Le devoir de commémoration

Dubois Shannon        Le devoir de mémoire est-il encore d’actualité ?

Le devoir de mémoire est « l'obligation » morale de témoigner, individuellement ou collectivement, d'événements dont la connaissance et la transmission sont jugées nécessaires pour tirer les leçons du passé. Ce devoir correspond à la commémoration qui permet de se souvenir des personnes s’étant battue dans le passé et ayant donné leurs vie. C’est le culte des morts, et de la mémoire, c’est ce qui touche à la fonction du souvenir et de l’éducation dans la société. La commémoration est-elle encore d’actualité ?

La commémoration porte sur le culte des morts et celui du souvenir. Je pense que ces événements sont destinés et liés à l'éducation de la jeunesse afin que cette dernière n'oublie pas les sacrifices commis pour qu'elle vive. Faire prendre conscience et connaître le passé, c'est empêcher l'opinion de succomber à nouveau, par ignorance à des idéologies politiques extrémistes, comme l’a été le cas dans les années 1914-1918 et 1939-1945. Ce qui avait déclenché deux guerres mondiales engendrant d’horribles actes.

Le devoir de mémoire est toujours présent dans les jeunes générations, un article de la Voix du Nord m’a beaucoup marqué, une jeune fille de six ans avait déclaré lors de la commémoration du 11 novembre 2015 que « Il faut oublier la guerre, mais se souvenir des soldats ». Ce devoir est perpétué par les générations plus anciennes qui entretiennent le souvenir, c’est un travail pédagogique qui doit être initié à la fois par les parents et par l’Éducation nationale.

Cependant un paradoxe se met en place, avec les faits actuels de migrations, notre génération et celle de nos parents ne semblent pas avoir appris des commémorations passées. Selon un sondage Opinion-Way réalisé en début d'année 2015, 69% des Français considèrent qu'il y a trop d'immigrés dans leur pays. La manière de pensée des français a beaucoup évolué au cours des dernières décennies concernant la question de la gestion des flux migratoires et plus particulièrement des demandeurs d’asile. En effet, du fait de l’héritage des idéaux issus de la Révolution, nos concitoyens ont pendant longtemps été attachés au rôle de la France comme terre d’accueil pour toutes les populations persécutées dans le monde. Par exemple, le drame des boat people du Vietnam dans les années 1970 avait largement bénéficié de la compassion de nos compatriotes. La population est devenue méfiante vis-à-vis de l’immigration, elle adopte de plus en plus des positions extrémistes de refus de toute immigration et non une position modérée, qui accepterait l’immigration pour certains types de migrants, comme les réfugiés politiques par exemple. Les attentats de l’année 2015 n’ont fait que renforcer ce positionnement. Ce phénomène de crispation pourrait créer à nouveau une guerre mondiale et la population n’aura pas tiré de leçon de ses erreurs passées.

        La commémoration est toujours d’actualité mais elle ne semble pas avoir l’effet souhaité sur la population française. Les français semblent tendres vers des positions extrémistes qui pourraient à nouveau créer des situations de crise.

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