Cours de Grands débat politique Fac de Strasbourg L1
Cours : Cours de Grands débat politique Fac de Strasbourg L1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lorenacolombo • 24 Octobre 2017 • Cours • 41 172 Mots (165 Pages) • 1 026 Vues
Grands débats politiques et sociaux :
pouponneau@unistra.fr
Introduction :
1. Qu’est-ce que la politique ?
Quels critères permettent de tracer la frontière entre politique ou non ?
D’un point de vu étymologique, la politique touche tout ce qui touche à la « cité » et donc tout ce qui touche au gouvernement et à l’Etat.
Le terme politique est androgyne et polysémique : on parle DU politique et de LA politique.
Plusieurs sens différents :
- Désigne tout ce qui est relatif à l’organisation de la société dans le contexte contemporain tout ce qui est relatif à l’Etat. L’adjectif renvoi aux formes de gvnt. On parlera d’institutions politiques pour nommer l’ensemble des administrations et institutions qui élaborent les lois sociales et organise la vie en société (Sénat, Parlement…)
- Désigne aussi l’action concrète du pv public ou les actes d’Etat dans les différents domaines de son intervention : on parle de politique ou d’action publique qui se décline en plusieurs catégories : politique étrangère, politique de l’emploi.
Tout peut être politique (même la sexualité, à partir du moment où le pv publique légifère et prend des actes sur des questions la concernant comme par exemple la légalisation de la contraception ou de l’avortement (Veil en 1974). Mais aussi en décriminalisant l’homosexualité (en 82).
- Renvoi aux luttes de concurrence pour la répartition du pouvoir (définition de Max Weber). En 1919, Weber définissait la politique comme l’ensemble des efforts fait en vue de participer au pouvoir ou d’influer sur sa répartition soit entre les états, soit au sein de l’état. C’est le pouvoir ou la puissance, soit la capacité d’imposer la volonté à autrui même contre des résistances.
- Le politique : renvoi à un espace social ou, selon Pierre Bourdieu, un champ social. Le champs politique est un espace social dans lequel tout une série d’acteurs s’affrontent pour la représentation des gouvernés et l’occupation des positions de pouvoir politique. Espace ou des acteurs s’affrontent pour le droit à l’action légitime au nom et avec les ressources du pv politique : l’Etat.
- Activités individuelles ou collectives pour influencer le fonctionnement du système politique et les politiques de l’Etat. On distingue les formes de participations conventionnelles (vote et engagement militant) et les formes protestataires ou non conventionnelles (manifestation).
- Conventionnelle : Comportement socialement légitime, c’est-à-dire acceptable, officiel, institutionnalisé, conforme aux bonnes mœurs démocratiques (respect des élus, des institutions, refus de la violence, participation sociale légitime par le vote, essayer de convaincre qqn de voter, assister à un meeting ou une réunion politique, financer un parti politique…).
- Non conventionnelle : Activités moins légitimes (manifester, faire grève, signer une pétition, bloquer la circulation, peindre des slogans, boycotter des produits, faire des veiller, refuser de payer, bruler le drapeau…).
- On peut dire que des débats, des discussions des enjeux sont politiques lorsqu’ils touchent à l’organisation de la société ou font l’objet de controverses ou de luttes entre les responsables politiques ou lorsqu’ils entrainent des mobilisations de la part des citoyens qui entendent, par la résistance et leurs actions, modifier le fonctionnement du système politique et les interventions de l’Etat.
2. La politisation de débats ou la construction des problèmes publiques :
Il n’existe pas de « problèmes » politiques par nature. Les « problèmes objectifs » n’existent pas. Toute question peut être politisée et il ne suffit pas qu’un problème soit objectif pour qu’il entraine une intervention de l’Etat. Les problèmes sociaux et politiques ne s’imposent pas d’eux-mêmes par leurs qualités intrinsèques. Ils sont construits politiquement. Ce ne sont pas des réalité sociales en soi mais des constructions sociales.
- Ex : La condition féminine, longtemps confinée à la sphère privée jusqu’à ce que des mouvements féministes se mobilisent pour en faire une question politique. C’est aujourd’hui un domaine d’action politique : des lois sont votées et les hommes politiques prennent position. Ainsi, la condition féminine est devenue un problème public.
- L’environnement, devenu un problème politique après mai 68 (ministère en 71), alors même que la question des conséquences de l’activité industrielle sur l’environnement se pose depuis la révolution industrielle. On peut aussi se poser la question de son importance vu le peu de mesures.
Plusieurs citations :
Howard Becker : « Pour comprendre complétement un problème social, il faut savoir comment il a été amené à être défini comme un problème social »
Jean-Gustave Parioleau : « Le fait qu’un phénomène soit construit comme un problème dépend des connaissances qu’ont les acteurs de ce phénomène et des croyances qu’ils partagent à ce sujet.
- Si on connait mal un sujet, on se mobilise peu.
- Pour qu’une situation soit définie comme problématique, il faut qu’il y ait un écart entre ce qui est, ce qui pourrait être et ce qui devrait être. Un phénomène doit être l’objet d’une croyance dans la possibilité de le changer et un jugement moral le qualifiant comme pénible et immoral. Cela permet de comprendre pourquoi certains problèmes que l’on subit ne sont pas des problèmes politiques. On ne pense pas forcement qu’une action doit être ou peut être engagée pour changer les choses.
Ex : Le mauvais temps : ce n’est pas un problème politique car on considère qu’on ne peut pas y faire grand-chose.
Mais il existe des phénomènes qui constituent des pb politiques aujourd’hui mais qui ne l’étaient pas dans le passé parce qu’on pensait qu’ils ne pouvaient pas être changés (ex : année 80, conduite en état d’ivresse aux USA, Gusfiel a montré que pendant longtemps les usagers de la route considéraient que les accidents étaient le prix à payer pour un nouveau moyen de locomotion. Fatalité. Puis l’idée a émergé qu’on pouvait changer les choses.)
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