L'africain Le Clézio
Dissertation : L'africain Le Clézio. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar stellinab • 12 Septembre 2016 • Dissertation • 757 Mots (4 Pages) • 2 287 Vues
Fiche de lecture:
L’Africian
Jean-Marie Gustave Le Clézio
Biographie
Dans “l’Africain”, J.M.G Le Clézio raconte, dans un premier temps, quelques souvenirs qu’il a des années de son enfance passées en Afrique. Il décrit le peuple qu’il y a rencontré, si différent de tout ce qu’il avait connu jusqu’alors, la vie là bas, cette “liberté si intense qu’elle le brûlait”, et surtout, il nous présente le père qu’il a véritablement découvert à son arrivée au Nigeria. Dans la deuxième partie du livre, l’auteur nous fait vivre quelques souvenirs de la vie de son père. C’est lui (père de l’auteur), ce médecin aventurier, qui est “l’Africain”. Le clézio veut comprendre, en nous amenant avec lui dans sa réfléxion, qui était son père, et pourquoi il est devenu l’homme qu’il a connu.
Alors que l’auteur nous raconte ses souvenirs d’afriques, il reconnait que ceux-ci ont surement été embelli par sa mémoire d’enfant. La problématique du souvenir et de l’oubli est alors abordée.
Comment faire pour que la mémoire reste vive? Le clézio revisite ses souvenirs à la recherche de qui était vraiment son père, cet “étranger” qu’il n’a pas reconnu, pas compris, cet homme qu’il admire et craint à la fois. L’auteur va fouiller dans la mémoire de son père, et dans celle qu’il a de lui, dans ses aventures, et même un peu dans son coeur. Il veut comprendre celui que “l’africain” a été. Dans ses mots, le Clézio fais si bien revivre les souvenirs de son père, qu’il semble être pleinement projeté en arrière, parfois dans un passé qui n’est même pas le sien (ex: “Je peux ressentir l’émotion qu’il (son père) éprouve à traverser les plateaux et les plaines herbeuses,...” p85).
Ce livre m’a beaucoup apporté. Non seulement il nous fait découvrir la beauté de paysages lointains d’Afrique, mais il nous transporte dans la vie de “l’Africain”, père de l’auteur. L’auteur parvient à faire revivre les souvenirs d’une telle façon que j’ai pu éprouver une grande compassion pour les personnages véridiques de ce livre, en particulier pour le père de Le Clézio et Le Clézio lui-même.
Je pense que ce livre a aidé l’auteur à accépter son passé, et c’est marquant, en tant que lecteur d’être témoin de cela. En effet, son passé a été fortement marqué par le souvenir d’un père dur, “inflexible”, “autoritaire” (p106). Son père, “cet étranger” était “presque un énemi” (p105). On dit que pour battre son énemi, il faut le connaitre, et que connaitre son énemi, c’est l’aimer. Le Clézio veut connaitre son père. Il écrit sur sa vie, ses aventures, son bonheur (“C’était le temps de la jeunesse, de l’aventure” p79) et ses blessures, la solitude à laquelle il a dû faire face, “ses “cassures” qui l’ont brisé et changé. Entre autre, il nous fait part de cette “cassure” pendant la guerre, où son père qui travaillait alors en Afrique, était séparé de sa femme et de ses enfants restés en France, en danger. Il a donc tenté de les rejoindre pour les “sauver”, mais il s’est fait arrêté en chemin et a été forcé de retourner dans son village. “Cela devait être plus que difficile, cela devait être insoutenable, desespérant.” (p46). En revisitant ces souvenirs, Le Clézio éprouve de la compassion pour son père, il comprend la dureté des épreuves qu’il a dû endurer, ce qu’il n’avait pas pu réaliser enfant. “Sans doutes les choses auraient-elles été autrement s’il n’y avait pas eu la cassure de la guerre.” (p 108) En “plongeant” dans les souvenirs qui l’amènent face à la réalité de qui était son père, petit à petit l’auteur ne voit plus cet “énemi” qu’il a tant craint dans sa jeunesse, mais le père que les “cassures” lui ont volées. (“Il m’est possible aujourd'hui de regretter d’avoir manqué ce rendez-vous.” p108) Il nous entraine ensuite dans ses regrets, et nous fait ressentir cette plainte qu’il exprime si bien: “Il aurait fallu grandir en écoutant un père raconter sa vie (…) marcher à coté de lui, l’écouter parler de son enfance (...). Il aurait fallu mettre sa main dans la sienne (...).” (p109). On comprend que finalement, tous ces souvenirs d’enfant qu’a Le Clézio d’un père si dur, n’ont toujours été qu’une part de la vérité de qui était “l’africain”, et il l’a lui même reconnu. C’est pourquoi dans ce livre, il est à la recherche de la vérité sur son père, et pour ce faire il va fouiller dans les mémoires du passé: “Il m’a fallu retourner en arrière, recommencer, essayer de comprendre. En souvenir de cela, j’ai écrit ce petit livre.”
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