Qu’est-ce qu’un beau vers ?

Dissertation : Qu’est-ce qu’un beau vers ?

« La modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable. Il y a une modernité pour chaque peintre ancien », Charles Baudelaire. Charles Baudelaire est un auteur majeur de la littérature française et est considéré comme le précurseur de la modernité et marque de cette façon la rupture entre le classique et le moderne. Durant le XIXème siècle, plusieurs courants littéraires se sont développés : le romantisme, le parnasse et le symbolisme. L’œuvre majeure de Baudelaire, Les Fleurs du Mal qu’il publie en 1857 devient alors le centre des influences de son époque. En 1857, la même année de publication, le 20 août, le procureur impérial Ernest Pinard condamne le livre pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs ». Six œuvres sont alors enlevées du recueil. Ce recueil de poème se caractérise notamment par le tiraillement du poète entre le Spleen et l’Idéal, le bien et le mal ou encore la laideur et la beauté. Baudelaire dit « de la laideur et de la sottise, il fera naitre un nouveau genre d’enchantement ». Par cette citation, Baudelaire veut dire que le poète se doit de transformer et d’embellir la réalité, et donc de transformer la « boue en or ». Baudelaire incarne la rupture entre la classique et le moderne sans pour autant se trouver du côté de la modernité ou du classique. Dans quelles mesures peut-on qualifier Baudelaire d’irréductible ?

Étant le précurseur de la modernité de son époque, sa poésie incarne elle-même celle-ci. Cependant, les normes classiques restent très présentes au sein de ses poèmes. Mais dans quelle mesure peut-on parler d’alchimie entre les poèmes et notamment au regard de l’alchimie entre la boue et l’or ?

Baudelaire est considéré comme le précurseur de la modernité dans la poésie qui remet en question le romantisme et ouvrent les voies vers le Parnasse et le symbolisme. La modernité baudelairienne est difficile à saisir et surtout ambiguë. Baudelaire lie la modernité à la mode qui change tout le temps. Pour lui, la « vie moderne » est très importante car il cite « la modernité, c’est le transitoire, le fugitif, le contingent, la moitié de l’art, dont l’autre moitié est l’éternel et l’immuable ». De plus, la modernité transforme le laid, pourtant défini comme inesthétique en objet esthétique. Grâce à ses conceptions et à ses écrits, Baudelaire vient bouleverser les normes classiques en rejetant la beauté idéale et mythique, remplacée par une autre sorte de beauté. Charles Baudelaire est considéré comme l’un des derniers intellectuels classiques, et en même temps, comme l’un des précurseurs de la modernité.

Baudelaire est moderne sur le fond. En effet, à travers ses poèmes, Baudelaire fait entrer des thèmes nouveaux dans sa poésie.

Au travers de sa poésie, Baudelaire fait entrer des thèmes modernes jugés « immorales » pour son époque. Dans le poème Petites vieilles, il fait tout d’abord entrée la laideur dans la poésie où il décrit la laideur des vieilles femmes. Le poème Charogne fait également lieu d’un thème très moderne tout comme le poème Petites vieilles, où il décrit en détail la carcasse animale. Ce sont des thèmes très modernes pour son époque. Le poète fait notamment un mélange entre le beau et le trivial. Par exemple, dans le poème Le cygne, Baudelaire décrit un cygne coincé dans un caniveau. De plus, dans le poème Charogne, la charogne est comparée à une femme lascive. Ce mélange entre le beau et le trivial ou encore entre le beau et le mal représente et incarne parfaitement la modernité présente dans les poèmes de Baudelaire. Certains poèmes de Baudelaire sont très érotiques. Ce thème fait de lui un poète très moderne pour le coup voire trop moderne pour son époque puisque Baudelaire a été condamné par les tribunaux pour « outrage à la moralité publique » et a dû par conséquent retirer des pièces des Fleurs du Mal et en partie les pièces érotiques. La ville est un de ses thème principal. En effet, dans les Fleurs du Mal, une section s’intitule Tableau parisiens où il met en avant sa fascination pour la ville. Dans les Fleurs du Mal, de nombreux poèmes ont pour cadre spatio-temporel la ville comme À une passante, Les Aveugles ou encore le cygne évoqué plus tôt. Baudelaire, à travers ses thèmes qui constituent ses poèmes incarne pleinement la modernité et devient contraire des romantiques qui puisent leur inspiration à travers la nature.

En plus d’être moderne sur le fond, Baudelaire est moderne sur la forme. En effet, Baudelaire écrit des poèmes en prose. Il s’agit d’une forme poétique nouvelle qui se débarrasse de la métrique. Le recueil le spleen de Paris est un exemple de recueil de poèmes écrit en prose. Néanmoins, Baudelaire n’est pas l’inventeur de la poésie en prise mais est surtout l’un des premiers à l’avoir utilisée. Cette nouvelle forme poétique est très emblématique de la modernité. Cependant, Baudelaire utilise souvent des formes poétiques traditionnelles comme le sonnet par exemple. Le beau ne cessera jamais de nous étonner puisque sa conception change er évolue avec le temps et s’adapte à la vision de la vie. Les caractéristiques de la beauté sont en constante évolution. C’est avec Charles Baudelaire que le beau confronte librement les normes classiques et les dépassent pour donner naissance à une nouvelle ère, celle de la modernité à travers ses poèmes. C’est grâce à lui que l’on peut aujourd’hui attribue au laid et au mal la propriété paradoxale du beau.

Baudelaire refuse l’art traditionnel où le beau se trouve défini par son éloignement de la réalité. Selon lui, son époque a sa propre beauté : si le réel n’est pas toujours fiable et peut suggérer le surnaturel, alors le laid peut, à son tour, supporter l’harmonie et devenir un critère esthétique.

Baudelaire est considéré comme le premier des modernes mais il est aussi influencé par le passé et d’autant plus par le classicisme. En effet, on remarque un classicisme formel à travers d’une part les alexandrins, forme classique du poème ou encore les vers pairs. De plus, le choix du sonnet qui est considéré comme la forme la plus présente dans le recueil Les Fleurs du Mal réconforte dans l’idée que Charles Baudelaire est irréductible, et s’inscrit parfaitement dans la rupture entre la classique et la modernité pour lier les deux. Concernant la forme poétique classique chez Baudelaire, il est capable d’usage des formes très

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