Poussière sur la ville, André Langevin
Dissertation : Poussière sur la ville, André Langevin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AudreyGuy • 9 Décembre 2020 • Dissertation • 1 457 Mots (6 Pages) • 805 Vues
Dissertation Partielle – Poussière sur la ville
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Montrez que pour Alain Dubois, le protagoniste du roman Poussière sur la ville (1953) d’André Langevin, l’environnement urbain de Macklin ainsi que ses habitants contribuent de part et d’autre au drame vécu par ce personnage.
Premièrement, un des éléments qui contribue au drame vécu par Alain Dubois est l’environnement urbain. L’adultère de sa femme, le manque de clientèle et, ultimement, le suicide de sa femme sont causés en partie par le lieu physique lui-même. Tout d’abord, Macklin est un lieu clos, qui fait géographiquement penser à une prison, comme le montre cette citation : « La ville est construite au fond d'une cuvette. Des trois côtés des collines l'écrasent où on cultive un sol pierreux, bon pour le pâturage et le fourrage. Du côté nord, elle s'achève sur un lac pas très grand, lui-même encaissé dans les collines. » (p.29). La description de la ville fait penser à un trou dont on ne sort pas, comme si ses frontières se repliaient sur elles-mêmes. L’utilisation des mots « cuvette », « écrasent » et « encaissé » en témoigne. Ainsi, il est normal pour les personnages de se sentir comme emprisonnés, ce qui ne contribue pas à l’entretien d’un mode de vie rempli de joie et de santé mentale… Surtout pour des personnes comme Alain et Madeleine qui ne sont pas natifs du milieu. De plus, la ville n’était pas conçue pour survivre au temps, elle est dans un piètre état… Ce n’est donc pas un endroit où il fait tout particulièrement bon vivre. Alain la décrit comme suit :
« Toutes les petites villes de la région ont un quartier préservé où les notables habitent des maisons cossues entourées de pelouses et de fleurs. Ici, point. D'une extrémité à l'autre, Macklin se plonge dans une laideur grisâtre, uniforme, qui n'est pas due à la pauvreté, mais sans doute au fait que la ville fut improvisée, qu'on y construisit pour les besoins d'un jour et que les maisons survécurent aux délais prévus. » (p.31-32).
Au contraire des autres villes de la région, Macklin n’offre rien de plus qu’un lieu maussade adapté au travail dans les mines. Il est possible de mettre en parallèle la relation du couple et l’établissement de la ville. En effet, on dit de la ville qu’elle fut improvisée pour combler des besoins éphémères et, quand on y pense bien, l’union d’Alain et de Madeleine se rapproche de cette description… Les deux personnages n’ont pas vraiment de trait commun, mais ils partageaient une passion qui s’estompa avec le temps (un temps bien court soit dit en passant). Ensuite, la ville est constamment recouverte de la poussière qui émane des mines et cela cause un sentiment d’étouffement. En effet, on fait allusion à cette dernière de nombreuses fois tout au long du roman, comme ceci : « Toutes les maisons ont l'aspect minable de bâtiments de mine, les couleurs délavées par la poussière d'amiante qui n'épargne rien, même pas la maigre végétation. » (p.31). Cet extrait témoigne de l’omniprésence de la poussière pour les personnages. Le narrateur va même jusqu’à dire qu’elle « n’épargne rien » … Cela crée une ambiance sombre, non seulement du fait que rien n’est coloré dans la ville, mais aussi parce que la poussière forme un genre de voile. En s’attardant plus au niveau mental, on peut dire que les personnages se retrouvent comme enveloppés, étouffé. Comme si la ville et sa poussière tentaient de les pervertir en s’infiltrant jusqu’au plus profond de leur être. Par ailleurs, cette même poussière est utilisée par l’auteur comme symbole. À la fin du roman, on compare la poussière à un rideau, comme si elle symbolisait le drame de l’histoire : « Dans la clarté de l'enseigne de Kouri, la poussière d'amiante tombe lentement. Il va pleuvoir. Il pleut toujours lorsqu'il est possible de voir le rideau blanc de la poussière d'amiante. » (p.224). Ainsi, lorsque l’on dit : « la poussière d’amiante tombe lentement. » C’est comme si le rideau se fermait sur une pièce de théâtre, ici le mariage et le couple d’Alain et de Madeleine. Bref, on peut dire que l’atmosphère poussiéreuse de la ville et la claustrophobie causée par celle-ci nuisent à la santé mentale des personnages et contribuent donc en partie au drame du médecin.
Deuxièmement, les
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