En quoi cet incipit romanesque est-il un portrait chargé du clan des Verdurins ?

En quoi cet incipit romanesque est-il un portrait chargé du clan des Verdurins ?

Ce passage, qui ne se présente pas comme une banale esquisse du salon des Verdurins, se trouve en fait au début d’un roman situé dans un roman. En tant que tel, il comporte bien des indices textuels propres aux incipits romanesques : présentation des personnages, de l’atmosphère, du lieu. Cette peinture du « petit noyau » est particulièrement importante car l’auteur y prépare une véritable caricature sociale. Il s’agit pour lui de montrer toute la différence existante entre ce milieu bourgeois et celui de l’aristocratie raffinée représentée dans l roman par la famille des Guermantes. Comment va s’opérer d’emblée cette caricature sociale ?

Le narrateur présente Odette et Crécy ainsi que la tante du pianiste ; et, en s’attachant aux habitudes et à l’atmosphère du « petit clan », trace un premier portrait des Verdurins, et surtout de « Madame ».

I/ Présentation des deux personnages

- 1er paragraphe : 1 phrase longue = style proustien

- cet extrait se trouve au début d’un roman situé dans le roman

- focalisation initiale sur Odette et Crécy = personnages qui vont être important

- au contraire, présence secondaire de la tante et du pianiste

- la tante du pianiste sert de « faire valoir » à Odette = personnage qui la met en valeur

- modalisation importante de « presque » (L13-L16), qui ne signifie pas pareil : la 1ère met en valeur Odette, et la 2ème est dévalorisante pour elle car elle est associée à « demi-monde » qui est péjoratif

- une hiérarchie sociale s’instaure, le narrateur parle mais on dirait que le point de vue exprimé est celui des personnages (accordent de l’importance à l’étiquette)

- la citation « un amour » = Mme Verdurin aime bien Odette juste pour des raisons sentimentales

- du point de vue des Verdurins, la tante du pianiste a « tiré le cordon » = cela la dévalorise. De plus à la fin du paragraphe, le vocabulaire employé est plus familier (on fait moins attention = mot ne cachent plus la réalité)

- Odette et la tante du pianiste sont rapprochées à cause de leur naïveté, (L18-L19) = comme si les Verdurins parlaient = sous-entend le côté moqueur et méchant du clan. Elles ont été acceptées car elles sont naïves

- caricature de la bourgeoisie car on se moque de 2 de ses membres et on comprend la fascination des Verdurins envers la noblesse (L19)

II/ 1er portrait des Verdurins

- chez les Verdurins, pas besoins d’invitation tous les membres du clan sont les bienvenues (L23-25)

- de plus, on apprend qu’ils n’aiment pas régler l’emploi du temps de la soirée à l’avance (L23-24), la phrase est courte mais percutante. Cette habitude est comme un arrêté administratif

- L25 « comme disait M Verdurin = imparfait d’habitude. Formule souvent répétée = confirme le personnage dans le rôle systématique et terne

- pourtant on a l’impression que même si les invités sont libres, on peut prévoir ce qu’ils vont faire

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