Rédaction d'un portrait sous forme de satire

3ème – rédaction d’une satire (portrait)

Portait d’une Barbie humaine

Perlia est une jeune femme originaire d’une petite ville loin de nous en Europe de l’Est. Perlia est issue d’une famille très modeste et a toujours été éperdument, obstinément, fascinée par sa poupée Barbie, son unique jouet, sa seule amie et confidente. Elle aurait tellement aimé en avoir tout une collection, des dizaines, des centaines, des milliers de petites Barbies rien que pour elle.

Mais elle n’en a eu qu’une. Et, déjà, petite, elle s’est jurée de lui ressembler plus tard, parce que Barbie est immensément belle. Et quand on est si parfaite, la vie doit aussi être parfaite. Devenir Barbie est devenue une véritable obsession. Mais on ne naît pas Barbie. Perlia a dû économiser, et voler aussi, pour se payer la chirurgie esthétique. Son nez d’abord, s’est rapetissé, rapetissé, et il s’est ridiculement retroussé. Puis ce sont ses seins qui ont gonflé, gonflé, de façon tellement grotesque, bien plus que ceux de sa Barbie. Ensuite c’est sa petite bouche qui s’est transformée en une espèce de bouée ronde et bizarre, qui n’a de bouche plus que le nom. Ses pomettes aussi ont enflé.

Perlia est aussi devenue une grande adepte du maquillage permanent, et elle en a abusé de façon exagérée parce que sa Barbie à elle est très maquillée. Pour se faire des yeux de chat immenses, elle s’est fait faire deux énormes traits noirs au liner, puis elle s’est fait poser des extensions de cils impressionnantes et enfin elle s’est fait colorier en bleu ciel tout le dessus des paupières. Ses sourcils ont été redessiné. Et pour que le résultat soit parfait, ou plutôt parfaitement ridicule, elle porte des lentilles colorées mauves, parce que les yeux de sa Barbie, étrangement, sont violets. Quand on la regarde, c’est bien une poupée Barbie qu’on voit, car avec la quantité ahurissante de Biotox qu’elle a utilise, son visage de cire semble figé de façon vraiment inquiétante et définitive. Quant à ses mains, elles se terminent par des ongles de résine rose fluo tellement longs qu’on se demande comment elle arrive à utiliser son smartphone. Enfin, sa plus grande fierté, c’est d’avoir réussi à se faire une taille de guêpe digne de sa chère poupée. Le résultat est à la fois stupéfiant et irrationnel. Sa taille minuscule contraste tellement avec sa poitrine monumentale qu’on dirait qu’elle va se couper en deux ! Elle regarde désormais les autres filles avec dédain. Aucune ne lui arrive plus à la cheville ! Elles sont toutes laides et inintéressantes, pense-t-elle.

Perlia est aussi immensément ambitieuse : elle veut et va percer dans la mode, passer dans toutes les émissions de télé-réalité, être vue à travers les réseaux sociaux, avoir des centaines de millions de fans et de followers, devenir l’influenceuse du siècle, la seule, l’unique ! Tous les jours, sur sa chaîne YouTube, sur TiKTok, sur Instagram et partout ailleurs, elle poste des tas de photos et vidéos d’elle dans des tenues obscènes et qu’elle croit assurément et indicutablement séduisantes. Avec ses tenues de poupée moulantes à paillettes, son décolleté affreusement vertigineux, sa taille de guêpe et sa chevelure blonde platine (tellement artificielle qu’on se demande si ce n’est pas un postiche), elle ne passe pas inaperçue. Elle a même eu le mauvais goût de se parer d’un diadème doré avec « Barbie Perlia » écrit en fausses pierres précieuses ! Le ridicule ne tue pas et lui rapporte des millions de vues et de pouces bleus ! Bientôt elle va s’offrir une belle voiture rose paillette à son effigie et s’imagine que ses fans s’inclineront avec énormément de respect devant son passage. D’elle, dans ce carrosse, voilà ce dont elle rêve chaque nuit.  

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