Le cadavre
Dissertation : Le cadavre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Sophie Potier • 12 Février 2018 • Dissertation • 1 040 Mots (5 Pages) • 736 Vues
Le cadavre
Introduction
Le cadavre est défini comme ce qui reste du corps d'un organisme vivant humain (dépouille mortelle) ou animal (charogne) dans la période qui suit la mort. En effet, lorsque toute activité organique et cérébrale cesse chez un individu il meurt, et c’est pour cette raison d’inactivité que le corps se dégrade et se décompose.
Généralement, la mort et donc la vision du cadavre est pensée comme la séparation du corps et de l’esprit et éventuellement comme la prolongation de la vie de l’âme, séparée de son enveloppe matérielle et périssable. Mais si la vision de la mort d’un animal peut nous être dérangeante, celle d’un être humain, donc d’un de nos pairs nous terrifie voire nous dégoûte.
Dès lors, comment peut-on envisager le rapport complexe et ambivalent que nous pouvons avoir face au cadavre ?
I-Le cadavre nous repousse
- Le dégoût
Dégoût : sentiment de répugnance envers qq ou qqchose éprouvé par une personne confrontée à ce dont elle n’a pas le goût et/ou qu’elle rejette instinctivement ou culturellement avec une certaine violence.
• Le cadavre par son odeur et son apparence perd un peu de son humanité : plus d’émotions, la peau se détend, plus de mvts respiratoires, plus de fonctions physiques → plus rien ne fonctionne dans le corps. L’odeur nous répugne car elle nous est inhabituelle (≠croque-morts / soignants), ce n’est plus l’odeur familière dont nous avions l’habitude.
- La peur
Peur : sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé, d’une menace.
• Un cadavre humain tout d’abord peut nous terrifier rien qu’à sa propre vision car nous ne reconnaissons plus l’être perdu. La personne aimée/appréciée n’est plus tout à fait la même : déjà physiquement puisque son corps est en décomposition et qu’il perd peu à peu sa forme → perte de l’identité : il nous devient presque étranger.
• Peur en temps de guerre par ex des « tas de morts » dans les rues qui sont sources d’épidémies et de contaminations qui à leur tour peuvent entraîner la mort et donc peur de notre propre mort par la suite.
• La vision du cadavre nous renvoie à notre propre condition d’être mortel, elle nous fait reprendre pleinement conscience que la mort nous attend au bout du chemin. On peut avoir peur de l’inconnu et de ne laisser qu’une trace de pas derrière nous.
Cette vision nous renvoie également à la perte possible de notre unité et de notre propre décomposition, nous ne voulons pas la voir se produire, nous ne voulons pas voir un corps inerte être violenté par les agressions qui surviennent après la mort.
• Craintes de la perte des limites car le corps est fragile et encore plus avec la fin qui l’attend. Il ne peut faire face à toutes les agressions possibles.
→ Cf. Epicure « A cause de la mort, nous les hommes habitons dans une cité sans murailles ».
- Les individus, face au cadavre d’un de leurs pairs, sont épris d’une crainte de leur propre décomposition et de leur mort et donc de la perte de leur propre identité, de perdre totalement et définitivement la stabilité de leur corps.
II- Mais le cadavre nous est cependant nécessaire pour appréhender l’avenir
- La nécessité de la présence du cadavre
• Double fonction du cadavre : il provoque et apaise le chagrin des vivants, de ceux qui restent.
- Chagrin : la vue de ce corps inerte fait sentir la disparition du défunt → je le regarde, je le reconnais par ses traits, je cherche de la vie là où il n’y en a plus dans le but de le raccrocher une dernière fois au monde vivant.
- Apaise : la vue du cadavre apaise les souffrances de l’entourage, elle permet de libérer le chagrin pour pouvoir avancer. La dernière vision du corps inerte apparaît comme une preuve de la disparition réelle de l’individu. Elle permet de faire son deuil, elle permet à la vie de continuer. En effet, nous pouvons observer qu’après l’enterrement, une étape du processus du deuil est franchie, et la vie reprend peu à peu son court.
Ex : lorsque le cadavre n’est pas présent, le deuil est quasi impossible puisque la preuve concrète de la mort n’a pas été apportée.
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