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La Princesse de Clèves

Commentaire de texte : La Princesse de Clèves. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mai 2022  •  Commentaire de texte  •  1 987 Mots (8 Pages)  •  388 Vues

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L’esthétisme, l’art antique et la perfection caractérisent le 17ème siècle et ont servi de cadre à Mme de Lafayette pour écrire La Princesse de Clèves. Ce roman marque un tournant dans la littérature française : l’intrigue est basée sur le sentiment amoureux et ses dégâts, la plupart du temps. La protagoniste se retrouve sous l’emprise de deux sentiments : le désir (passion) et la raison. Mariée à Monsieur de Clèves, la princesse tombe sous le charme du duc de Nemours, pour qui elle développe et entretient une passion réciproque. Cette situation s’envenime avec une série de péripéties qui semble conduire les personnages dans l’échec et la tristesse. Tout au long de la lecture de ce roman, une question reste en suspens : La Princesse de Clèves est-elle une héroïne libre de ses choix ou une victime de la société de son temps ? On se demande en effet si elle est maîtresse de son destin ou si elle ne fait que subir les évènements qui lui tombent dessus. Nous focaliserons d’abord notre attention sur la pression sociale et morale de son époque à laquelle est soumise la Princesse de Clèves. Puis, nous verrons que le personnage évoluera au fil de l’histoire vers une autonomie de décision accrue.

Tout d’abord, on peut effectivement constater que la Princesse de Clèves est soumise à la pression sociale et morale de son époque et cela pour plusieurs raisons. Premièrement, elle est soumise à sa condition de femme au 16ème siècle. Par exemple, Madame de Chartres choisit, pour sa fille, le prince de Clèves en tant que mari ; à qui elle confie en quelque sorte son autorité maternelle et le rôle qu’elle occupait auprès de sa fille avant lui. La Princesse de Clèves n’a donc pas de liberté vis-à-vis du choix de son mari, sa mère s’en charge pour elle. Le prince de Clèves est un homme attentionné et bienveillant avec sa femme. En effet, ce sont d’autres hommes qui oppressent la princesse. Notamment le Vidame de Chartres, son oncle, dont l’influence et la pression s’exercent sur la princesse pendant la deuxième partie surtout, et même un peu après (davantage après la mort de Madame de Chartres, il la « remplace » en quelque sorte). Il occupe un rôle assez négatif vis-à-vis de sa nièce puisqu’il favorise et encourage les approches entre elle et le duc de Nemours. D’ailleurs, ce dernier (le duc de Nemours) est l’homme ayant le plus d’influence sur la princesse : elle découvre, par sa faute, le sentiment de l’inquiétude lors de l’accident de cheval ou encore celui de la jalousie lors de la découverte de la lettre anonyme. La princesse n’a aucune maîtrise sur ses émotions, qui sont pour la majorité causées par le duc de Nemours ; ce qui dénote une certaine pression exercée sur la princesse par le duc de Nemours.

Je souhaiterai revenir sur l’éducation que la princesse a reçue de sa mère. En effet, Mlle de Chartres a grandi sans père et a donc été élevée par sa mère. Celle-ci veut « donner de la vertu » à sa fille : elle l’éduque loin de la Cour et selon des principes assez stricts. Elle parle de l’amour et de la galanterie à sa fille et lui en montre les dangers. Elle évoque régulièrement la tranquillité de « la vie d’une honnête femme ». Cette éducation, particulièrement originale, guide toute la vie (du moins une grande partie) de la Princesse de Clèves. En effet, elle se méfie toujours de ses émotions, essaie de ne pas les montrer et s’accroche en permanence à cette idée de vertu. Mais la mort de Madame de Chartres va extrêmement perturber et atteindre la princesse ; ce qui fait qu’elle va se sentir abandonnée et livrée à elle-même, dans un temps où elle se sentait déjà vulnérable (vis-à-vis du duc de Nemours). L’éducation maternelle apparait donc comme une contrainte à laquelle la princesse se réfère constamment, y compris après sa mort.  

Deuxièmement, elle est soumise à la Cour et à sa condition de femme appartenant à la haute noblesse. Donc en plus de la pression maternelle et masculine, la princesse subit la pression de la Cour. En effet, c’est un monde dans lequel il y a beaucoup de jugements et de rivalités. Le texte le dit clairement : « L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour, et occupaient également les hommes et les femmes ». Tous les personnages appartenant à la Cour sont soumis à cette pression et la Princesse de Clèves ne fait pas exception. Par exemple, lorsque le duc de Nemours vole son portrait sous ses yeux, elle n’en fait part à personne, craignant que cela dévoile publiquement sa passion secrète et qu’un scandale ait lieu. Par ailleurs, l’appartenance à la Cour oblige la princesse à un certain nombre de mondanités qui l’obligent à être en présence du duc de Nemours, qu’elle tente tant bien que mal de fuir. De plus, l’exemple de la lettre trouvée à la fin de la deuxième partie précipite la Cour dans un élan de rumeurs et de jugements qui dévoile ce qui attend une femme qui trompe son mari ; la Princesse de Clèves ne trouve aucun soutien fiable et se retrouve seule face à ses doutes qu’elle doit s’efforcer de maintenir secret si elle ne veut pas subir « les foudres » de la Cour.

La princesse de Clèves semble donc soumise à de nombreuses pressions quotidiennement. L’éducation de sa mère décide de ses gestes et de ses actions, son mari et son oncle permettent ou interdisent ces déplacements. La princesse n’est pas non plus libre de ses sentiments puisqu’elle est éperdument amoureuse du duc de Nemours alors qu’elle est mariée au prince de Clèves. Enfin, elle n’a même pas la possibilité de se confier puisque la Cour est un lieu de jugement où il est très difficile de maintenir un secret. On peut donc dire que la princesse est une victime de la société de son temps.

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