pénurie agricole mais elles s’étendront au domaine industrie et commercial pour se propager à l’ensemble des activités. A l’opposé des crises agricoles, les crises industrielles se caractérisent par une baisse des prix. C’est vers le milieu du 19ème siècle que les crises de surproduction apparaissent. Leurs origines ne se trouvent plus dans l’agriculture mais dans les mécanismes du marché. Certaines débutent à partir d’un krach boursier qui engendre des faillites bancaires : 1866, 1882, 1929… pour se propager au secteur commercial puis à l’industrie.(Document 1 A) Ainsi, on peut définir, dans un premier temps, la crise*, au sens large, comme étant une période de dépression ou de stagnation durable de la conjoncture économique. Au sens strict, la crise est le moment où la conjoncture économique se retourne à la baisse. Face à la régularité de ces crises, certains économistes vont s’intéresser à la fois à leur périodicité mais aussi à les expliquer. Notre questionnement sera donc : comment expliquer l’instabilité de la croissance économique ? Ce qui nous amènera à définir dans un premier temps la notion de fluctuations puis, nous présenterons les idées directrices des principaux schémas explicatifs des fluctuations
1. Deux siècles de fluctuations et de crises
Dans cette partie, nous aborderons la définition des fluctuations économiques puis nous nous pencherons sur les différents types de cycles qui peuvent se présenter.
1.1 Qu’entend-on par fluctuation économique ?
On appelle fluctuations économiques* l’ensemble des mouvements de ralentissement ou d’accélération du rythme de la croissance économique. Le repérage des fluctuations s’opère grâce à des séries statistiques (annuelles, trimestrielles, mensuelles) qui portent sur le volume de la production, les prix, le chômage, le niveau des stocks, les carnets de commande des entreprises, etc. (par exemple en France les enquêtes de conjoncture réalisées par l’INSEE). Quand les fluctuations de la croissance obéissent à une certaines régularité : on parle de cycles économiques.
L’analyse des fluctuations économiques repose notamment sur l’étude des différences entre la croissance effective (celle qui est mesurée au cours d’une période donnée) et la croissance potentielle. La croissance économique potentielle est évaluée par le taux de croissance du PIB potentiel, c’est-à-dire du PIB maximal qui pourrait être réalisé grâce à la pleine utilisation des facteurs de production disponibles. Le PIB potentiel est donc une évaluation de la production maximale qu’il serait possible de réaliser sans tension inflationniste; c’est une mesure des capacités d’offre de l’économie. Lorsque la croissance effective est supérieure à la croissance potentielle, cela conduit à des tensions inflationnistes (on parle de « surchauffe ») ; lorsque la croissance effective est inférieure à la croissance potentielle, on assiste à une montée du chômage. L’écart (« gap » en anglais) entre croissance effective et croissance potentielle permet donc d’appréhender l’instabilité de la croissance. Face à une situation où la croissance est insuffisante pour assurer le plein emploi, il convient de déterminer si cela résulte d’une croissance effective inférieure à la croissance potentielle (ce qui relève de la politique économique conjoncturelle) ou d’une croissance potentielle insuffisante (ce qui relève d’une politique économique structurelle).
L’output-gap (ou écart de production), qui mesure la différence entre le PIB effectif et le PIB potentiel en pourcentage du PIB potentiel, est plus largement un concept relatif aux ajustements et aux déséquilibres conjoncturels entre la demande et l’offre potentielle.
1.2 Différentes approches des cycles
Les cycles économiques peuvent être plus ou moins longs. Ils sont constitués par l’alternance de périodes d’expansion définie comme une accélération du rythme de croissance de l’économie par rapport au taux moyen de croissance de longue période et de dépression* définie comme une diminution du niveau de la production qui s’accompagne d’un chômage élevé et prolongé ou de récession (ralentissement du rythme de croissance de la production : l’administration américaine enregistre comme récession toute baisse du PIB réel s’étalant sur plus de deux semestres).
Les économistes qui se sont intéressés à la régularité des cycles distinguent des périodicités différentes. On peut ainsi classer les cycles courts et les cycles longs. (Powerpoint)
a) Les cycles courts
- Le cycle Kitchin (du nom d’un économiste américain qui l’a repéré en 1923) qui est aussi appelé cycle mineur s’observe à partir de l’activité économique, il est provoqué par les variations des stocks. Il a une durée limitée à environ 3 ans. On peut le relier par exemple à une production agricole comme le « cycle du porc »
- Le cycle Jouglar qui a été longtemps considéré comme le « cycle majeur » qui est d’une durée de 6 à 11 ans. Clément Juglar, en 1855, est frappé par la régularité des cycles qui comprennent 4 phases : expansion, point de retournement, dépression ou récession puis reprise. 13 cycles Juglar se sont produits de 1825 à 1938. Le cycle touche l’ensemble des activités économiques mais aussi la quasi-totalité des pays capitalistes développés de manière simultanée. Cependant à partir de 1945, le phénomène ne s’observe plus de la même manière dans les économies occidentales. Ainsi, aux périodes d’expansion, succèdent des périodes de récession caractérisées, non par la réduction de la production, mais par la réduction des taux de croissance. En outre, bien que des baisses de prix, notamment sur les produits de base, puissent se produire, il n’y a plus, au cours des phases de stagnation économique, de baisse du niveau général des prix.
b) Les cycles longs
Ils ont été étudiés par l’économiste russe Nicolai Kondratieff qui mit en évidence des mouvements longs et concordants de la production et des prix en analysant la production industrielle de plusieurs pays capitalistes à partir de 1919. Ces cycles longs, d’une durée moyenne de 50 ans, se décomposent en deux phases. La phase A est caractérisée par une tendance à la hausse des prix et une croissance soutenue de la production tandis que la phase B est marquée par une baisse des prix et un ralentissement de l’activité économique. On doit à Joseph Schumpeter d’avoir repris l’analyse de l’économiste russe et complété par une explication par le progrès technique.
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