Les écrits professionelles

1. Introduction

Le choix de ma lecture, s’est porté sur le livre de Paulette Bensandon, de l’écriture aux écrits professionnels « Contrainte, plaisir ou trahison. ». Le premier chapitre, pose le cadre législatif et juridique qui borne le champ de l’expression écrite des travailleurs sociaux. L’auteur aborde ensuite dans le second chapitre, ce qui fait le fond de son propos, la lettre est un espace de mise en scène de l’inconscient du scripteur et du transfert qu’il soutient en relation professionnelle. Ces deux chapitres posent la base de l’ouvrage, j’ai donc fait le choix d'en approfondir la lecture.

L’écriture chez le travailleur social est fondamentale à sa pratique, on attend d’un éducateur, d’une assistance sociale ou tout autres professionnels se mesurant à un travail de rédaction, de connaitre le cadre qui régit l’écriture. Selon la nature ou le contexte il varie, mon questionnement autour de ce point, ma amener à choisir le premier chapitre.

La relation de confiance à l’usager peut influer sur le devoir de rendre compte que la loi impose, comment donner à lire ce qui n’est pas à lire, comme par exemple un comportement inadapté nécessitant un signalement. Quelles sont les limites et quelle marge de manœuvre possèdent les intervenants sociaux. Le quotidien d’un éducateur spécialisé amène forcément à une confrontation face à ce type de questionnement. L’ensemble de ces éléments a su motiver mon choix d’approfondir la lecture du second chapitre.

1. Présentation du texte et de son auteur

• Type d’ouvrage :

De l’écriture aux écrits professionnels « contrainte, plaisir ou trahison ? », est un livre paru en 2005 composé de 144 pages. C’est un écrit de type explicatif, qui amène le lecteur à réfléchir, et à se questionner sur son propre rapport à l’écriture. Je pense que la finalité de cet écrit est de vouloir renseigner et de faire comprendre, à la manière d’un documentaire, d’une revue ou d’un manuel. Cet ouvrage est le seul livre de Paulette Bensandon, cependant elle est aussi l’auteur de plusieurs articles parus dans les revues Vies sociales et Topique (Annexe).

La préface est écrite par Alain Guy (Annexe), au début de son propos il évoque l’écriture comme un moyen légitime de validation. Ensuite il met l’accent sur la responsabilité du rédacteur et l’autorité qui en découle. Pour finir il décrit l’originalité du travail de Paulette Bensandon qui consiste à sortir des approches traditionnelles de l'écriture professionnelle.

• L’auteur :

Paulette BENSADON est éducatrice spécialisée depuis 1975. Elle est actuellement chargée de mission prévention auprès du Conseil Général des Yvelines. Son approche est soutenue par une référence à la psychanalyse freudienne. Elle est également animatrice d’ateliers d’écriture, formatrice et chargée de cours à l’université de Rouen. Ses actions de formation et sa pratique professionnelle, alimentent et traversent sa recherche sur « la question de l’auteur ». Son ouvrage offre la particularité de déplacer le questionnement sur l’écriture dite professionnelle.

• Composition et organisation du texte :

L’ouvrage commence par une préface suivie d’une introduction. Ensuite il est composé de trois chapitres. Les deux premiers chapitres sont composés de trois parties, le dernier quand  à lui est divisés en deux parties. Il y a ensuite une conclusion, un post-scriptum et pour finir une bibliographie. La préface ainsi que le post-scriptum est écrite par Alain Guy.

L’introduction commence par un constat de l’auteur : « Au-delà de la loi, de la raison, du devoir professionnel, cette grande difficulté d’écrire des travailleurs sociaux, suscite, dans tous les cas un profond malaise », Paulette Bensadon.

Cette problématique soulève bien des questions pour l’auteur, qui va chercher à définir ce que l’on entend par « écrit professionnel ». Elle abordera cette question en analysant plusieurs aspects. D’une part le contexte juridique, ensuite, les conditions propres à chacun au moment d’écrire et enfin, les enjeux de l’écriture professionnelle.

Elle se demandera si la contrainte et le plaisir peuvent cohabiter dans l’écriture professionnelle.

1. Lecture détaillée

• Principaux concepts développés

• CHAPITRE I : Ecrits professionnelle (Cadre & commande)

L’écriture professionnelle est une injonction, scandée par l’inscription que décline la loi du 2 janvier 2002 qui a rénové l’action sociale et médico-sociale. L’auteur se demande, comment à partir de là rendre compte, énoncer, dire, et écrire sa clinique à partir d’un récit adressé qu’il convient la plupart du temps de rendre le plus fidèle possible à une éthique et un style de travail ?

Paulette Bensandon met l’accent sur la finalité de l’écrit, son enjeu véhicule une importance pour le sujet, son but peut être d’informer un juge en vue d’un placement en foyer ou famille d’accueil. 

L’écrit professionnel, amène la question de comment s’acquitter de la dimension publique et privée, lorsque l’élaboration de la pensée passe en première instance par un filtre privé ?

• CHAPITRE II : L’expérience de la perte

L’écriture est une séparation selon Paulette Bensandon, L’approche analytique nous indique qu’il n’y a pas d’écriture sans séparation, sans rupture, sans manque. L’auteur pose la question, comment écrire pour que le texte officie comme acte de séparation fondateur ?

Un acte au sens psychanalytique du terme qui voue par l’effet des mots et leurs résonances à une transformation radicale d’une victime (adolescent battu ou abusé) en sujet. La question n'est d’autant plus vive, que la pratique qui a vocation à se répandre aujourd’hui dans les services, est que le texte soit lu à la personne concernée, ce qui modifie totalement la position du professionnel qui écrit et celle de la personne concernée qui peut s’entendre autrement.

Une surprise peut s’opérer, rendant à l’écrit professionnel, la vocation d’être une image nouvelle reflétée du patient et de la personne accompagnée. Une image ou le désir et le regard du professionnel sont présent.

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