Situations de la démocratie, Patrice Rolland

KAYA Seher                         

TD 159                         

                                TD Introduction à la Science politique:

                                dissertation écrite séance 5 document 1

                                         Situations de la démocratie

« La démocratie est le gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple », voilà comment la démocratie est définie par Abraham Lincoln. Le texte dont je vais traiter le sujet est un extrait intitulé « La démocratie et ses ennemis » écrit par Patrice Rolland de l’oeuvre Situations de la démocratie publié en 1993 dont les auteurs sont Marcel Gauchet, Pierre Manent et Pierre Rosanvallon. Patrice Rolland est un professeur émérite de droit public. Ses thèmes de recherches sont vastes: son domaine principal est la question religieuse dans le monde moderne entendue au sens large; à son analyse du droit de la liberté religieuse et de la laïcité de l’État, il faut joindre la question des sectes et plus généralement celle du prosélytisme religieux. L’oeuvre Situations de la démocratie analyse les problèmes de fond qui se posent à la démocratie.

La démocratie est une société qui veut égale liberté de tous ses membres. Comme toute société elle possède des ennemis dont elle doit se protéger pour sa conversation. Ses ennemis sont de deux types: les ennemis dits externes, c’est-à-dire qui sont extérieurs à la société, qu’on peut qualifier d’étrangers, et les ennemis dits internes, qui font partis de la société démocratique de laquelle ils se différencient par leurs idées. Pour détruire la démocratie les ennemis internes vont pouvoir utiliser ses moyens. Face à ses ennemies la société démocratique peut et doit se défendre. En cas d’atteinte grave, elle pourrait donc choisir d’appliquer légitimement l’adage « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Ainsi les ennemis s’opposant au principe de la société démocratique et en s’attaquant au principe constitutif de la démocratie, celle-ci les priverait donc de toute liberté pour se défendre. Dans un sens militaire et policier, le raisonnement semble logique car donner de la liberté à son ennemi c’est s’affaiblir soi-même c’est-à-dire affaiblir sa liberté et égalité.

Cependant en politique appliquer l’adage supprimerait toute liberté du fait que la politique est un sujet usuel de conservation, c’est un lieu d’affrontements et de conflits. Avec cet adage on n’aurait pas le choix position ni de neutralité. Il revient à dire que la liberté ne serait possible que pour une société d’amis, dans laquelle il n’y aurait pas d’ennemi, ni même l’éventualité qu’il en apparaisse, de même pour les conflits. Cette politique, si elle est appliquée, mène les gouvernements démocratiques à exercer une autorité de la liberté identique à celle exercée par les autorités autoritaires. Ainsi en appliquant toute restriction de liberté à ses ennemis dans le but de se protéger, la démocratie vient à nuire ce qui la compose dans sa nature même, elle ne respecte alors pas son principe constitutif d’égale liberté de tous les citoyens. Ainsi n’étant pas une société identique aux autres elle doit s’efforcer de trouver des méthodes différentes pour se défendre. Cependant en adoptant le principe d’égale liberté de tous, la démocratie a estompé la frontière des amis des ennemis. Donc comment la démocratie peut-elle se défendre face à ses ennemis, qui peuvent être méconnaissables tout veillant à respecter son principe constitutif d’égale liberté des citoyens ? Autrement dit par quel principe la démocratie va réussir un distinguer l’ami de l’ennemi et donc s’en protéger sans pour autant violer son principe constitutif d’égale liberté de tous ? Nous verrons dans un premier temps en quoi consiste le paradoxe de la démocratie qui n’est rien d’autre que le paradoxe de son principe constitutif c’est-à-dire le paradoxe de la liberté, puis dans un deuxième temps quel méthode à trouver la démocratie malgré son principe d’égale liberté de tous pour distinguer l’ami de l’ennemi et dans un troisième temps les limites qu’elle peut rencontrer du fait que ce dont elle se protège c’est-à-dire l’ennemi n’est rien d’autre que ce qui se trouve dans le coeur même de la société démocratique, autrement dit que l’ennemi réside au sein même de qui l’a créé et le maintient.

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