Les Recettes MEDIEVALES & ALCHIMIE
Documents Gratuits : Les Recettes MEDIEVALES & ALCHIMIE. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Mai 2012 • 6 297 Mots (26 Pages) • 1 246 Vues
LES RECETTES MEDIEVALES & ALCHIMIE
Je tiens à préciser que je n'ai aucune attache de près ou de loin sur des sujets alchimiques. Je regarde et essaye de comprendre l'alchimie avec les yeux, autant que faire se peut, d'un savant, lettré, philosophe... de cette époque de pré-expérimentation des sciences physiques et chimiques. L'alchimie est ici pour moi un simple sujet d'étude, et non une passion ou un message à faire passer sous forme détournée ou prosélytique. Ceci me rend alors d'autant plus objectif pour en parler.
Au cours d’une conférence à Poitiers en Février 2000, le professeur Robert Halleux, de l’Université de Liège, évoquait à l’époque du moyen age la présence très importante de recettes qui se comptaient par dizaines de milliers, sur des sujets aussi variés que l’encre, la poudre à éternuer, des recettes pour ne pas être dévoré, pour se rendre invisible… Toutes n’ont pas été étudiées. Le spectre de ces recettes est large. La cape d'invisibilité du très célèbre Harry Potter et la recette médiévale pour se rendre invisible, outre le fait qu'elles ne sont pas éloignées sur le principe, montrent une certaine continuité historique des désirs de l'Homme : acquérir le pouvoir avec une aide, un substitut... Le pouvoir de l'invisibilité est bien celui de pouvoir être n'importe où sans être vu, et donc de savoir tout sans que les détenteurs du savoir le sachent quand ils s'expriment.
Une recette médiévale, telle que la définit Robert Halleux, est une séquence opératoire, un enchaînement d’ingrédients et d’opérations, dans un but résumé en entête de chaque recette. Les recettes devaient représenter la pratique. Elles ne sont pas toujours d’un aspect facile. Les recettes écrites posaient inévitablement des questions : cela marche-t-il ? Est-ce que cela a été expérimenté ?
Les domaines où l’on retrouve des recettes sont très divers : géométrie pratique, médecine, art et métier, magie, alchimie…
Il y a des recettes qui prétendent donner des pouvoirs qui ne sont pas dans l’ordre habituel des choses (mais reflètent cependant un aspect pratique). Et l’on pense à la magie. Mais il s’agit dans cette époque d’une magie naturelle, liée à la laïcisation de l’Univers, où le surnaturel et le miraculeux perdent de leur influence. Le fer, le feu, l'ouverture du monde, le retour des aventuriers par mer et par terre racontant et affubulant selon l'adage « qui vient de loin a beau mentir ». Non pas que marins et aventuriers aient volontairement eu envie ou souhaité mentir, mais ils découvraient des mondes et des civilisations bien au delà de leur milieu d'origine, et en peu de temps, ces hommes ont vu l'idée du monde complètement bouleversée, où toute nouveauté reflétait une part d'invention, de surnaturel, de différence, de magie, de puissance et de tellement merveilleux qu'ils amplifiaient ce qu'ils ont vu à ce qu'ils auraient pu encore voir en poussant plus loin leurs découvertes.
Ces recettes n’avaient cependant qu’un but : être appliquées. Appliquées non pas dans la fabrication en tant que telle, mais dans l'issue de la recette, ou ses conséquences pratiques et opérationnelles ; c'est-à-dire celle conséquemment aux opérations ayant servi à la réussir.
Si le Manuscrit Voynich était une recette médiévale, et donc applicable selon les principes réels qui ont prévalu à une époque où le manuscrit a été rédigé, quel qu’en soit le thème sous-jacent, entendons par là, la recette, il devrait y avoir une clef de déchiffrement.
Le concept de recette n’est toutefois pas identique dans la période moyennageuse que dans celle de la Renaissance. Les titres des recettes sont en général « secrets », « experimentum « (qui n’a pas été expérimenté, mais qui a été validé par une autorité). C'est le délicat passage des premières découvertes scientifiques ou pré-scientifiques, c'est-à-dire de faire et refaire des expériences selon un process établi et connu d'avance, en limitant l'empirisme, au processus intellectuel de conceptualisation de nouvelles recettes avec de nouveaux effets basés sur l'expérience passée, sans que l'expérimentation ait pu prouver les résultats probables.
Concernant une possible recette alchimique que revêterait le Manuscrit Voynich, il faut remarquer que les feuillets ne montrent pas une quelconque transformation des métaux, qu’il n’y a pas de pierre, au sens minéral du terme, et pas de feu, éloignant ainsi le possible entre la représentation du manuscrit et l'alchimie traditionnelle et naissante.
Par contre, les recettes médicinales du moyen age, assez souvent, en fonction de leurs complexités recourraient à plusieurs plantes, et donc à des préparations elles-mêmes composées de plusieurs plantes. Dans ce cas de figure, on verrait plus le manuscrit Voynich comme une recette de médecine pratique, magique ou divine car il présente de nombreuses figures de plantes avec des bains, des réceptacles de décoction. Nous détaillerons tout ceci dans les paragraphes suivants.
L’idée que le manuscrit représente une recette est très sérieuse et tout à fait plausible, dans la mesure où il semble que la fin du mansucrit soit une table des matières, et que les illustrations rendent la description du texte adjacent plus pratique et plus accessible. Toutefois, l’on pourrait objecter que si les dessins rendaient les explications plus claires, il n’en reste pas moins que les explications ne sont quant à elles pas claires puisque cryptées ou au moins indéchiffrables.
Nous pouvons à ce stade pousser plus loin notre réflexion sur l’idée de recette médiévale, et orienter nos pistes de recherche vers l’idée de rajeunissement au moyen age.
RAJEUNIR AU MOYEN AGE OU LE MYTHE DE L’ETERNELLE JEUNESSE
Une conférence, elle aussi à Poitiers, en février 2000, cette fois-ci assurée par le professeur de l'université de Génève, Monsieur PARAVICINI, traitait du thème de l’éternelle jeunesse.
Ce mythe, car il s’agit bien là d’un mythe, remonte à la nuit des temps. Le moyen-age a procédé à une ré-écriture de ce mythe qui a duré jusqu’au XVIIIe siècle. Cette ré-écriture a été opérée au sens propre et au sens figuré.
Cette littérature, celle du sens propre, propose d’abord des méthodes aux élites sociales. Ceci confirme que le manuscrit
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