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Monnaie Africaine

Mémoire : Monnaie Africaine. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  27 Décembre 2012  •  2 505 Mots (11 Pages)  •  1 469 Vues

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Les monnaies africaines servant d’équivalent général dans les transactions ne peuvent évoluer vers une monnaie commune d’ici à l’an 2021 sur décision des chefs d’Etats membres de l’Union africaine. Le rôle de la monnaie dans la création de la valeur ajoutée met en exergue la nécessité d’une période de transition où harmonisation, convergence, amélioration de la compétitivité des entreprises africaines, meilleure gouvernance des affaires publiques et commerce intra-régional ont leur rôle à jouer. A défaut, la monnaie commune africaine risque de ne pas voir le jour comme prévu et la banque centrale africaine qui en serait garante risque de rencontrer des difficultés pour s’affranchir de la servitude. Il est question de retrouver une souveraineté monétaire, et donc la liberté d’agir en Afrique au service des populations africaines.

Introduction : le rôle de la monnaie dans la création de la valeur ajoutée

L’impossibilité de qualifier les pays africains de pays industrialisés met en exergue la difficulté qu’il y a à créer de la valeur ajoutée et de la croissance économique durables en Afrique. Les fruits de cette croissance économique doivent nécessairement être partagés sous la forme d’infrastructures d’amélioration du mieux-être pour la population avec des effets bénéfiques sur l’environnement social. Cela suppose une certaine autonomie et une prise en compte des préoccupations des populations africaines lors des arbitrages budgétaires et financiers. Or, les dirigeants africains ne représentent pas toujours leur population et certains subissent des pressions extérieures au point d’accorder plus de priorité aux intérêts étrangers, ceci aux dépens de ceux de la population. Cette gouvernance par personne interposée ainsi que le manque de rigueur dans la gestion des affaires publiques se reflètent automatiquement dans les indicateurs macro-économiques. Il faut donc revoir complètement le rôle de la monnaie dans le processus de création de valeur ajoutée et de richesses en Afrique. Les échanges étant un des moteurs de la création de richesses, il devient urgent de s’interroger sur les conséquences de l’intangibilité des frontières africaines sur les échanges.

1. La monnaie commune : vers la levée de l’intangibilité des frontières africaines

Il ne s’agit donc pas uniquement d’un problème de pauvreté en Afrique mais d’un problème d’arbitrage au profit de la collectivité. On aboutit souvent alors à des situations de viscosité décisionnelle [1] qui ne profitent pas au citoyen africain. La monnaie, en tant qu’équivalent général intégrant les fonctions d’unité de paiement, d’unité de compte et d’unité de réserve, n’y échappe pas. On ne peut donc souhaiter l’avènement d’une monnaie africaine dans un tel contexte. Il s’agira d’une monnaie de singe [2] dont la crédibilité sera remise en cause au moindre choc financier. Par ailleurs, l’ingérence intempestive des chefs d’Etat auprès de l’institut central d’émission national comme régional pour s’octroyer des crédits pour éponger des déficits budgétaires liés à des arbitrages maladroits aurait pour conséquence d’exporter les défaillances de l’Etat vers la banque centrale avec une conséquence directe sur la valeur et la qualité de la monnaie. On passerait alors d’un Etat défaillant économiquement à une banque centrale défaillante usant d’une monnaie affaiblie. Ainsi la compétitivité des économies africaines et la capacité des Etats africains à générer des ressources budgétaires saines ne peuvent être dissociées de la nécessité de respecter une certaine indépendance des institutions d’émission monétaire et un certain autocontrôle structuré autour des critères de convergence. L’avènement d’une monnaie commune africaine crédible devra passer par plusieurs étapes avant de devenir une monnaie unique à terme. Paradoxalement, l’accélération du processus devra passer par la levée de l’intangibilité des frontières actuelles, au moins sur le plan de la libre circulation des biens et des personnes.

Pour attendre cet objectif, l’Afrique doit s’attacher à organiser l’harmonisation et la convergence de certains critères macro-économiques. La coopération entre des Etats africains, qualifiés parfois d’Etats défaillants sur le plan économique, d’Etats organisés en fonction des recettes instables imposées par les termes de l’échange ou encore d’Etats dépendant des variations climatiques sont d’autant de contraintes qui peuvent faire croire à un défi impossible à relever.

2. L’indispensable transition : harmonisation, convergence et monnaie commune

L’unité africaine et la volonté affichée d’y parvenir animant les chefs d’Etat africains reposent sur les efforts d’intégration du continent. Les efforts d’amélioration de la gouvernance politique et économique prônée par le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) ne peuvent faire l’économie de l’harmonisation et de la cohérence des politiques monétaires, financières et économiques. Cela ne peut se faire en isolation ou en marge de la construction d’un environnement institutionnel, légal et judiciaire prévisible.

Il n’est donc pas possible de dissocier la conquête de la souveraineté politique de la souveraineté économique et financière. Dès 1963, la défunte Organisation de l’Unité africaine (OUA) a posé les bases de la création d’une monnaie africaine unique sur un plan continental. L’article 44 du Traité instituant la Communauté économique africaine (AEC) et l’article 19 de l’Acte constitutif de l’Union monétaire africaine [3] adopté le 11 juillet 2000 à Lomé ont posé les bases de la création de l’Union monétaire africaine. Face aux contraintes multiples, il apparaît clairement qu’il sera nécessaire de passer par une période transitoire et d’harmonisation des zones monétaires régionales avec des monnaies sous-régionales avant d’envisager la création d’une monnaie continentale et d’une banque centrale africaine.

3. Une banque centrale n’est pas une banque de développement

La définition d’une banque centrale s’impose du fait des interprétations équivoques de certains dirigeants politiques africains. Il est encore souvent inconcevable pour ces derniers de voir cette institution s’affranchir de leurs injonctions et organiser son indépendance sur la base d’une orthodoxie financière en conformité avec la banque des règlements internationaux, la banque qui encourage

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