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Comment Apollinaire permet-il à la tradition de se mêler à la modernité du poème ?

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Par   •  21 Janvier 2018  •  Commentaire de texte  •  1 422 Mots (6 Pages)  •  1 701 Vues

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Guillaume Apollinaire (1880-1918) est un écrivain influencé par le cubisme et précurseur du surréalisme. L’auteur a subi de nombreuses deceptions amoureuses et aborde des thèmes tels que l’amour ou la modernité du monde contemporain à travers de nouvelles formes comme la fragmentation des vers ou l’abandon de la ponctuation. Apollinaire est également l’écrivain qui a inventé les calligrammes, les poèmes dont les mots sont disposés de manière à représenter un objet qui constitue le thème du passage ou de celui-ci. Dans son recueil Alcools, publié en 1913 et propose de poèmes écrits entre 1898 est 1913, l’auteur se distingue de tous les mouvements artistiques et littéraires. Le poète dans son ouvrage se livre et mène une quête où il se cherche lui même pour aboutir à une quête poétique. « Automne malade » est un poème qui aborde un des sujets les plus chers à Apollinaire la saison automnale qui est sa saison mentale.

Comment Apollinaire permet-il à la tradition de se mêler à la modernité du poème ?

Dans un premier temps, il convient d’étudier l’aspect lyrique traditionnel du poème pour ensuite s’intéresser à la manière dont Apollinaire a repensé la tradition. Enfin, il serait utile d’analyser l’allégorie de l’automne

Dans cette première partie, nous remarquerons qu’Apollinaire a employé des éléments classiques automnales et le lyrisme pour faire ressortir un aspect traditionnel.

Tout d’abord, on peut observer un paysage automnal traditionnel proposé par l’auteur. Dans le poème, sont évoqués de nombreux termes qui forment le champs lexical de l’automne « automne » (v.1;5;17) ; « fruits mûres » (v.7) ; « fruits tombant » (v.15) ; « feuilles » (v.17;18) ; « éperviers » (v.9) ; « cerfs » (v.13). On remarque les assonances en « è » qui sont jointes aux alliterations en « r » sur les deux vers douze et treize et qui peuvent rappeler le cerf qui brame au debut de l’automne durent la saison des amours. De plus, l’utilisation du passé composé dans « les cerfs ont bramé » (v.13) nous montre l’aspect terminé de l’action qui peut nous amener à penser que l’été est bien terminé.

Cependant l’automne est également la saison qui précède l’hiver. L’auteur va alors utiliser des termes qui décrivent l’hiver comme destructeur de sa saison favorite : « aurait neigé » (v.3) ; « neige » (v.7) et « blancheur » (v.6) « automne malade » (v.1), « pauvre automne » (v.5) ou « le vent et la forêt qui pleurent » (v.16). La métaphore des larmes, « feuille à feuille », accentue la tristesse de l’auteur jusqu’au dernier vers, jusqu’au dernier espoir ou la dernière larme qui « s’écoule » (v.23). Le rythme des derniers vers souligne une impression mélancolique voire nostalgique, et semble imiter le mouvement d’une feuille en automne tombe balancée par le vent. On trouve tout d’abord une alternance d’alexandrins et d’octosyllabes en rimes croisées qui crée une idée d’abattement du poète (v.14à17). Le poème se termine avec six dissyllabes qui sont nets assez incisif avec lesquels on pourrait reconstituer un alexandrin.

Le poème est un poème lyrique, qui est un des registres classiques de la poésie. Tout d’abord, on remarque l’utilisation des pronoms personnels « je » et « tu », qui prouvent que l’auteur se livre de manière intime. La répétition de « que j’aime » (v.14) est une déclaration d’amour du poète envers l’automne. Cette déclaration est introduite par l’apostrophe « ô » qui révèle un sentiment décuplé. La personnification de l’automne a lieu dès le premier vers « automne malade et adoré », la saison est qualifié de manière affective comme une personne humaine le serait. On relève à travers le poème un sentiment mélancolique, qui est un sentiment partagé par le poète et la saison, comme si l’automne et Apollinaire se correspondaient. La métaphore des larmes et des feuilles du vers dix-sept évoquée plus tôt révèlerait les larmes du poètes et les larmes de l’automne.

La thématique de la fuite du temps est également évoquée. On remarque que dans les premiers vers, les verbes « mourras » (v.2) et « soufflera » (v.2) sont au futur. Ensuite, les verbes « meurs » (v.6) et « planent » (v.9) sont au présent et enfin les verbes « ont jamais aimé » (v.11) et « ont bramé » (v.13) sont au passé. Le temps passe sans que le poète puisse altérer le cours des choses. Le constat est fait sur les deux derniers vers « la vie s’écoule » devant l’incapacité du poète à intervenir.

« Automne malade » est un poème lyrique et mélancolique. Bien qu’il semble être un poème classe par son thème, l’auteur l’a également modernisé grâce à sa forme et sa musicalité.

Apollinaire a revisité la forme et la musicalité de son poème en y ajoutant des références mythiques légendaires.

La forme du poème le rend moderne, c’est un poème irrégulier qui annonce la création des calligrammes et qui contient presque un haïku. Le poème comme tous les autres poèmes du recueil ne possède pas de ponctuation ce qui favorite une lecture libre et une interpretation propre au lecteur. La taille des

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