« Le Beau Est Ce Qui Plaît Universellement Sans Concept »

« Le beau est ce qui plaît universellement sans concept ». Cette formule de Kant extraite de « la Critique de la faculté de juger » constitue le deuxième moment de la définition du beau. En d’autres termes on peut dire que c’est ce qui plait à tout le monde sans être argumenté par la raison. De cette formule nous pouvons voir deux notions essentielles : la notion d’universalité et celle d’absence de concept. Pour parvenir à une telle définition, Kant commence par distinguer le beau de l’agréable: l’agréable renvoie au principe « à chacun son goût ». Nous pouvons être amenés à reconnaître que ce qui nous est agréable ne l’est pas nécessairement pour d’autres. Nous disons d’ailleurs « cela m’est agréable » ; le beau, au contraire ne renvoie pas uniquement à moi‐même, je ne dis pas « C’est beau pour moi », mais « C’est beau ». Dire « c’est beau » consiste à attribuer aux autres la même satisfaction, à exiger l’adhésion des autres. Affirmer que le beau est ce qui plaît universellement ne consiste pas à dire que tout le monde trouve nécessairement les mêmes choses belles, mais que tout le monde devrait les trouver belles. Dire par exemple « C’est beau », c’est faire comme si la beauté était une qualité de l’objet, comme si l’objet était objectivement beau. Or, le seul élément qui s’impose objectivement à moi vient du seul sujet « moi ». Ainsi, s’il y a universalité du beau, cette universalité est sans concept. Pour finir, nous dirons que face à une œuvre, nous considérons que tout le monde doit la trouver belle, mais nous ne possédons aucun concept pour la déterminer de façon objective. Kant n’affirme pas pour autant que l’universalité du jugement existe dans les faits, tout le monde ne dira pas nécessairement face à la même œuvre qu’elle est belle. Il nous dit simplement que tout le monde devrait trouver que cette œuvre est belle. Aussi notons que cela ne nous ramène pas à dire que la beauté est relative ? Même si les jugements esthétiques ne sont pas unanimes, ils prétendent l’universalité. Tout comme le beau, la question de l’art est très complexe. En effet, à propos de l’art peut- on dire que cette thèse de Kant s’applique t- elle à l’art africain ?

De prime à bord il faut constater que la relation entre l’art et le beau ne va pas de soi. Une théorie qui accorde de l’importance au beau n’accorde pas nécessairement une valeur équivalente à l’art si on se réfère à Platon. Le beau ne suffit pas pour décrire l’art. Dans l’art africain on y trouve différentes formes d’art telles que : la sculpture, la peinture, la dance, la poterie, les masques. Ici le travail de l’artiste est totalement débarrasser des modèles extérieurs et des exigences de l’imitation. Bien que l’œuvre d’art soit l’imagination d’une personne elle n’exprime pas les traits de la personnalité de la personne ou de chaque auteur de l’œuvre d’art. Dans l’œuvre d’art par exemple dans la sculpture nous pouvons percevoir une signification collective de tous de ce qu’elle décrit. Ce qui compte le plus ici ce n’est pas forcement la beauté mais c’est surtout le message que l’œuvre passe, c’est le souvenir qu’on a de cet œuvre. Il n’ya pas de différence entre l’artiste et l’artisan de même entre l’objet d’art et l’objet. En Afrique l’art peut avoir

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