Etude de l’engagement bénévole en France
Étude de cas : Etude de l’engagement bénévole en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar nina_glbd • 28 Décembre 2020 • Étude de cas • 2 752 Mots (12 Pages) • 579 Vues
Etude de l’engagement bénévole en France
a) Histoire
Charité, entraide et militantisme : les trois racines du bénévolat
En vue d’étudier l’engagement bénévole en France, il parait dans un premier temps intéressant de rappeler quelques notions historiques afin de resituer le bénévolat et son origine.
L'action bénévole existe depuis des siècles même s’il fût un temps où l'entraide entre citoyens et la solidarité n'étaient pas qualifiées de bénévoles dans la mesure où il n'en existait pas de forme salariée. C'est le fait qu'il existe des services rémunérés qui définit la gratuité du bénévolat ou plutôt sa caractéristique principale : le bénévole n'est pas rémunéré pour son bénévolat. Il y a deux ou même trois racines au bénévolat : la charité, l'entraide ouvrière ou paysanne et la solidarité familiale. Les mouvements d'éducation populaires, ceux du début du XXe siècle comme ceux du Front populaire et de l'après-guerre, ont aussi construit le bénévolat du XXIe siècle.
La forme charitable du bénévolat se situe surtout avant le XIX° siècle, et serait liée à des pratiques en rapport à la religion chrétienne, ou plutôt à des interprétations de celle-ci. Parmi elles et au Moyen Age, il était enseigné qu’il fallait aider les pauvres pour gagner le ciel. La charité était marquée par la différence entre le donneur et le receveur. Distance de classe, d'éducation, de revenu, de santé, de mode et de condition de vie, etc. Cette pratique de la charité est sociologiquement porteuse de l’idée qu’une classe se penche sur une autre. Or derrière cette charité se cachais bien souvent des motifs orgueilleux qui s’accompagnais de reconnaissance et de valorisation sociales.
Au début du XIXè siècle, le bénévolat conserve une connotation de charité mais c’est surtout une forme solidaire voire militante qui apparaît puis s’accentue, la solidarité devenant « le substitut laïc de la charité et de la bienfaisance » (E.Gabet, Humanité,1840). Contrairement au bénévolat des classes favorisé, souvent critiqué pour ses motifs cachés et souvent égoïstes, celui des classes ouvrières est davantage valorisé parce que lié au motif de la survie et aussi se caractérisant par une plus grande égalité entre donneurs et receveurs, ainsi à ce temps, donner ou aider, c’était se préserver de l’avenir, avoir l’espoir d’une réciprocité en cas de grève ou d’accident. Ce type de bénévolat se développe de façon interne et offre à chacun le partage des richesses et du plaisir d’accomplir des actes altruistes,
Par conséquent, nous pouvons schématiquement déterminer deux modèles de bénévolat. Le premier s’exerce des plus lotis vers les plus démunis. Le second provient de l’entraide ouvrière et s’exerce entre des personnes ayant la même situation face à des difficultés temporaires ou permanentes.
b) Evolution du bénévolat en France
Aujourd’hui, Le bénévolat est considéré comme une activité non rétribuée et librement choisie qui s'exerce en général au sein d'une institution sans but lucratif : association, ONG, syndicat ou structure publique. En France, nombreux veulent agir pour les autres et à se rendre utiles. Certains le font dans un cadre organisé (politique, religieux, syndical, municipal…), d’autres sur un mode informel, auprès d’une ou plusieurs personnes, en dehors du cadre familial, comme par exemple dans son voisinage. De nombreux facteurs concourent à stimuler ces « envies d’agir ». Parmi eux, citons l’environnement institutionnel et les différentes formes d’encouragement impulsées au niveau national : valorisation des acquis de l’expérience, service civique, réserve citoyenne, congés solidaires… Depuis l'année 2010, France bénévolat met à disposition un indicateur de l’évolutions du bénévolat (pour les années 2010, 2013, 2016 et 2019). Une réalisation confiée à l'IFOP avec en soutien le Crédit Mutuel et l'association Recherches & Solidarités. Cet à partir de cet outil que sera présenté, en vue global, l’évolution de l’engagement bénévole en France.
L’engagement bénévole plutôt stable.
En 2019, 2 personnes sur 5 sont bénévoles. Cela concerne 38% de la population soit 20 millions de personnes. Parmi eux, 13 millions donnent ce temps dans le cadre d'une association, 2 millions, dans le cadre d'une autre organisation et 5 millions, seulement de façon informelle. Cette proportion est restée relativement stable. En effet, en 2016, également 38% de la population était bénévoles. Parmi eux, 29% étaient bénévole dans une association, et 10%, seulement de façon informelle. Ces données sont équivalentes en 2013, puisque 21 millions de personnes étaient bénévole parmi cet effectif, 29% l’était en association et 11% de façon informelle. Ce rapport, constante, varie de 21% chez les moins de 35 ans à 35% chez les plus de 65 ans, et donne un léger avantage aux hommes. (27% contre 23% de femmes). Mais elle se différencie surtout, très largement, selon le niveau de formation, passant de moins de 20% chez celles et ceux qui n’ont pas ou peu de diplômes, à plus de 30% parmi celles et ceux qui ont un diplôme d’enseignement supérieur. Un écart qui se maintient voire progresse légèrement. L'écart est inverse dans le bénévolat « informel » ce qui montre bien que ce n'est pas une différence dans l'envie d'aider entre diplômés et non diplômés.
Le bénévolat ponctuel en progression
29% des bénévoles aujourd'hui en association le sont "à une période précise de l'année ou à l'occasion d'un événement, quelques heures ou quelques jours par an, et pas tout au long de l'année". L’enquête fait apparaitre que les plus concernés par ce bénévolat occasionnel sont les jeunes de moins de 35 ans, qu’ils soient étudiants ou non, et leur bénévolat ponctuel progresse plus vite que leur bénévolat régulier. Les plus de 65 ans sont plus souvent bénévoles réguliers et, semble-t-il, de plus en plus, en tous cas à partir de 2013. La proportion de ceux qui consacrent au moins un jour chaque semaine reste pratiquement stable. Entre les deux, ceux qui consacrent quelques heures par mois ou par semaine, à une (ou plusieurs) association(s) sont plutôt en baisse sur la période.
Le bénévolat, pas pour tout le monde
62%
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