Britannicus - Le caractère de Néron
Dissertation : Britannicus - Le caractère de Néron. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Michou_yt • 20 Mai 2022 • Dissertation • 584 Mots (3 Pages) • 391 Vues
- Évolution psychique : un empereur modéré qui bascule dans le mal absolu
- Sadisme
- Un meurtrier en puissance
- Un être amoral et cynique
Comme nous avons pu le voir précédemment, Néron a su conserver des traits d’humanité lors du début de la pièce. Cependant, au fur et à mesure de l’évolution de l’œuvre, l’empereur, Néron évolue de façon tragique en sombrant dans le mal. Il semble être sujet de nombreux comportements extrêmes voir incontrôlables. Les spectateurs découvrent de nouveaux traits de caractères de cet empereur, plus sombres les uns que les autres.
Tout d’abord, Néron semble avoir un coup de foudre momentané pour Junie, et sa conscience l’incite à le plonger dans le mal et à enlever Junie. A partir de ce moment-là, Néron éprouve un plaisir à faire le mal et nous pourrons désormais le décrire comme sadique, masochiste et en plein déséquilibre mental. Il jouit de la domination indirecte de la souffrance de Junie, la victime, qui a un dégout énorme envers Néron et le considère comme masochiste. Racine nous fait ici ressentir l’aspect sadique de Néron qui prends plaisir à voir souffrir les personnages de la pièce, et en particulier Junie : " J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler ". Racine évoque aussi chez lui un chaos émotionnel permanent, et sa folie, transmise par une épônoise : " J’aime, que dis-je aimer, j’idolâtre Junie ". Néron est donc un personnage perdu, jusqu’à en devenir fou et Racine a pu révéler son côté sadique lors de l’enlèvement de Junie.
Ensuite, Néron est assoiffé de pouvoir. Il est prêt à sacrifier de nombreuses choses pour accéder au titre d’empereur, même si cela passe par le meurtre de ses proches. Racine nous fait également comprendre qu’un nouveau trait de caractère de Néron a été dévoilé : l’hypocrisie. Cela se remarque lorsqu’il écarte Agrippine du pouvoir tout en l'embrassant : " J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer ". Cette attitude face à sa mère, Agrippine, Néron l’a reproduit à nombreuses reprises, notamment avec Britannicus, lors de la scène V, où la mort de Britannicus se déroule lors d’un diner de réconciliation. Après sa mort, Néron est considéré comme un homme cruel, constitué seulement de mauvaises intentions, tel un tyran et avide de pouvoir. Il est sans pitié, mais fini néanmoins seul vainqueur, après avoir commis un matricide et un fratricide et ayant perdu Junie. Le pouvoir maintenant gagné ne l’aide pas à retrouver la raison, au contraire, mais l’enfonce encore plus dans le mal et l’empêche de retrouver la raison.
Enfin, le " monstre naissant " ou le " bon empereur " du début de la pièce a considérablement changé de mentalité. C’est maintenant devenu un être amoral et cynique, aux vues des différentes actions qu’il a commises. Néron a agi par pure hypocrisie et égoïsme lorsqu’il a orchestré l’entrevue de Britannicus et Junie pour les espionner et leur faire des reproches. Il avait comme seul intérêt l’anéantissement de ses concurrents sur le plan politique. Cependant, Agrippine et son fils sont unis par une relation passionnelle : Agrippine ne peut se résoudre à perdre son empire sur son fils. C’est le lien maternel. Néron a ainsi commis un matricide et un fratricide à une époque où Aristote et Corneille désignaient ces sujets parmi les meilleurs sujets de tragédie. Néron peut donc être considéré comme amoral, cynique et sans aucune conscience ni pitié.
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