Cas culture et valeurs
Cours : Cas culture et valeurs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Bri Plan • 17 Octobre 2022 • Cours • 11 683 Mots (47 Pages) • 230 Vues
DOSSIER 2
CULTURE ET VALEURS
- DÉFINITIONS
La culture
Le concept de culture est ambigu et complexe. Il a donné lieu à environ 250 définitions différentes et données lieu à autant d’hésitations que d’errements :
- La culture au sens courant ou traditionnel est synonyme d’un ensemble de connaissances acquises au travers d’institutions dans un ou plusieurs domaines. Cette définition est souvent liée au «quantitatif » : on dit d’une personne qu’elle est plus ou moins cultivée, qu’elle a une grande culture en….
- Cette culture est souvent sanctionnée par des diplômes et une hiérarchie (niveau 1,2,3)
- La culture au sens général est considérée comme l’ensemble des structures sociales et des manifest
ations artistiques, religieuses et intellectuelles qui définissent un groupe et/ou une société les uns par rapport aux autres.
L’exemple de définition de Carmel Camilieri présente l’intérêt de retenir les deux notions énoncées précédemment, en partant du postulat qu’il n’existe pas de bonne ou de mauvaise culture et qu’aucune n’est supérieure à l’autre :
« La culture est l’ensemble, plus ou moins lié, des significations acquises les plus persistantes et les plus partagées, que les membres d’un groupe, de par leur affiliation à ce groupe, sont amenés à distribuer de façon prévalante sur les stimuli provenant de leur environnement et d’eux-mêmes, induisant, vis à vis de ces stimuli, des attitudes, des représentations et des comportements communs valorisés, dont ils tendent à assurer la reproduction par des voies non génétiques (---). La culture, continue Carmel Camilieri se dilue totalement dans les objets étudiés par chacune des sciences de l’homme »
Partager une culture, c’est partager des significations qui vont agir sur des stimuli qui définissent une attitude représentative. La culture est apprise et non innée, elle allie savoir et environnement.
Ces 2 définitions en amènent une troisième, celle anthropologique que nous conserverons :
« La culture est un ensemble de systèmes de significations prépondérantes, propres à un groupe, qui apparaissent comme des valeurs et donnent naissance à des règles et des normes que le groupe conserve et s’efforce de transmettre et par lesquelles il se particularise. »
Plus communément cette définition nous indique que la culture est notre façon de se vêtir, de manger, de parler, de se comporter, de communiquer de telle façon que les gestes nous semblent naturels alors qu’ils sont "a" culturels car ils ressortent de règles, de normes et de valeurs qui ont été ancrées en nous.
Les valeurs
Il s’agit d’une des notions les plus importantes de la culture, elles sont de l’ordre du caché, de l’implicite, du latent. Elles reposent souvent sur une idéologie (religieuse ou philosophique), sur un système d’idée.
Les valeurs sont peu facilement communicables car elles sont enracinées en nous dans des rites, des mythes ou de symboles.
Les valeurs définissent souvent des croyances et des idéaux. C’est par ces idéaux que les individus sont jugés pour les actes commis. Ces idéaux sont hiérarchisés et nous renvoient à ce qu’il coutume d’appeler " systèmes de valeurs"
Les valeurs amènent aussi des conflits lorsque les sociétés n’ont pas les mêmes idéaux.
En général les valeurs régissent nos règles de vie et de comportement tant privé que professionnel. Elles diffèrent selon les pays et les systèmes.
(il s’agira par exemple de la culture d’entreprise qui est un mot «galvaudé » pour exprimer les valeurs sur lesquelles repose l’entreprise)
Les pratiques
Ce sont les « outils » qui aident les personnes à vivre. Ils peuvent être de nature multiple (gestion, religion, politique, économique…(dans le monde du travail il s’agira des normes, des règlements internes...)
Les significations
Ce terme renvoie à la notion de culture savante, par capitalisation des acquis. Il est aussi associé à la notion de jugement critique et de spécialisation (littéraire, sciences, technologique.).
Il est dans un contexte mondial associé à des notions d’ouverture sur le monde et de liberté d’esprit.
Les normes
Toute culture est normative. Il s’agit d’élaborer des règles de conduite collective qui vont définir nos actions (ex : les normes sociales qui règissent les différents entre individus) Les normes sont multiples, on les retrouve à tous niveaux (religieux, juridique, moral, de l’ordre de l’hygiène.)
Les sanctions
Toute culture a des forces de coercition qui s’imposent à l’individu. Il s’agit des contraintes sociales. Ces sanctions peuvent être positives (récompenses) ou négatives (punitions). Elles ont pour objectif d’assurer la cohérence et la pérennité de la culture.
l’interculturel
Le terme interculturel introduit une notion de réciprocité dans les échanges et de complexité dans les relations entre cultures. Le préfixe «inter », qui signifie «entre », traduit une liaison-jonction (inter-actif, inter-action) et parfois la séparation-disjonction (inter-diction, inter-position).
Cette ambivalence liaison/séparation induit le mot inter-culturel.
Le terme interculturel traduit la mise en relation de phénomènes culturels et donc l’échange social. Il permet de mettre en œuvre des interactions réelles et non superficielles d’individus issus de cultures différentes. L’interculturel intervient lorsqu’on commence à relativiser sa propre culture.
Qui n’arrive pas à sortir de sa propre culture, ne connaîtra jamais l’interculturalité
La plupart des études dites interculturelles portent sur l’étude et la comparaison de groupes appartenant à des cultures différentes. Ces individus n’étant jamais en contact, il n’y a pas d’interculturalité, mais seulement des études de cultures différentes.
La base de l’interculturel est la compréhension de notre culture et de ses dynamiques, afin de pouvoir analyser nos propres réactions.
L’interculturel a un fond commun de culture qui est un noyau universel et qui unit l’ensemble des peuples. C’est à partir de fonds communs que se créent des différences spécifiques.
Le noyau universel est basé sur une relation au sacrée qui prend différents visages selon les peuples. Il peut s’agir de :
la famille
les besoins primaires
la perpétration de la vie
l’éducation
l’accès au langage
les valeurs
Le courant relativiste s’intéresse plus particulièrement au droit d’ingérence dans les cultures spécifiques. Sa doctrine stipule que le droit d’ingérence n’existe pas, que le but de l’interculturel est de permettre le respect entre cultures différentes afin de «s’inter-féconder » et ainsi de s’enrichir le plus possible en retrouvant sans cesse le fonds commun. L’interculturalité doit s’attacher aux ressemblances et non aux différences.
Le choc culturel
Il s’agit d’une rencontre entre nous et «cet autre ». L’autre peut prendre l’aspect d’un individu, d’un groupe, d’un pays
C’est souvent la rencontre des cultures qui est moteur de l’histoire et des évolutions techniques, intellectuelles et sociales de l’ensemble de la planète.
Cette confrontation peut prendre plusieurs formes :
La disparition de l’une des cultures : elle est alors ethnocide (ex : les Indiens en Amérique)
L’imposition des valeurs de l’une des deux cultures, sans effacer l’autre : Il s'agit de l’hégémonie ex. (le colonialisme)
Le cas de l’immigration apporte, en plus, une interculturation puisque les individus vont se trouver confrontés à 2 cultures :
a) celle dans laquelle ils vivent et qui va imposer ses règles,
b) celle de leur communauté qui va lui dicter ses fondements (ex les Beurs, les Tsiganes).
Ces individus seront alors obligés de se restructurer par rapport à ces deux cultures.
Retirer le meilleur, pour tous, de chacune des deux cultures, afin d’effectuer une fusion d’éléments de cultures diverses : il s’agit ici de syncrétisme (ex : le métissage)
Reconnaître un fond culturel commun : on parle alors d’hybridation.
Le syncrétisme et l’hybridation reposent sur le principe fondamental que la connaissance de l’autre sert à l’enrichissement de soi. Ces 2 types de confrontations permettent de conjuguer 2 cultures sans en négliger aucune et ainsi de mieux connaître les différences afin de mieux échanger.
A quelles conditions cette intégration pluraliste est-elle soumise afin de réussir ?
La reconnaissance de langages communs.
La reconnaissance d’une organisation socioculturelle, politique et juridique.
La reconnaissance des différences culturelles (le plus difficile étant la reconnaissance des minorités culturelles).
L’échange entre les différentes communautés culturelles et non la vie en «clan fermé ».
La rapidité et l’intensité des échanges dus à la mondialisation, la flexibilité et la mobilité des entreprises et des personnes font apparaître le domaine interculturel comme de plus en plus important à tous les stades et dans de nombreuses disciplines :
Anthropologie
Sociologie
Psychologie
Pédagogie
Histoire
Linguistique
Economie
Gestion
Ressources humaines
Management
Communication…
On s’aperçoit qu’il est dangereux de copier des modèles existant dans une certaine culture en espérant qu’ils fonctionnent dans un contexte différent. L’expérience nous montre que sans la prise en compte des notions d’interculturalités (le temps, l’espace, la communication, les stéréotypes, les préjugés….) et de leur adaptation, ces modèles n’obtiendront pas les résultats espérés.
La meilleure préparation de l’individu à la confrontation interculturelle est le voyage.
Le piège des ressemblances
L’assimilation
Selon Daniel Sibony, l’issue de l’impasse avec l’autre est l’assimilation. « S’assimiler, se rendre semblable, se mettre avec l’autre sous le signe du «même », du même semblant qui surplombe. S’assimiler l’autre : le dissoudre en soi ou s’effacer en lui dans un seul objectif : l’indifférence. »
Et si cette ressemblance mettait encore plus en valeur la différence ?
Si le fait de ne pas la saisir complètement la rendait exaspérante pour les autres ?
Est-ce qu’on peut-être totalement semblable et si non jusqu’à quel point peut aller la ressemblance ?
N’y a t-il pas un risque de s’assimiler à notre perception de l’autre, à ce qu’il ignore et qu’il rejette inconsciemment (ex : les caricatures ou le célèbre dicton « il est plus facile de voir la paille d’un l’œil de notre voisin que la poutre dans le sien) ?
La question importante est alors : lorsqu’on s’assimile à quelqu’un d’autre, que devient ce qui est en nous et toutes les valeurs érigées pendant des années ?
Disparaissent-elles ou restent-elles enfouies en attendant l’occasion de pouvoir s’exprimer (parfois dans la violence et la haine) ?
On tend à voir de plus en plus un paradoxe. L’Occident, temple de l’assimilation, se désassimile de plus en plus. On voit poindre de plus en plus de différences avec forces et agressivité comme si elles venaient chercher un avenir qui devrait combler un manque de passé. (la régionalisation, le fanatisme, le regain religieux, le racisme...).
L’exemple du racisme est typique :
Le racisme veut protéger la différence, mais en la maîtrisant. Le racisme ne fait pas confiance à la différence, il a peur que l’autre lui prenne sa différence pour se l’approprier ou pour essayer de l’annihiler.
Le racisme aujourd’hui vise deux catégories d’individus :
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