Le théâtre peut il être à l'image de la vie ?

Victor Hugo nous le dit « Le théâtre n'est pas le pays du réel : il y a des arbres en carton, des palais de toile, un ciel de haillons, des diamants de verre, de l'or de clinquant, du fard sur la pêche, du rouge sur la joue, un soleil qui sort de dessous la terre. C'est le pays du vrai : il y a des cœurs humains dans les coulisses, des cœurs humains dans la salle, des cœurs humains sur la scène » le théâtre est-il donc à l’image de la vie ? Car en effet être à l’image de quelqu’un ou de quelque chose signifie être en apparence similaire, mais cela ne signifierait peut-être pas que dans le fond le théâtre et la vie soient différents l’un de l’autre ? C’est ce que nous chercherons à démontrer en commençant par une thèse expliquant que, oui dans certain cas, le théâtre est à l’image de la vie. Puis dans une antithèse nous verrons que derrière cet aspect plus ou moins superficiel qu’est l’apparence le théâtre et la vie sont modérément opposés.

        Premièrement nous pouvons dire que dans le théâtre, chaque partie qui le compose à pour but de représenter un aspect de la vie. Nous avons donc là, la définition même d’être « à l’image de » qui est en réalité de « donner l’illusion de ». Car il est vrai que la scène représente le lieu, les jeux de lumière et la musique représentent les ambiances voire l’atmosphère puis pour finir les acteurs représentent les personnages. Tout cela est instauré pour donner l’illusion de la vie réelle sur scène. Prenons l’exemple de Lucrèce Borgia de Victor Hugo les acteurs sont déguisés en fonction de leur époque de plus on y met de la musique lors des bals ou des fêtes. On a également un décor avec une terrasse, un balcon, des salles. Tous ces éléments donnent à la pièce de théâtre toutes les couleurs de la vie réelle.

De plus ce qui joue sur les aspects communs du théâtre et de la vie, est le fait qu’au théâtre il y aient des fonctions comme celle de dénoncer les travers de la société ou de pousser à la réflexion. Or pour marquer et interpeler le public il faut se rapprocher au maximum de la réalité voire de leur quotidien (en fonction de l’effet recherché). Nous pouvons donc citer plusieurs œuvres tels que Le Misanthrope de Molière traitant de la misanthropie, Art de Yasmina Réza plus récent et qui parle d’un débat entre trois amis sur l’achat d’une œuvre moderne à un prix plutôt exorbitant pour certain et justifié pour d’autre. Puis L’Echange de Paul Claudel qui raconte l’histoire de deux couples, Louis et Marthe, ils ont des valeurs si différentes que Louis va jusqu’à accepter d’échanger sa femme contre de l’argent. Cependant nous pouvons constater que ces différentes pièces citées ne font aucunement partie du genre de la tragédie ou du drame…

En effet ce sont des œuvres respectivement de la comédie, d’une pièce de théâtre contemporaine et d’une tirade de théâtre. Ce qui nous amène à mon prochain argument qui explique que le théâtre est loin de donner l’illusion de la vie.

        Commençons par reprendre l’argument du genre, en effet si nous prenons l’exemple de la tragédie. Nous aurons certes des ressemblances avec la vie lors de la pièce mais nous pouvons également dire qu’il y a une exagération de la part de l’auteur par rapport à la réalité. Nous sommes forcés de constater qu’une des caractéristiques de la tragédie est bel et bien la fin tragique que subissent les personnages, la mort. De plus leur destin les prédestine en général dès le début de la pièce à cette dernière comme dans l’exemple de Lucrèce Borgia ou un astrologue annonce à Gennaro et Maffio une mort commune ce qui fut le cas. Or dans la vie il est bien plus rare de mourir dans ce genre de condition mais surtout d’avoir autant de drame qui s’enchaine dans un court laps de temps. Cela confirme donc l’exagération présente dans le théâtre. Pour citer d’autres œuvres de ce type il y a le Cid de Corneille ou encore Romeo et Juliette de W.Shakespeare qui se termine sur deux suicides par amour qui aurait pu être évité d’où le côté tragique de la pièce.

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