Cas France Champignon

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Introduction :

        France Champignon apparaît comme le deuxième acteur mondial sur le marché du champignon, né du rapprochement en 1997 des sociétés Royal Champignon et Champijandou. Au fil du temps, le groupe rachète des sociétés de leur secteur d’activité ce qui leur permet d’accumuler des savoirs faire. Une nouvelle dynamique est lancée en 2004 grâce à des investissements ce qui permet notamment d'industrialiser la production des champignons et donc faire face à une hausse de la demande et à un fort développement de la mondialisation. Le site de Tourte est le siège d’une nouvelle méthode de production et au cœur d’un fonctionnement très différent pour répondre aux nouveaux besoins en termes de production et pour tenter de supprimer les TMS présents chez les salariés dans les caves. 

Cependant, cette nouvelle méthode de travail a ses limites et n’est pas irréprochable que ce soit d’un point de vue managériale ou des conditions de travail. Il s’agira donc d’établir un lien entre les pratiques managériales et les questions de santé au travail. Le stress au travail sera au cœur de notre diagnostic car il découle des pratiques managériales et il est la source de troubles tels que les accidents de travail et les TMS. En effet, d’après Roquelaur (2003), le stress prend aujourd’hui une place centrale et serait devenu un des premiers facteurs explicatifs de de pathologiques physiquement comme les TMS. 

Nous dresserons ainsi un diagnostic de l’entreprise à travers son industrialisation et ses nouvelles méthodes d’organisation de travail  et les conséquences que cela a provoqué. Dans un dernier temps, nous cherchons des solutions pour améliorer le fonctionnement et tenter de maîtriser les risques liés à cette nouvelle méthode de travail.

1. L’industrialisation et la mondialisation : taylorisation du travail.

Traditionnellement, la culture et la cueillette de champignons se faisait dans des caves. La mise en place du nouveau site a marqué une rupture importante. Le passage d'un travail en cave à un travail en usine à profondément modifié non seulement les conditions de travail mais aussi son contenu et les rôles des différentes catégories d'acteurs. En effet, France Champignon a connu une révolution dans son organisation de travail de par les investissements qui ont permis l’industrialisation de la culture de la récolte des champignons blancs. L’industrialisation est un processus complexe qui permet d’appliquer à un secteur, des procédés industriels qui apportent rationalisation, standardisation et hausse de productivité. 

L’industrialisation accompagne notamment une hausse de la demande des clients, de ce fait avec ce nouveau mode de production, l’entreprise serait plus réactive dans la prise en compte des demandes des clients. La productivité serait également améliorée. Elle accompagne une certaine mondialisation avec un fort développement de l’exportation. 

La transformation du mode de production peut être mis en parallèle avec une forme d’organisation scientifique du travail : le taylorisme. C’est une forme d’organisation rationnelle du travail qui est la division en tâches élémentaires, simples et répétitives, confiées à des travailleurs spécialisés. Dans le cas présent, on réduit le travail des femmes au simple geste de cueillette. Il reste une certaine expertise mais celle-ci est fortement limitée à la simple reconnaissance des champignons par exemple, en termes de contrôle. On assiste également à un appauvrissement du travail, on réduit les compétences et limite le potentiel des travailleurs à de simples tâches, mécaniques et répétitives.

Cette méthode de travail est par ailleurs controversée et cela depuis déjà de nombreuses décennies :

"Mais le pire attentat, celui qui mériterait peut-être d'être assimilé au crime contre l'Esprit, qui est sans pardon, s'il n'était probablement commis par des inconscients, c'est l'attentat contre l'attention des travailleurs. Il tue dans l'âme la faculté qui y constitue la racine même de toute vocation surnaturelle. La basse espèce d'attention exigée par le travail taylorisé n'est compatible avec aucune autre, parce qu'elle vide l'âme de tout ce qui n'est pas le souci de la vitesse. Ce genre de travail ne peut pas être transfiguré, il faut le supprimer."

Simone Weil - Conditions premières d'un travail non servile, 1942

Et effet, Simone Weil dénonce un travail rendu abrutissant qui transforme les salariés en simples accessoires de la machine.

En négligeant la dimension humaine, le taylorisme s'expose à des limites. Dans les années 1960, les jeunes ouvriers vivent de plus en plus mal la pénibilité du travail en usine, l'absence de reconnaissance sociale, et le manque de perspectives professionnelles. Les grèves et l'absentéisme ainsi que le turn-over illustrent le refus de l'OST. Nous retrouvons ces phénomènes dans notre cas ici présent.

Les tâches simplifiées et trop répétitives créent un désintérêt pour le travail. Elton MAYO démontre qu’une amélioration des conditions de travail dans les usines permettrait de gagner en efficacité.

Une autre critique du taylorisme repose sur le caractère rigide de l’organisation. Le pouvoir est centralisé, les prises de décision ralenties par un pouvoir très centralisé et les entreprises manquent de souplesse. Chez France Champignon, on retrouve notamment cela à travers le fait que ce soit les managers qui dirigent tout et finalement, les personnes en charge de la cueillette ne font qu' obéir aux managers de manière automatique. De plus, les managers eux-mêmes sont soumis à un pouvoir : celui des clients. Ils sont dépendants de la demande à longueur de journée. 

1. Les conséquences de cette industrialisation 

A. Les conséquences de ce changement d’organisation sur la production, le marché et l’entreprise en général.

1. Une productivité en hausse 

Le passage à l’industrialisation a permis dans un premier temps d’améliorer la productivité dans l’entreprise. En effet, avoir recours aux nouvelles technologies comme alternative, est très bénéfique car cela permet d’augmenter la quantité de production en un temps record car il est ainsi bien plus simple d’adapter la production selon les commandes à venir.  Les usines sont de plus en plus robotisées, ce qui permet d’aider les travailleurs mais également de rendre certaines tâches plus faciles. Cependant, la productivité est maintenant au cœur des discussions chez les managers, cela est source de pression chez les employés car ils doivent travailler encore plus afin d’augmenter la production. 

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