Description Journalistique de la dégradation de Dreyfus

Pour ou contre Dreyfus

QUESTIONS

1. Quel effet général ce texte produit-il sur toi ? Si tu ne connaissais pas l'affaire Dreyfus, que penserais-tu de ce témoignage de Barrès ?

Ce texte m’emplit de tristesse et de colère. Tristesse, car c’est la déchéance et l’humiliation d’un homme. Colère, car c’est une condamnation publique et qui est principalement fondée sur l’antisémitisme.

Sans connaître l’affaire Dreyfus, ce témoignage de Barrès n’est pas objectif et raciste. Ors, un journaliste se doit d’être objectif et relater les faits sans jugement ou préjugé. Tout son témoignage est donc subjectif puisqu’il donne son avis : « sa voix insupportable », « le malheureux détermine chez tous des décharges d'antipathie » ou encore « il n'est pas au monde un groupe d'hommes qui

puissent accepter cet individu ». 

2. Qui était Judas ? Donne deux raisons pour lesquelles, à ton avis, Barrès désigne Dreyfus par ce nom. Remarque : employer un nom propre comme un nom commun est une figure de style appelée antonomase.

Judas Iscariote est, selon la tradition chrétienne, l'un des douze apôtres de Jésus de Nazareth. Selon les évangiles canoniques, Judas a facilité l'arrestation de Jésus par les grands prêtres de Jérusalem, qui le menèrent ensuite devant Ponce Pilate.

Barrès désigne Dreyfus de « Judas » car pour lui, Dreyfus est un espion à la solde de l’Allemagne. Il a donc trahi la France.

Le terme « judas » est délibérément choisi par Barres puisqu’il en appelle à la religion chrétienne, ce qui souligne l’antisémitisme juif dont il fait preuve envers Dreyfus. Pour Barrès, c’est également un traître car Juif et non Chrétien.

3. Par quels autres termes le désigne-t-il ? Relève-les et propose un commentaire général.

« Le traitre », « bonhomme noir », « petit point immobile », « le malheureux », « sa figure de race étrangère », « capitaine de uhlans ».

Tous ces termes employés par Barrès servent à préciser son opinion concernant Dreyfus. Pour lui, Dreyfus est un homme « à abattre » car non seulement il est un espion, mais également Juif. Pour Barrès, Dreyfus n’est pas digne de vivre.

4. Barrès essaie de nous rendre Dreyfus très antipathique : identifie deux procédés qu'il utilise pour obtenir ce résultat, relève-les et commente-les.

« Fatale puissance qu'il porte en lui, ou puissance des idées associées par son nom, le malheureux détermine chez tous des décharges d'antipathie » : Barrès prend à partie le lecteur en exprimant sa propre opinion envers Dreyfus. Il associe son opinion à l’opinion générale pour l’inciter à avoir la même vision que lui.

« Sa figure de race étrangère, sa raideur impassible, toute son atmosphère révoltent le spectateur

le plus maître de soi. ». Barrès utilise une description physique de Dreyfus pour bien rappeler que Dreyfus est Juif, et une fois de plus, rallier l’opinion publique à la sienne puisque l’antisémitisme est d’actualité et de « rigueur ». Barrès sait dans quel contexte il témoigne : une nation meurtrie, une armée revancharde, un antisémitisme hargneux : ce cocktail toxique lui permet d’assoir son opinion.

5. Quelle est l'ambiance à l'Ecole militaire ce matin-là ? Justifie ta réponse en citant aux moins deux extraits du texte que tu commenteras.

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