Dissertation St Exupery
Dissertation : Dissertation St Exupery. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar viviski • 25 Septembre 2018 • Dissertation • 1 427 Mots (6 Pages) • 1 334 Vues
Victor Salvadori 3F
« En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison. Nous nous enfermons solitaires avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille la peine de vivre. »
A. De Saint-Exupéry
Dissertation
De nos jours, la matérialisation des biens se généralise dans les sociétés économiquement développées. A l’opposé de peuples isolés du monde et se contentant du minimum en Amérique latine ou encore au cœur des Iles de l’Océan Indien, la tendance actuelle reste celle de l’impression, du paraître en acquérant toujours plus que ce dont nous sommes vitalement dépendants. L’apparence devient ainsi l’un des objectifs principaux de notre consommation de biens ou autres services; et ce dicté par nos égaux. La peur d’infériorité ainsi que le refus de la honte chamboulent les classes sociales, au détriment des plus faibles souhaitant rivaliser avec les plus importantes. Antoine de Saint-Exupéry, issu d’une famille de nobles, dénonce cet éloignement du sens réel et profond de la vie en déclarant: « En travaillant pour les seuls biens matériels, nous bâtissons nous-mêmes notre prison. Nous nous enfermons solitaires avec notre monnaie de cendre qui ne procure rien qui vaille la peine de vivre. ». Il nous rappelle ici la scission que crée la richesse matérielle face à la richesse humaine, sociale. Le but ultime du travail consiste-il réellement à se constituer une richesse matérielle? De quoi l’échange de biens contre des services nous isolerait-il? Les apparences nous poussent-elles trop loin de la vie à sa plus simple expression, à savoir le cœur, les relations entre les hommes? La notion de richesse peut-elle être nuancée ? Autant de questions sur lesquelles portera notre analyse de cette citation.
Il faut d’abord rappeler que nous ne nous faisons pas tous la même idée du travail suivant notre place sociale dans la vie courante et notre échelon hiérarchique dans les différentes entités d’activités rémunérées ou bénévoles.
Certes, la vision que nous nous faisons initialement sur le travail correspond au sens premier de sa définition : ‘’Activité régulière et rémunérée, exercice d’une activité professionnelle ‘’. L’objectif reste ici celui de se constituer une fortune afin d’avoir un accès plus ouvert au minimum vital sans dépendre de l’Etat qui se doit, dans le cas inverse (celui d’une personne n’exerçant aucune activité rémunérée), de se soumettre à l’article vingt-trois, alinéa un de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme: ‘’Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage’’. Travailler permet en premier lieu de vivre mais ouvre néanmoins des portes à tout ce dont nous ne sommes pas dépendants pour vivre, à savoir les biens matériels superflus.
Ces portes semblent alors plus nombreuses chez les classes sociales supérieures ayant une vision de l’argent moins vitale que les échelons inférieurs de notre société. En effet, une personne sans emploi cherche à dégager un salaire d’abord pour survivre. Tout le monde n’est alors pas autant susceptible de convertir le résultat de son travail en moyen d’embellir son image perçue par les autres.
Bien entendu que la consommation de biens matériels peut mener à l’excès. Une personne peut, par refus d’infériorité et une trop forte volonté d’être plus avantageusement représentée dans notre société, acquérir des biens ne la représentant pas réellement. Toutefois, la notion de travail ne s’arrête pas à cela. Considérons maintenant le cas d’une mère au foyer s’activant quotidiennement aux tâches ménagères pour le bien de ses enfants ou encore un bénévole dont le poste allége la charge financière d’un festival. Ces deux exemples nous montrent le bénéfice du travail émis sans même provoquer un échange de biens matériels et d’argent. La ‘’monnaie de cendre’’ dont fait usage Saint-Exupéry dans cette citation procure, ici sous forme d’actions, du bien-être.
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