Thérèse Raquin, le naturalisme
Dissertation : Thérèse Raquin, le naturalisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lis12 • 29 Février 2020 • Dissertation • 864 Mots (4 Pages) • 3 277 Vues
Exemple de la rédaction de l’introduction et de la première partie.
Considéré comme « une flaque de boue et de sang » par Louis Ulbach, un critique littéraire et romancier contemporain d’Émile Zola, Thérèse Raquin, publié en 1867, marque l’entrée de ce dernier sur le devant de la scène littéraire française. Dans sa préface, Zola présente son oeuvre comme une étude scientifique et l’inscrit ainsi dans le mouvement du naturalisme dont il sera le chef de file avec le succès de sa série romanesque des Rougon-Macquart entre 1871 et 1893. Aussi, Dans quelle mesure Thérèse Raquin est-il un roman naturaliste ? Est-ce que cette oeuvre est un récit long et fictif démontrant de manière scientifique que le destin de l’homme est conditionné par sa physiologie et son milieu de vie ? Ou En quoi est-ce autre chose ? Si Zola cherche d’une part à appliquer les principes naturalistes dans son récit et réalise d’autre part avec cette oeuvre un roman d’un genre nouveau, son ambition scientifique présente toutefois des limites. En quoi Zola met-il en pratique la théorie naturaliste dans Thérèse Raquin ? D'abord, ce roman développe des découvertes scientifiques contemporaines de l'auteur. En effet, Zola s’inspire des progrès scientifique du XIXème siècle et de la théorie sur les déterminismes physiologiques et sociaux: d'une part en médecine, l'homme n'est plus considéré comme un pur esprit gouverné par la raison ou les sentiments; mais l'on prend conscience de l'importance de la physiologie sur les comportements. D'autre part en sociologie, on démontre que le comportement est aussi façonné par le milieu social. Ainsi, on remarque que dans Thérèse Raquin, les personnages obéissent à leur corps : la vie de Camille est misérable car sa santé est fragile, ce qui a conditionné l'amour sacrificiel de Mme Raquin. Laurent a un appétit pour les jouissances car son tempérament est sanguin.
Quant à Thérèse, elle fait des crises de nerfs car sa nature est nerveuse depuis sa naissance (on souligne également l'origine ethnique pour insister sur l'hérédité de son tempérament au chapitre 2). Ainsi, la physiologie est constamment évoquée par Zola dans les portraits et les analyses des actions des personnages.
Ensuite, Zola tente de reproduire en littérature les méthodes scientifiques. Ainsi, l'auteur se présente dans la préface à la seconde édition du roman comme un savant menant une expérience de laboratoire. Effectivement il déclare dans ce texte argumentatif : « Qu’on lise le roman avec soin, on verra que chaque personnage est l’étude d’un cas curieux de physiologie ». Pour le chef de file des naturalistes, l'objectif de l’expérience est d'observer ce que produit l’union « d’une nature sanguine » et « d’une nature nerveuse ». Le roman constitue donc une observation minutieuse des réactions des personnages. Au chapitre 5, on constate que le trouble de Thérèse lorsqu'elle rencontre Laurent pour la première fois est le résultat de facteurs physiques voire biologiques comme « la voix pleine », les « rires gras », « les senteurs âcres et puissantes » qui la jettent dans « une sorte d’angoisse nerveuse ». De même, Laurent se laisse dominer par la sensualité de Thérèse, par « cette amante dont les baisers lui donnaient la fièvre ». Ainsi les amants finissent par commettre un meurtre qui découle logiquement des besoins physiques. D'ailleurs, Zola avait choisi de mettre en épigraphe de sa première édition en lieu et place d'une préface, une citation d'Hippolyte Taine, philosophe du déterminisme dans l'art, qui résume parfaitement sa théorie : « Le vice et la vertu sont des produits comme le vitriol et le sucre. »
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