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Les Chants de Maldoror

Commentaire de texte : Les Chants de Maldoror. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2022  •  Commentaire de texte  •  1 308 Mots (6 Pages)  •  1 328 Vues

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        « Ah! Seigneur! Donnez moi la force et le courage de contempler mon coeur et mon corps sans dégoût ! » cette citation fut écrite par Charles Baudelaire, poète français du XIXème siècle. Charles Baudelaire a lui aussi écrit plusieurs poèmes en prose dont la laideur était le thème principal. De nombreux poètes ont utilisé cet aspect comme source d’inspiration. Lautréamont dédira uniquement  Les Chants de Maldoror à cette répugnance satanique.

Né à Montevideo en Uruguay, Isidore Ducasse (1846-1870), plus connu sous son pseudonyme, Lautréamont, était un poète français du XIXe siècle. Ses écrits demeurèrent inconnus durant son vivant. C’est en 1885 que des extraits des Les Chants de Maldoror  furent publiés en Belgique mais furent très peu appréciés et plutôt considérés comme de simples curiosités. C’est seulement en 1919 qu’André Breton, chef de file du mouvement surréaliste, réédite ses poésies dans sa revue Littérature. Puis s’en suit une série de publications qui feront le succès de Lautréamont et de son oeuvre.

Les Chants de Maldoror se compose de six chants composés de  strophes. L’ouvrage n’a rien d’une histoire unique et cohérente, mais est constitué d'une suite d'épisodes dont le seul fil conducteur est la présence du personnage de Maldoror, mystérieux et maléfique. L’extrait étudié provient donc de l’ouvrage  Les Chants de Maldoror , Chant IV. L’auteur fait l’autoportrait de Maldoror devenu un héros damné, malade et répugnant.

Le lecteur peut alors se demander dans quelle mesure le poète décrit-il l’autoportrait d’un héros damné. Afin de répondre à cette question, il est pertinent de s’intéresser à ce locuteur malade et répugnant. En outre Maldoror est condamné au mal et à la souffrance. Pour finir un être délicat qui se cache malgré tout derrière cette laideur.

        En premier lieu, ce personnage d’origine mystérieux et maléfique devient un être malade et repoussant. Les trois premiers mots forment une phrase simple « Je suis sale. ». Il se présente au lecteur tel quel, comme si cette phrase  définissait à elle seule son être tout entier. Le champ lexical de la saleté est présent tout au long de l’extrait « pourriture » « exhalaisons ». Ainsi que des verbes au présent de l’indicatif qui expriment la déchéance« rongent », « vomissent ». La personnification des « pourceaux » qui « vomissent » souligne la saleté extrême dans laquelle se trouve Maldoror. D’autres animaux pouvant être associés au sentiment de dégout y sont représentés tels que les « poux » , « famille de crapauds » ou encore « une vipère ». La saleté est renforcée par la négation aux lignes deux et trois « je ne connais pas » « ni », dorénavant il ne vit plus aucun moment de pureté.

De plus le champs lexical de la maladie est présent en début de texte tels que « la lèpre », « escarres » ou encore « croûtes ». La lèpre est une maladie contagieuse et infectieuse ce qui indique l’isolement du poète. Le groupe verbal « ont écaillé ma peau » est une métaphore annonçant sa transformation physique, la maladie est entrain de le métamorphoser.

        Dans un second temps, le locuteur est condamné à la souffrance et à subir le mal être qui le ronge. Maldoror est devenu un être immobile « mes pieds ont pris racines dans le sol». Les racines sont signes d’une implantation solide qui caractérise cet état dans la durée et d’une manière perpétuelle. Ses bras sont aussi « paralysés » ce qui est un handicap important, il est donc dans l’incapacité la plus totale de se défendre face aux parasites qui l’envahissent.

L’hyperbole et le complément circonstanciel de temps « depuis quatre siècles » soulignent que cela fait longtemps qu’il est dans l’impuissance de bouger chacun de ses membres.

Il est également devenu un être hybride. Le champs lexical des parties du corps rappelle qu’à l’origine, Maldoror est bel et bien un humain « peau », « nuque », « aisselle », « anus » etc. Cependant chaque partie de son corps s’est transformé en habitat pour les animaux, ils se sont accaparés de son être tout entier et le détruisent de manière méthodique. L’extrait de la phrase « le sang ne vient plus y promener sa rougeur » signifie qu’il est en fin de vie, En l’absence de  sang circulant dans les veines, tout être humain meurt, le lecteur peut alors se demander comment celui fait pour demeurer vivant. Son coeur demeure le seul organe intacte dépourvu de tout parasite. Le coeur est utilisé à  double emploi, il est à la fois l’organe qui assure la vie mais aussi le siège des émotions des sentiments« mon coeur bat » et l’adverbe « cependant » précédent cette affirmation souligne le contraste avec le reste de son corps. Ce dernier est devenu un habitat pour animaux tel un arbre qui est le refuge de bêtes. Ce dernier se transforme en arbre, le champs lexical de l’arbre est d’ailleurs présent « racine », « bûches». En outre la ponctuation très présente dans ce texte : Les virgules, les deux-points et points virgules apportent un rythme crescendo et de description.

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